(J-10 avant la reprise) Après deux saisons à jouer le maintien, Nedzib Selimovic estime avoir le groupe pour viser le milieu de tableau.
Quel bilan tirez-vous, jusqu’ici, de votre préparation d’avant-saison?
Nedzib Selimovic : Comme tout le monde, il faut faire attention, car il y a deux groupes de joueurs : ceux qui viennent de divisions qui n’ont pas joué la saison dernière ou pas fini leur compétition, et les joueurs qui ont fini avec nous, dont il faut voir comment ils vont digérer la charge de travail. Mais on travaille bien : on a renforcé le staff avec un préparateur athlétique et mental, Ludovic Biancalani, qui nous aide beaucoup et nous permet d’individualiser la préparation et de progresser sur l’état d’esprit.
Dans quel état sont les joueurs qui ont pris part à l’éreintant sprint final de BGL Ligue la saison dernière, justement?
Comme la pause n’a pas été longue, la trêve internationale de début septembre (NDLR : après la 4e journée) interviendra au bon moment. On peut les mettre dans de bonnes dispositions physiques, même si je pense qu’il y aura un creux sur ce plan et qu’il faudra faire une coupure.
Rodange évoluait encore il y a un peu plus de dix ans en D2 (NDLR : le quatrième échelon du foot luxembourgeois). Jusqu’où peut aller le club selon vous?
Chaque année, dans chaque club que j’avais, j’étais obligé de viser le maintien. Là, je vais mettre un peu la pression sur tout le monde et surtout sur moi-même : on doit viser le milieu de tableau. On a les joueurs pour : je pense qu’on a fait un bon recrutement entre les joueurs expérimentés et les jeunes, mais il faut voir comment les recrues vont s’adapter. Il faut leur donner du temps et constater l’impact de la BGL Ligue sur leur rythme. Mais grosso modo ça bosse, ça grogne moins, il y a volume de travail différent. À nous désormais d’aider les recrues à être utiles.
La saison dernière, on souffrait plus quand on avait le ballon que quand on ne l’avait pas! Mais on peut renverser cette situation
Pensez-vous être suffisamment armé pour viser le milieu de tableau?
On a beaucoup plus de possibilités, avec notamment Servan (Tastan) au milieu. C’est un joueur d’expérience qui nous aidera beaucoup dans la construction. La saison dernière, on souffrait plus quand on avait le ballon que quand on ne l’avait pas! Mais avec lui, David Fleurival, qui est resté ou Alexis Larrière, qui n’a pas encore exprimé tout son potentiel, on peut renverser cette situation. Devant, on a des excentrés assez rapides comme Ryan (Ouazine), Kilian (Amehi), Semsudin (Dzanic) et un jeune attaquant, Salomao, qui montre des choses très intéressantes. C’est un joueur de profondeur qu’on n’avait pas : jusqu’ici, on avait plus des pivots qui décrochaient, venaient chercher le ballon, ça nous permet de varier.
On a plus de possibilités au niveau du système, de l’animation et des joueurs assez proches au niveau de la qualité et des profils : ça nous permettra de ne pas trop changer d’un match à l’autre. Les ambitions sont adaptées aux moyens qu’on a mis. On peut évoluer. Ce groupe possède aussi un potentiel athlétique énorme. Mais on est encore en restructuration, en chantier, le terrain lui-même est en chantier! J’ai un peu peur, bien sûr : ça peut très bien marcher comme ça peut tourner au vinaigre. Mais on fera tout pour aller le plus haut possible.
Où en est le chantier du stade, d’ailleurs?
On jouera chez nous, mais sans tribune, avec juste un gradin derrière le but. Mais le terrain sera opérationnel pour la réception du RFCU (NDLR : 2e journée, le 14 août). On a donc beaucoup joué durant notre préparation sur terrain synthétique. Au niveau résultats, on n’était pas contents, mais dans l’état d’esprit, c’est bien.
Entretien avec Simon Butel