Balayé 2-5 par le Swift, Niederkorn est resté scotché à sa curieuse place de 14e. Son coach fait déjà un point sans concession.
Le Swift a passé Niederkorn par les armes, mercredi soir, pour la grande première de Stéphane Léoni. Au lendemain de ce match calvaire, le technicien n’a pu que constater l’évidence, il y a du travail si le club veut éviter de se dire qu’il «est à sa place».
Quel sentiment prédomine après ce premier match de l’année 2021 ?
Je suis déçu de commencer comme ça mais au moins, cela permet déjà de faire des constats : il va falloir remettre de l’agressivité défensive et placer un bloc bas, compact. Avec un bloc médian, on a pris cher. C’est une première loupée pour tout le monde.
Pour vous aussi, donc ?
Ah, mais je suis le premier fautif ! Quand vous en prenez quatre (sic) alors que c’est vous qui avez mis l’équipe en place… On va donc tester d’autres schémas, prendre nos responsabilités.
Et si, au-delà du schéma, c’était l’utilisation qu’en avait fait vos joueurs ? Êtes-vous satisfait du travail défensif de votre premier rideau, par exemple ?
C’est drôle, parce que je me suis posé la même question et puis j’ai regardé deux fois la vidéo et si vous regardez le premier but, c’est un jeu long sur le côté droit avec une remise qui fait qu’on ne peut parler que des défenseurs et d’un manque d’agressivité. Le deuxième, pareil, on ne peut pas incriminer l’entrejeu. Alors oui, sur le troisième, Ben Vogel doit commettre une faute tactique pour couper l’action et Yannick Bastos doit rentrer au lieu de s’écarter mais c’est à l’image de notre match : des erreurs de placement, des fautes individuelles, un manque d’agressivité. La preuve, alors qu’on revient des vestiaires avec deux lignes de quatre, on prend directement un but sur une phase standard…
Vos joueurs ont dit que c’est un match à oublier.
Justement non, il ne faut pas l’oublier ! Il faut s’en servir pour ne surtout pas recréer ces erreurs. On est passé au travers et il nous faut savoir comment on en est arrivé là. L’avantage, c’est que maintenant, j’ai les ingrédients. L’embêtant c’est qu’on était arrivés confiants, même si on joue l’une des meilleures équipes du pays et peut-être même la meilleure et que nous, on n’était pas au niveau. Dans la vie, il faut être honnête.
On verra bien si on peut grappiller des places ou si, mathématiquement, le Progrès est à la place qu’il mérite
Avez-vous des motifs de satisfaction, même infimes ?
Les remplaçants ont amené un bon état d’esprit, la bonne attitude. Mais ce n’est pas assez. Il y avait deux classes d’écart et ce n’est pas méchant de le dire. Le Swift nous a fait très mal, mais c’est aussi parce que leurs joueurs sont très expérimentés avec un Garos en chef d’orchestre dans l’entrejeu, un Françoise excellent dos au jeu et impliqué dans les trois premiers buts. Ça joue simple, au bon moment et au bon endroit.
Comment cela va-t-il se passer pour votre équipe, ces prochains jours ?
On va donner leur chance à d’autres, afin de créer lentement une équipe qui, dans trois-quatre matches, pourra nous rapporter des points. Quand certains sont moins performants, on en relance d’autres, c’est comme ça qu’on procède. On est les chefs d’orchestre et après, à eux de jouer leur partition. Mais quand on joue tous les trois jours, forcément, cela tournera tout le temps, tout le monde a sa chance. On verra bien si on peut grappiller des places ou si, mathématiquement, le Progrès est à la place qu’il mérite.
La tournante, est-ce valable aussi pour le poste de gardien après la boulette de Kevin Sommer ?
Quand un joueur se loupe, oui, il peut y avoir du changement. On prendra les décisions qu’il faut, mais je dois dire que je n’en veux pas à Kevin. Tout le monde peut faire des erreurs. L’important, c’est que je suis à fond derrière cette équipe. Elle a de la qualité, on ne peut pas dire le contraire.
Mais une équipe qui a encore perdu deux joueurs : Hend et Bastos…
Cela fait partie des aléas d’une saison. Ils en auront pour deux ou trois semaines chacun, mais on ne va pas commencer à se chercher des excuses.
Entretien avec Julien Mollereau