Roland Vrabec, le coach du Progrès, s’avoue «frustré» par son manque de solutions pour composer son équipe et l’animer.
Roland Vrabec n’est pas un homme particulièrement apaisé à deux jours de son cinquième match en quinze jours et avec un effectif décimé.
Vous aviez l’air particulièrement remonté contre vos joueurs, mercredi soir, pendant le match contre Pétange.
Roland Vrabec : Parce que j’aime que nous produisions un jeu structuré et sur lequel on a le contrôle, et là, rien… On perd trop vite et facilement le ballon, des erreurs individuelles nous coûtent des contres qu’on offre à l’adversaire, on n’a pas la possession… Mais cela s’explique : on a beaucoup de nouveaux joueurs qui ne sont pas prêts à jouer comme je le veux. Ils n’ont pas encore appris ce que j’attends et pourtant, il n’y a pas le choix : il leur faut être sur le terrain vu tous les absents que nous avons. C’est pour ça que notre jeu n’est pas structuré comme il le devrait, même s’ils écoutent, sont concentrés… Surtout qu’un Dublin, un Latic… c’est jeune, cela vient de PH… Ça me frustre.
Pourtant, vous faites des compromis pour sauver un peu de cette structure.
Oui, Bah a joué mercredi, mais avec son dos, il ne devrait pas. Ou alors pas plus de vingt minutes. Quant à Vogel, il est sur le banc, mais c’est vraiment au cas où on n’aurait pas le choix. Parce, que sinon, il ne jouera pas avant l’après-trêve internationale. C’est trop tôt pour lui.
Tout ça, on le subit à cause de ces règlements stupides dont on ne comprend même pas la raison d’être
L’enchaînement de deux semaines anglaises vous fait-il redouter d’autres dégâts après Wiltz ?
Je vais être honnête, c’est très dur. Là, c’est un cercle vicieux, une histoire sans fin et même les joueurs douteux, on travaille pour qu’ils puissent éventuellement jouer. Mais il y a quelque chose qui me frustre encore plus que notre manière de jouer, ce sont les règlements de la FLF. Parce qu’il y a tellement de joueurs en Europe qui aujourd’hui se retrouvent au chômage et que nous qui avons besoin de joueurs, on ne peut pas en recruter alors que ce serait crucial. C’est à croire que c’est elle qui devrait les payer ! Mais non, c’est nous ! Alors c’est quoi le problème ? On aurait bien besoin de deux ou trois joueurs, là, tout de suite et on ne peut pas, parce que le marché est fermé. Mais c’est quoi cette règle stupide ? C’est amateur et digne des années 60 ou au mieux 70.
La situation vous angoisse vraiment à ce point ?
Vous me demandiez pourquoi je manifestais mon mécontentement aussi fort mercredi ? Parce que c’est très difficile pour moi d’être relax en ce moment, sur mon banc. On a la pression de la victoire et personne ne veut voir quels sont nos problèmes réels. On sait juste que si on ne prend pas les trois points, la pression sera encore plus forte, alors qu’elle devrait être à un autre niveau : sur notre qualité de jeu. Mais je dois apprendre la patience. Et prier. Imaginez : un club pro appelle pour… disons Tekiela. Il a fait un bon match contre Willem II et il veut mon attaquant. S’il part, parce qu’on ne le bloquerait pas et que j’ai cinq ou six blessés après la trêve internationale, je reprends avec un groupe de combien ? Quatorze joueurs ? Tout ça, on le subit à cause de ces règlements stupides dont on ne comprend même pas la raison d’être. Et quand je pense que cet hiver je n’aurai droit qu’à deux recrues…
Entretien avec J. M.