BGL LIGUE Jeff Strasser, à quelques jours du derby contre le Fola, évoque les problèmes récurrents d’une Jeunesse qui va moyennement bien.
La Jeunesse Esch, déjà mal en point au classement, va devoir se multiplier d’ici à la fin novembre avec un derby eschois, un déplacement sur la pelouse du surprenant 2e qu’est Strassen et la réception d’un (ex ?) favori pour le titre, le Swift. Forcément, le boulot de Jeff Strasser commence à devenir compliqué, d’autant qu’il ne récupère pas énormément de forces vives dans un effectif déjà bien abîmé.
Que fait un coach, pendant deux semaines internationales, quand il se retrouve confronté à une telle spirale d’un point pris sur neuf possibles en DN et une élimination en Coupe ?
Jeff Strasser : Il continue à travailler et à bien travailler. Comme avant. Il analyse ce qui a été et ce qui n’a pas été et il cherche des solutions pour améliorer les choses, à condition aussi d’avoir des joueurs sous la main.
Votre infirmerie est toujours pleine ?
On ne récupère pas encore assez de monde. Mais il ne faut pas voir le négatif tout le temps, sinon on ne trouve que des solutions négatives. Mais si on fait le compte, on récupère Hadraoui alors que Besch s’est blessé contre Rosport et qu’il est très incertain pour le derby. Diomandé comme Soares vont un peu mieux mais ne sont pas encore à 100 %. Par contre, Deidda, Maazou, Deruffe et Kyei sont toujours absents. Que des solutions offensives. Pour le moment, on a donc un secteur défensif dans lequel on a du choix et cela se voit dans les chiffres puisqu’on fait preuve d’une certaine imperméabilité (NDLR : avec 13 buts encaissés, la Vieille Dame possède la troisième défense du pays, ex æquo avec le F91, le Progrès et Differdange). De ce côté, on a un rendement correct. Par contre, la production offensive est à améliorer. Ce n’est pas tant la créativité, c’est surtout l’efficacité.
Votre recrutement hivernal est-il déjà axé sur l’acquisition d’un ou plusieurs buteurs ?
Cette réflexion n’a pas lieu d’être aujourd’hui.
Il faudrait peut-être plus de sensibilité de la part des arbitres
Donc le travail, ces deux dernières semaines… ?
Eh bien, retaper les blessés pour les ramener en phase de reprise et aussi trouver un match amical pour conserver le rythme et mettre en pratique ce qu’on a vu à l’entraînement. Ce qu’on a fait contre le Progrès, un match qu’on a gagné 2-1.
Vous avez un autre énorme problème : l’indiscipline de joueurs qui ont déjà totalisé cinq expulsions depuis le début de saison, soit plus qu’aucune autre équipe de DN. Et elles ont curieusement toutes été le fait de joueurs offensifs.
Il faut que nos joueurs offensifs soient plus exigeants dès qu’ils ont un carton jaune. Après, je ne peux pas influencer la vision d’un arbitre capable de mettre à un joueur deux cartons jaunes sur ses deux seules fautes du match à chaque fois à hauteur de la ligne médiane. Même chose quand un de mes joueurs rentre dans une surface, qu’il se fait tacler proprement mais ne peut s’empêcher de tomber : il ne cherche pas forcément un penalty. Il faudrait peut-être plus de sensibilité de la part des arbitres. Mais de notre côté, il faut devenir plus intelligent. En tout cas, réfléchir mieux. Il y a des fois, je ne peux rien reprocher à mes joueurs mais seulement les rendre attentifs. Parce que ce serait bien de finir une fois un match à onze contre onze et de ne pas être toujours pénalisé.
Votre programme, ces prochaines semaines, et très compliqué. À commencer par ce derby eschois.
Quand tu es dans notre situation, un derby, ce n’est pas une mauvaise chose. C’est même aussi bien.
Vous vous douteriez en arrivant à la Jeunesse que cela serait aussi dur ?
Mais partout il y a du travail, des choses à remodeler. Et ça prend toujours du temps, même si on aimerait que les choses soient plus simples.
Qu’en dit votre président, Manthos Poulinakis ?
Cela fait quelques semaines qu’il est en Grèce, mais les moyens de communication existent et son bras droit (NDLR : Panos Katsaitis) est très présent. Mais vous savez, moi, je suis responsable de l’équipe, du sportif. Il y a un comité et chacun travaille dans son rôle, prend les décisions nécessaires. Je me concentre sur les matches qui viennent et en particulier celui de dimanche. Pour les autres questions, il faut vous orienter vers d’autres personnes.
Entretien avec Julien Mollereau