Perturbé tout le mois d’août par la positivité de cinq de ses éléments, le club de la capitale a frappé un premier grand coup, prenant, cette fois, des points. Pas comme face au Fola.
S’il y a bien un club dont le coronavirus a totalement parasité le début de saison, c’est bien le Racing. Annoncé comme candidat au podium, décimé par le Covid avant la reprise, contraint d’annuler sa première journée face au Progrès, ayant joué la seconde contre le Fola (défaite 1-3) amputé de plusieurs titulaires, il a joué la troisième après avoir réintégré trois joueurs ayant passé une grosse dizaine de jours coincés à la maison et dans un état physique donc sujet à caution.
Et au bout de cette longue contribution majeure au feuilleton sanitaire du retour de la Division nationale, l’histoire retiendra qu’il compte… trois points, arrachés sur la pelouse du nouvel ogre du championnat.
C’était (encore) une histoire de penalties
Il est une évidence qu’on peut retourner ce match agréable dans beaucoup de sens. Le premier et le plus évident : le Swift aurait pu (et non pas dû) mener 1 ou 2-0 avant la fin du premier quart d’heure et le Swift aurait pu avoir (mais n’a pas eu) deux penalties.
Agressée et longue à se régler sur chaque ballon long, la défense du Racing a souffert. Ruffier lui a sorti une parade-manchette devant Abdallah à angle fermé (5e) et a eu un gros coup de bol quand le même Abdallah, qui se profile de plus en plus comme un diamant brut au fil des journées, a osé un ballon piqué en forme de lob de 20 mètres, qui s’est écrasé sur le poteau après deux bonnes secondes durant lesquelles le temps a suspendu son vol (8e).
Derrière, le RFCU a frappé net et fort. Et l’on s’est rendu compte que les coups de reins du duo Mabella-Dembélé risquent de faire mal cette saison. En tout cas, ils ont fait souffrir sur quelques éclairs la défense d’assez loin la plus expérimentée de Division nationale, mais peut-être plus franchement la plus véloce du pays.
Il fallait voir Dembélé jaillir à la 18e minute, sur un tir contré de J. Simon, pour devancer Prempeh et ouvrir en grand le but au premier tireur, qui a bien suivi (0-1). Il fallait aussi le voir imiter Mabella lors d’un départ foudroyant côté gauche, Schnell se montrant aussi surpris que Malget quelques minutes plus tôt. Au bout de son centre en cloche, son compère Mabella et une volée du droit (0-2, 23e).
Pourtant, l’histoire de ce choc de la capitale n’est pas celle de deux gars qui font la musique seuls devant. Elle est surtout celle de la confirmation de la belle prestation des gars de Régis Brouard après celle du Fola et malgré la défaite dans des conditions très spéciales. Au complet, le RFCU a affiché la maîtrise qu’il faut pour marquer les esprits.
Les inspirations géniales d’Abdallah, épisode 2
Au stade Alphonse-Theis, il aura fallu que M. Sgura finisse par siffler en toute fin de première période le penalty le plus douteux des trois actions litigieuses dans la surface du Racing (après que Birk a accroché Leonil à la 7e et qu’Abdallah a semblé être plaqué au sol à la 13e), pour que Hesperange revienne dans la partie. Et en seconde période, au moment où le Swift aurait dû entrer en démonstration de force pour refaire son retard, le Racing a géré tellement bien qu’il a fallu attendre une inspiration géniale d’Abdallah, qui a tenté un lob de 40 mètres en pleine course passé au ras du poteau, pour voir le premier tir… à la 72e minute. La fin de rencontre a forcément été à sens unique. Mais M. Sgura et son arbitre de touche ont omis de siffler une main d’Omrani (et donc un deuxième penalty) sur un corner à la 89e, puis Avdusinovic en retrait, a vu Françoise être devancé par Birk au moment de sauver un point. Tout ça pour dire que le Swift aurait mérité au moins un point mais que le RFCU n’a pas volé les trois.
Julien Mollereau