À la lutte pour éviter le barrage, le Victoria va voir beaucoup de pièces importantes du puzzle partir cet été, quel que soit le résultat de sa course au maintien.
Le Victoria Rosport va jouer son avenir contre Etzella, dimanche. Mais il n’en finit plus d’enregistrer, ces dernières semaines, les informations plus alarmantes les unes que les autres.
Première en date, le départ programmé de Jordy Soladio. L’attaquant, encore en course pour devenir meilleur buteur de la saison, avait vu capoter son départ pour la Lettonie cet hiver, à cause des incertitudes nées de l’invasion russe en Ukraine, mais il était écrit qu’il repartirait à l’abordage du monde pro dès cet été et, selon nos informations, il aurait déjà trouvé un nouveau point de chute.
En fin de semaine dernière, c’est une officialisation à laquelle Jean-Paul Kolbusch et son comité devaient s’attendre qui a fini par tomber, même si Marc Thomé privilégiait initialement le fait de rester un peu plus longtemps sur les bords de la Sûre : le départ du technicien pour un projet au long cours de trois saisons à Käerjeng, le promu.
Un recrutement tributaire du maintien
Et mardi, ce que l’on pouvait subodorer a pris une tournure concrète : Brian Moding, deuxième meilleur passeur du championnat, va également faire ses valises.
Après avoir refusé une offre du Canada, il en a vu parvenir d’un peu partout : de clubs de l’élite luxembourgeoise, mais aussi de clubs pros en Belgique et… de Lettonie où certains rêvent peut-être secrètement de reconstituer une paire qui a fait tant de bien au Victoria cette saison.
Rosport ne sait pas encore où ses starlettes partiront cet été et ce n’est pas son problème du moment. Ça le deviendra une fois que le club saura dans quelle division il jouera la saison prochaine, parce qu’on ne remplace pas un coach et les deux joueurs les plus importants de son secteur offensif d’un claquement de doigts.
D’autant que Noah Rossler, l’un des éléments les plus prometteurs de sa jeune garde, filera lui à Vienne en septembre pour y poursuivre ses études.
L’appauvrissement allemand
Bref, cet été, il faudra au comité rosportois trouver du lourd pour continuer à exister en DN, espérons-le pour eux, ou remonter de PH au besoin. Marc Thomé a déjà appréhendé le sujet même s’il ne le concernera plus.
Face aux coups de téléphone de collègues qui ont commencé à se renseigner sitôt son départ pour Käerjeng connu, il n’a eu de cesse de vanter les mérites de la boutique : «C’est un club très sérieux avec ses coaches. Un club dans lequel j’aurais facilement voulu passer cinq ans de plus.» Mais un club confronté à un sérieux appauvrissement général des clubs frontaliers allemands dans lesquels il s’approvisionnait depuis plusieurs années.
«C’est simple, synthétise Thomé, je ne suis même pas sûr que les joueurs de l’Eintracht Trèves aient encore un niveau suffisant pour jouer chez nous.» D’où l’ouverture de cette filière belge qui lui a beaucoup offert cette saison, mais le laissera un peu démuni en allant voir ailleurs.
Un noyau dur de fidèles
«À chaque fois qu’il y a ce genre de départs, concède son coach, c’est qu’il faut repartir de zéro. Enfin, de zéro… non, pas exactement : le gros avantage de Rosport, c’est qu’il peut compter sur un noyau dur de fidèles, le cœur! Les Bürger, Feltes, Marques, Bechtold, Brandenburger, Gaspar, Steinbach, Lascak. Voire les nouveaux : les Neves, les Ferreira… Mais si on ne trouve pas les joueurs qu’il faut à mettre autour…»
Traduction, le Victoria peut se retrouver en danger s’il fait mal son marché. Mais difficile de commencer ses emplettes quand on ne sait pas encore où l’on jouera la saison prochaine…