BGL LIGUE (12e JOURNÉE) On a très peu joué en BGL Ligue depuis la fin septembre. Et les analyses sur les effets de ce rythme tout sauf fou continuent de diverger.
Entre le 26 septembre et dimanche, il se sera écoulé 55 jours, deux trêves internationales, deux tours de Coupe et les clubs de DN auront joué la bagatelle de… trois minuscules journées de championnat. Une journée tous les 18 jours en somme. Se rappellent-ils encore comment on fait? Espérons-le pour eux, parce que d’ici à la trêve hivernale, ils vont devoir en disputer quatre en seulement 21 jours cette fois.
Il va être question de rythme, ces prochains jours. «Et ça m’inquiète un peu», reconnaît Pedro Resende, le coach de Differdange. Pourquoi s’est-on tourné vers lui? Mais parce qu’avec Mondorf et Etzella, le FCD03 fait partie de ces très rares équipes à avoir en plus disputé leurs deux matches de Coupe contre des équipes de divisions inférieures. Les treize autres pensionnaires de l’élite ont au moins eu la chance relative (car certains y ont perdu toute chance de progresser dans l’épreuve) d’affronter des adversaires de DN ou PH. Cela vous laisse la tête dans les hautes sphères. «À la place, on essaye de mettre de l’intensité aux entraînements, reprend Resende. Mais au niveau concentration, c’est complètement différent. Et on n’arrête pas de s’arrêter.» Et d’organiser des amicaux qui doivent aussi servir à donner du temps de jeu aux habituels remplaçants.
«Tu espères être prêt, mais tu ne sais pas»
À Ettelbruck et Mondorf, Neil Pattison et Arno Bonvini se sont déjà exprimés sur le sujet. Le premier est plutôt heureux, car englué dans sa spirale négative, son club a tiré de ce rythme de matches très reposant une sorte de deuxième souffle, constitué notamment du retour de nombreux joueurs blessés. «Et puis là, on joue Pétange. Est-ce qu’eux sont plus en forme parce qu’ils ont joué Rosport en Coupe il y a deux semaines?» Vu comme ça…
Reste que les clubs de l’élite, qui ont repris le collier fin juin, sont déjà sur le pont depuis cinq mois et qu’ils n’ont disputé que onze journées de championnat. «Non, mais est-ce qu’on ne pourrait pas faire des semaines anglaises, de temps en temps, s’emporte Arno Bonvini. Ou ne pas mettre la Coupe au milieu. Ce calendrier continue d’être fait pour la sélection alors qu’il n’y a plus que des pros qui y évoluent. Là, on en est à quatre ou cinq breaks et, à chaque fois, cela fait baisser le rythme et cela se ressent sur les joueurs. Certains se blessent, d’autres ont plus d’absentéisme… Bref, après chaque nouvelle coupure, tu espères être prêt, mais en fait, tu ne sais pas…»
On va vite savoir qui s’en est le mieux sorti. Les trois clubs doivent s’affronter dans les semaines qui viennent. Le FCD03 dans l’espoir de remonter au classement plus que de s’y enfoncer, Mondorf pour s’installer au pire confortablement dans le ventre mou, Etzella pour mettre un peu plus d’espace encore entre lui et les places de relégables. Il faudra pour ça jouer un match de DN par semaine pendant près d’un mois. Ils savent encore faire ça?
Julien Mollereau