Revenu à la surprise générale à Rosport, Jordy Soladio vit la grosse déception d’avoir à faire une croix sur le début de sa carrière pro en Lettonie.
Jordy Soladio ne «connaît pas la vie du président» du FK Liepaja, Oleg Hramov. «Je crois qu’il est dans l’immobilier.» Au-delà de ses affaires, Hramov est surtout russe et la première salve de sanctions financières envers les oligarques du pays qui vient d’attaquer l’Ukraine l’a, lui aussi, affecté. «Financièrement, il a commencé à avoir des soucis. Les comptes ont été bloqués et payer les joueurs devenait soudain compliqué.»
Voilà la première raison pour laquelle celui qui a passé les fêtes de fin d’année en tant que meilleur buteur de BGL Ligue a décidé de ne pas attendre l’officialisation définitive de son transfert en Lettonie et qu’il s’est retrouvé à la pointe de l’attaque rosportoise dimanche, contre le Swift. Ce n’est pas la seule. Le Belge s’est vu expliquer que la sécurité, par les temps qui courent, commençait à devenir une inquiétude aussi dans un pays comme la Lettonie. «Moi, je n’ai été qu’en stage avec l’équipe en Turquie. Mais les joueurs qui sont toujours là-bas et qui sont rentrés, on leur conseille de ne pas traîner dehors après l’entraînement.»
Il l’assure : «Je vais continuer à marquer»
Autant dire que quand il est repassé par le Grand-Duché, en début de semaine dernière, afin de vider son appartement, Soladio avait déjà des doutes. Ils se sont confirmés jeudi soir. Le samedi matin, il était à l’entraînement du Victoria, où il a retrouvé des coéquipiers «contents de (l)e revoir, mais déçus que ça n’ait pas marché». Déçus, les joueurs rosportois ? Sûrement pas autant que l’intéressé. «C’est très très très dur. Maintenant que j’ai goûté au monde pro, je veux y retourner. Ça m’a motivé. Je garde contact avec Liepaja. Je pourrais y retourner. Mais si je cartonne sur la deuxième partie de saison, j’aurai peut-être d’autres propositions.»
Pour redevenir l’homme qui a planté douze buts en moins de deux mois et sept matches, Soladio va devoir laisser les mauvaises vibrations derrière lui et s’y recoller vite fait. «Il y avait un Ukrainien dans l’équipe. Il était toujours au téléphone à chercher des nouvelles de sa famille», raconte l’attaquant. Pas l’idéal pour faire comme si tout allait bien. Mais voilà l’ancien Pétangeois revenu là où il a planté 21 buts en 25 matches de DN à cheval sur deux saisons et après s’être fait les croisés. Lui reste donc à reprendre le cours normal des choses. Là où il les a laissées le 21 février, en disant oui à Liepaja et en s’embarquant pour une expérience de quinze jours sans lendemain. «L’équipe n’a pas changé et, contre le Swift, on a juste été déconcentrés une mi-temps avec un Dominik Stolz très en forme. Respect pour son match, mais je n’ai jamais lâché dans ma vie et j’ai la motivation pour revenir dans la course au meilleur buteur ! Je vais continuer à marquer !»