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[BGL Ligue] Il est grand, ce joueur de foot : «Tout le monde me demande si je fais du basket»


On n'en voit pas le bout, de cet avant-centre. (photo Melanie Maps)

BGL LIGUE (1re JOURNÉE) Mondorf a recruté Jean-Paul Kumbi pour jouer en pointe. Un géant de 2,02 m… 

Un joueur de 2,02 m, il a systématiquement droit à son papier dans les médias dès qu’il arrive dans un nouveau club, non ?

Jean-Paul Kumbi : (Il rit) Pas tout le temps, non. Cela m’est arrivé en Normandie, mais c’est parce que j’ai fait trois clubs différents. Et ce n’était pas forcément lié à ma taille mais plutôt au fait que j’étais nouveau, tout simplement. Non, les remarques sur mon gabarit, c’est surtout en extérieur. Tout le monde me demande si je fais du basket. En général, les adversaires aussi, me disent ça, que je me suis trompé de sport. Quand je dis que je fais du foot, dans la rue, les gens sont choqués. Mais c’est logique : des joueurs de foot de 2,02 m, il y en a peu.

Il y a eu le Tchèque Jan Koller (2,02 m) ou l’Anglais Peter Crouch (2,01 m). Tous deux d’anciens avant-centres d’ailleurs…

Des joueurs que j’ai appris à connaître à la fin de leurs carrières. Mais en vrai, Crouch, j’ai eu l’occasion de le rencontrer quand j’ai fait un test à Stoke City, quand j’avais 16 ans. Impressionnant. 

Quand vous avez eu votre poussée de croissance, cela n’a pas fait trop de dégâts chez le jeune footballeur que vous étiez ?

J’ai eu une grosse poussée de croissance en 2007, à 12 ans, qui m’avait beaucoup affecté dans le football. Oui, à ce moment, j’ai eu du mal en termes de coordination et de mobilité. Et puis j’avais beaucoup de douleurs, surtout au genou. En plus, à l’époque, je m’entraînais dans un club qui jouait sur un synthétique première génération. Et puis cela a impacté ma capacité de contournement face aux petits gabarits…

Quand on joue dans la banlieue de Paris, c’est-à-dire la région du monde qui a fourni le plus de joueurs présents au dernier Mondial, il est plus dur d’émerger quand on a un tel gabarit? La concurrence est énorme !

C’est compliqué, oui. D’autant qu’il y a énormément de clichés accolés aux grands. Quand j’étais jeune, on voulait toujours me mettre en défense. Et quand on me mettait devant, on me demandait parfois de ne jouer qu’en déviation. Bref, j’étais beaucoup catalogué. Après… je m’y attendais. Un très grand joueur, c’est un atout majeur qui permet de garder le ballon haut ou d’allonger quand on ne sait plus quoi faire. Alors, j’ai appris à faire comprendre mon football et à montrer que je ne sais pas faire que ça! Et heureusement, maintenant, on me connaît.

Mais un tel gabarit, car vous pesez aussi 92 kilos, ce n’est pas gênant dans ce football moderne fait de vitesse ?

Oh moi, je suis un acharné du travail. Je bosse beaucoup en salle parce que je sais que mon corps a besoin de mobilité et notamment sur les premiers appuis, pour être performant. Alors non, effectivement, je ne serai pas le plus rapide sur les dix premiers mètres, mais une fois que mon corps s’est mis en route, sur la longueur…

Mais c’est quoi cette histoire : il paraît que votre jeu de tête est loin d’être votre point fort ?

(Il rit) Ah pour l’anecdote… oui, ça n’a jamais été mon point fort. Même si ça devrait l’être. En fait, comme j’ai toujours été plus grand que les autres, je n’ai jamais vraiment travaillé mon timing. Cela ne servait à rien : étant jeune, je prenais toujours le ballon avant les autres. Mais pendant que les autres travaillaient ce domaine, moi non.

Ce n’est pas un peu humiliant d’être battu dans le jeu aérien parce que quelqu’un qui fait dix centimètres de moins que vous ?

(Il rit) Si un peu, mais il faut juste que sur un match, cela n’arrive pas plus d’une fois.

Sur les 18 buts que vous avez inscrits la saison passée, avec Schiltigheim, en N3 française, combien l’ont été de la tête ?

(Il réfléchit) Eh bien seulement deux. Mais attendez : ça va, en vrai! Je n’ai pas beaucoup de souvenirs d’occasions que j’aie pu rater dans la surface. C’est juste que je n’ai pas eu beaucoup plus d’opportunités que ça!

À quoi les fans de Mondorf doivent-ils s’attendre de Jean-Paul Kumbi, 2,02 m, alors ?

À un gars qui ne va jamais rien lâcher et qui court énormément. Parce que je veux que l’équipe continue sur sa lancée de la fin de saison dernière. Mes objectifs personnels, je les garde pour moi, vous me direz en fin de saison si cela suffit ! Le jeu de tête, ça n’a jamais été mon point fort.