[12e journée] Un F91 – Jeunesse, c’est bien beau, mais un Wiltz -Rosport, c’est pas mal non plus, non ?
L’attaque de la Vieille Dame pilotée par un pro à l’expérience internationale longue comme le bras (Moussa Maazou) et son entrejeu renforcé avec l’un des piliers de la campagne d’Europa League 2018/2019 du F91 (Stelvio Cruz) valent-ils désormais beaucoup plus que des promesses alléchantes couchées sur un bout de papier ? Autrement dit, la Jeunesse mérite-t-elle désormais, intrinsèquement, plus que son actuelle 7e place ?
On aurait aimé entendre Georgios Petrakis, son coach, le dire avec toute la flamme passionnée qui touche les Grecs quand il s’agit de football mais le technicien eschois fait étalage depuis son arrivée d’une modestie et d’un calme qui excluent les discours trop passionnés. «Nous sommes satisfaits de ces deux joueurs. Ce que nous voulons, c’est qu’ils mettent leur expérience et leur personnalité dans notre jeu. Grâce à un travail quotidien et acharné, nous essayons de créer une équipe forte et équilibrée. L’objectif le plus réaliste pour nous est de devenir meilleur chaque jour grâce à un travail acharné. Nous souhaitons que notre cohérence au quotidien nous rende heureux.» Fut un temps où les F91 – Jeunesse se déroulaient sur un volcan, aujourd’hui, c’est sous un robinet d’eau tiède. Ce qui ne veut pas dire que ce choc sera moins intéressant que certains de ses prédécesseurs.
Pour mémoire, des Bianconeri pas beaucoup mieux outillés – voire moins – qu’aujourd’hui ont remporté leurs deux derniers bras de fer au stade Jos-Nosbaum (deux fois 1-3 en août 2019 et octobre 2018). Ils ne sont pas beaucoup, dans les rangs dudelangeois, à avoir vécu ça mais tous savent que revient au pays, ce samedi, l’un des enfants chéris du club : Stelvio Cruz et que ce moteur qu’est l’Angolais ne reviendra pas pour faire de la figuration. «On a été fort surpris de le voir arriver là alors qu’il avait encore des offres à l’étranger, résume Carlos Fangueiro. Mais je pense que c’est une équipe qui va beaucoup attaquer et pas beaucoup défendre. Comme nous.» Public du Grand-Duché, dommage pour toi, il faudra te contenter de streaming et tant pis pour ton plaisir personnel si ce match vire à l’épique.
Vous n’essayeriez pas Wiltz – Rosport ?
De toute façon, un autre duel presque aussi captivant et bien plus neuf t’attend, dans le grand nord, à la même heure. Comme il est plus simple de se coller devant deux écrans en simultané que d’être présent au même moment en deux stades, il faudra aussi envisager, donc, de se poser devant Wiltz – Rosport, entre un 4e ambitieux et un 5e qui aimerait pouvoir l’être. Le problème du Victoria et de Marc Thomé : avoir perdu à la fois son gardien de but titulaire (Bürger) et son numéro 9 (Soladio). Depuis qu’il est coach, Thomé la joue à l’ancienne sur ce point, faisant systématiquement passer l’idée d’une grande saison par un grand gardien et un grand buteur. Il avait Schaab et Huss au CSG, Weber et Er Rafik à Differdange, Sommer et N’Diaye à la Jeunesse… Là, il n’a plus rien et ça l’angoisse un peu. Mais Dan Huet, son adversaire du week-end, se fait beaucoup moins de mouron pour lui : «C’est une équipe qui a un caractère et une mentalité allemandes, c’est-à-dire avec des valeurs. Ils seront compacts et ne lâcheront pas sur le moindre ballon». Cela semble plus mordant que les promesses du Clasico.
Rien à envier au choc du jour, même si l’on peut se demander si cela ne volera quand même pas un peu plus haut dans la Forge du Sud. C’est en tout cas la promesse que semble faire Stelvio, trop heureux de retrouver la BGL Ligue précisément contre un club avec lequel il a tout gagné : «C’est un gros challenge que j’entame avec la Jeunesse. Je veux l’aider à faire ce qu’elle n’a plus fait depuis de longues années : gagner quelque chose. On est en train de construire une famille et l’objectif, ce printemps, c’est de rentrer dans le top 4. Je vais diriger un peu parce qu’après tout, c’est un championnat que je connais par cœur et cela me plaît de rejouer avec Clayton (NDLR : Moreira de Sousa), qui est comme mon frère». Que Stelvio semble sage, alors qu’on lui demande de mettre des paillettes dans ce choc…
Julien Mollereau