Le choc de la 10e journée de BGL Ligue oppose samedi un Swift qui vise plus haut qu’on ne l’imaginait à un Racing qui rejette un statut de candidat à l’Europe pourtant difficilement réfutable.
Si Francfort, surprenant 3e de Bundesliga après six journées, confirme ce samedi son joli début de saison sur la pelouse du champion en titre, le Bayer Leverkusen, alors le RFCU pourra s’attribuer une petite partie du mérite francfortois. En pleine trêve internationale, c’est en effet face au Racing qu’un Eintracht pas si bis que ça (Trapp, Götze, Chaïbi…) s’est maintenu en forme (et imposé 3-1) jeudi dernier en match amical. Mais ne nous y trompons pas : la rencontre constituait surtout une préparation de choix pour l’équipe de la capitale en vue de son déplacement de reprise à Hesperange, ce samedi lors de la 10e journée de BGL Ligue.
Pour autant, Emmanuel Da Costa, l’entraîneur du Swift, doute qu’elle confère un quelconque avantage à son adversaire du jour, quand bien même ses joueurs ont eu quelques jours de repos, vu les U23 de l’Arabie saoudite leur faire faux bond «en dernière minute» et dû se contenter d’une opposition en interne. «On aurait aussi pu jouer contre Francfort, mais on a refusé, car on ne reprenait l’entraînement que la veille, confie le technicien. Mais sur le plan athlétique ou tactique, ce n’est pas ce match-là qui va changer beaucoup de choses. En novembre, on a un match amical de prévu pendant la fenêtre internationale, et ça ne veut pas dire qu’on sera « plus prêts« que nos adversaires après la trêve. Ce sont juste des gestions différentes.»
La manière d’assumer leurs ambitions est une autre différence entre les deux formations, au coude-à-coude (3es ex aequo avec 20 points) avant leur duel au sommet de la 10e journée de BGL Ligue. Là où, dès sa conférence de presse d’intronisation et malgré les bémols apportés par son président Fernand Laroche, Emmanuel Da Costa sous-entendait très fort qu’il était là pour jouer le titre, son homologue Yannick Kakoko, adepte assumé du «match après match», s’est esclaffé fin septembre, au lendemain du quatrième succès consécutif de son équipe contre Pétange (2-1), quand on lui a parlé d’Europe, alors même qu’elle est la seule avec Differdange à être encore invaincue et à avoir battu le deuxième, Dudelange (2-4, 7e journée).
«S’ils veulent la jouer à la Guy Roux…»
Une réaction dans la lignée de celle, verbale, de son ailier Antonio Pina Gomes, la veille, au sortir de la victoire face au Titus : «Depuis le début de la saison, on a les pieds sur terre, et je ne pense pas qu’on ait l’Europe en tête. Il y a encore beaucoup de matches à jouer.» Reste que pour Da Costa, toute «belle équipe» invaincue après neuf journées et travaillant «dans le calme, la tranquilité», regarde «forcément vers le haut». Et que le club de la capitale ne berne pas grand-monde avec son discours modéré. Ou plutôt sa «posture».
«S’ils veulent la jouer à la Guy Roux, ils peuvent, mais il n’y a que ceux qui ne suivent pas le championnat qui les croiront», sourit ainsi l’entraîneur du Swift, par ailleurs «pas surpris» de voir le RFCU, une équipe qu’il «prend plaisir à regarder au même titre que Pétange», à un tel degré de performance et à la même hauteur que ses troupes au classement. Ce qui augure d’«un vrai beau match» samedi, entre «deux équipes qui aiment jouer»… et qui ont un objectif «commun» selon lui.
«Quand ils disent ça, s’amuse l’entraîneur hesperangeois, il n’y a qu’eux qu’ils persuadent! Chacun sait que c’est une équipe sur laquelle il faudra compter dans la course à l’Europe. Après, chacun sa communication.» Celle du Swift n’est-elle pas, à l’inverse, de nature à s’attirer la pression? «C’est de la bonne pression, et on l’a depuis le départ, évacue Da Costa. Ce n’est pas un poids pour nous. Si on n’avait pas d’ambition, ça ne servirait à rien que je sois là.» Dans le vestiaire d’en face, Yannick Kakoko, Romain Ruffier, Yann Mabella ou Nestor Monge doivent se dire exactement la même chose, au fond.