L’UNA n’a gagné qu’un seul de ses neuf derniers matches de DN mais continue de bien jouer et reste en embuscade pour l’Europe avant de visiter le Progrès.
À quel moment Strassen a-t-il perdu le fil de son réalisme? Les chiffres sont hallucinants si l’on tient compte du fait que l’UNA n’est finalement qu’à 5 points du podium et donc d’une place en Europa League. Cela alors qu’elle n’a remporté qu’un seul de ses neuf derniers matches de Division nationale et alors qu’elle n’a pris que 3 points sur 15 en 2022, soit le quatrième pire total de la division.
Secteur offensif terriblement efficace sur la première partie de saison, les hommes de Christian Lutz n’ont que la neuvième attaque de BGL Ligue en 2022. Et pourtant, au moment d’aller défier le leader chez lui, alors que ce dernier est invaincu depuis douze rencontres et qu’il n’a été battu qu’une fois sur ses vingt-deux dernières rencontres au stade Jos-Haupert, pas mal de gens assurent que l’UNA est plus en manque de chance que d’idée. «Ils étaient même très bons contre nous, assure Sébastien Grandjean, coach du Fola, dernier adversaire de Strassen. Il y a un vrai enthousiasme de jeu, avec des attaquants en forme.»
En forme mais qui ne marquent pas. Nicolas Perez, porte-étendard du club, n’a ainsi inscrit qu’un petit but depuis la reprise, même s’il l’a agrémenté d’une passe décisive. C’est un marqueur fort de ce qu’il manque actuellement à cette équipe, championne du nul toute catégorie (déjà sept partages). «On l’a vu contre le Fola, se désole François Papier, l’adjoint de Lutz. C’est vraiment juste une question de réussite puisqu’on se présente quatre fois devant le gardien. Même quand on a été réduits à dix, on a été exemplaires. On aurait pu facilement marquer cinq buts au Galgenberg. Il faut vraiment qu’on parvienne à faire sauter ce verrou. Au premier tour, on mettait peut-être cinq buts sur six occasions. Là, on est plutôt à un but ou deux maximum. C’est compliqué dans ces conditions, parce que quand ça ne marque pas, cela joue sur la confiance de toute l’équipe.»
«J’espère que leur manque de réussite continuera»
Et on sent bien, aujourd’hui, que cette dernière est ébranlée. Perdre à domicile contre Etzella (2-3), se faire remonter deux fois après avoir ouvert le score (par Mondorf, 1-1 et par Differdange 2-1), voir Rosport égaliser (2-2) à la 94e, trois minutes seulement après avoir pris l’avantage… sont autant de signaux que quelque chose cloche en ce début d’année. Et pourtant, personne ne semble douter, en BGL Ligue, que Strassen soit sur le bon chemin. Pas même Stéphane Léoni, coach du Progrès et qui se méfie énormément, même après avoir battu le F91, la Jeunesse et le Fola en 2022 : «Pour moi, Strassen ressemble plus à un Rosport, qui est venu faire 3-3 chez nous. J’espère que leur manque de réussite continuera mais c’est une équipe très dangereuse en transition.»
C’est une équipe, surtout, qui commence à ne plus avoir le choix puisque la semaine prochaine se présentera le Swift au stade Jean-Wirtz et que si l’UNA ne se ressaisit pas immédiatement, sa marge de manœuvre deviendra inexistante. «Quand on voit que malgré notre situation actuelle, on peut encore viser l’Europe, on n’a pas envie de se contenter de jouer le milieu de tableau, martèle François Papier. On va jouer deux matches importants. Il nous faut six points.» Pour ça, il faudrait que le réveil sonne enfin.