Le RM Hamm Benfica reprend mercredi contre le leader dudelangeois. Avec quels espoirs de s’en sortir ? Pedro Resende, son coach, nous répond.
La lanterne rouge de BGL Ligue affronte ce mercredi le premier dans un duel des opposés qui ne devrait pas laisser de place au doute… si l’on ne sortait pas de quatre mois sans football ou presque. Mais c’est surtout le déséquilibre de moyens qui, aujourd’hui, peut inquiéter les suiveurs du RM Hamm Benfica, qui n’aura pas forcément beaucoup de temps pour se sortir du pétrin.
Comment va le RM Hamm Benfica au moment de reprendre – normalement ?
La situation est difficile. On ne mérite pas d’être à la dernière place. Enfin, au vu de nos performances, c’est mon opinion. On a eu beaucoup d’occasions qu’on n’a pas mises au fond. C’est mauvais pour la confiance. Et le plus dur, c’est qu’on a déjà préparé trois matches sans les jouer. C’est dur de garder les gars concentrés, d’autant qu’on n’a plus joué depuis deux semaines et demie et qu’on doit s’entraîner sur synthétique… Les gens ne se rendent pas compte de ce que c’est d’organiser des séances sur des terrains comme les nôtres, à préparer une séance de vitesse et finalement à faire de la force tellement il y a de boue…
Vous reprenez contre la meilleure défense du pays et de loin, en ayant la pire attaque de DN. Compliqué ?
On a changé la dynamique. On a gardé le système, mais insufflé une autre dynamique. Sur les matches amicaux, cela allait déjà mieux et même pendant les entraînements, il y a des exercices sur lesquels les gars avaient plus de difficulté en début de saison. Ils allaient moins vite, étaient moins précis. On avait peut-être besoin de temps avec toutes les nouvelles arrivées de cet été. Et puis on a recruté Tshomba Oliveira (NDLR : un Français de 25 ans, signé en dernière minute et dont le dernier club était l’Inter Leipzig). Alors oui, O. K., on a la plus mauvaise attaque de DN mais je ne suis pas préoccupé. À Ettelbruck (NDLR : défaite 2-1), on a quatre face-à-face avec leur gardien et on prend deux buts sur rien. Et puis Mondorf (NDLR : défaite 0-2), en deuxième période, désolé de le dire comme ça mais c’était un massacre, on les a massacrés! Mais on manque de confiance en nous. Et sinon, on a affronté presque toutes les grosses écuries. On a quand même fait des nuls contre Pétange, le Progrès, le Swift…
Le président et son fils donnent leur vie pour le RM Hamm Benfica. Même si pour jouer en BGL Ligue, il faut plus que ça
Reprendre par le leader, c’est quand même compliqué, non ?
La pression est plus sur le F91. En plus, pour nous, c’est un match en rab. Non, ce sont les matches contre nos concurrents directs qui m’inquiètent un peu plus.
La grande tendance du moment, c’est d’imaginer que si le gouvernement sonne la fin de la récré pour les divisions inférieures et la PH, il n’y aura vraisemblablement pas de relégations en DN…
On parle d’énormément de choses à l’heure actuelle. Moi, même si c’est difficile, j’aimerais qu’on revienne à la normalité, j’aimerais bien faire tout le championnat et surtout ne pas penser à s’en sortir comme ça. Ce que je dis à mes joueurs, c’est qu’on a sûrement sept matches pour s’en sortir. Pas que la PH va peut-être s’arrêter.
Le maintien, quelle que soit la manière, serait-il une bonne nouvelle pour Hamm ?
Question compliquée. Comme coach, bien évidemment, je préférerais évoluer dans l’élite. Mais si c’est bien pour le club, ça, il faut le demander au comité. La situation est compliquée et si on veut rester à ce niveau il faut que nos conditions de travail évoluent.
Et que le club retrouve un peu de liquidités ?
Rien que notre budget est sacrément différent des autres équipes de DN. Mais on a dans ce club des gens qui travaillent énormément. Le président et son fils donnent leur vie pour le RM Hamm Benfica. Même si pour jouer en BGL Ligue, il faut plus que ça. Bon, même si on a eu certains retards de paiement, pour l’heure, tout ce qui était dû a été payé. J’espère que ces prochains mois, cela restera possible. Ce serait bien pour conserver intacte la motivation de tout le monde. Je ne sais pas si nous aurons plus d’argent pour construire mieux la saison prochaine et c’est aussi pour cela qu’on se laisse le temps de voir, me concernant, ce qu’on fait. J’arrive en fin de contrat, on a parlé de continuer ensemble mais pas plus. Dans un ou deux mois, on saura.
Entretien avec Julien Mollereau