En 2021, le RFCU remporte énormément de matches après la 90e minute. Et dans ce contexte, son joueur le plus efficace s’appelle Mana Dembélé.
On n’en est pas encore à «donnez le ballon à Mana» dès que la 90e minute a passé, mais on va finir par y venir : en 2021, le Racing gagne un nombre de matches absolument dingue dans les arrêts de jeu et la plupart du temps, c’est Mana Dembélé qui s’y colle. Etzella ? Si Bouché avait balancé une superbe praline en lucarne à la… 89e minute, Dembélé a plié l’affaire à la 92e : 0-2. Mondorf ? L’ancien Guigampais avait surgi à la 92e: 1-0. Jeunesse ? Un bijou de volée à la 93e : 1-0. En tout et pour tout, le RFCU a remporté quatre rencontres en 2021 dans la dernière minute du temps réglementaire ou après et il se trouve, curieusement, que son avant-centre a inscrit trois de ses six buts, ces deux derniers mois, une fois la fin du temps réglementaire passé et un autre à la 84e minute (à Rosport).
Aurait-il le pouvoir d’arrêter le temps ? «Non, non, rigole le Français. Je suis juste bien placé, là au bon moment. Et puis on a largement eu le temps de bien travailler physiquement avec tous ces arrêts dus au Covid. »
Son capitaine, Romain Ruffier, n’a pas théorisé qu’une supposée supériorité physique du RFCU, qui lui permet d’exister jusqu’au bout du bout de ses matches. La dernière fois, son équipe a battu un adversaire au tout dernier moment, contre Etzella, le gardien de but a surtout tenu à souligner l’état d’esprit. Et c’est cet argument que Dembélé reprend: « On ne lâche pas. Tout peut se passer avec nous et gagner comme ça, mentalement, ça rend fort ! Gagner à la dernière minute, c’est gratifiant. À la fois beau et valorisant. »
«Je ne suis pas là pour plaire»
C’est en effet un versant nettement plus glorieux que le constat maintes fois fait, depuis quelques semaines, du manque de régularité de cette équipe et notamment de ses sautes de réalisme offensif souvent fatales. Et voilà bien une récrimination que Dembélé et ses coéquipiers doivent apprendre à digérer : « Si ça vous agace, c’est un peu votre problème, se marre-t-il. Nous, on essaye au maximum de faire la bonne dernière passe ou la bonne avant-dernière passe. Des fois, on n’arrive pas à tuer le match plus tôt, mais au moins, on a beaucoup de courage et toutes les semaines, on travaille la finition! De toute façon, un but, c’est un but. Qu’il soit beau ou pas, je ne suis pas là pour plaire et l’esthétique, ce n’est pas très important. Suffit que le ballon franchisse la ligne, même si on frappe avec le pointu ou dans un cafouillage. On aimerait toujours que ce soit beau, mais seule la victoire compte. Des matches complets ou beaux ne gagnent pas forcément. »
L’avantage, quand on a Dembélé dans son équipe, c’est qu’un match complet reste très optionnel et qu’on peut demeurer accroché aux basques du 4e et dernier «européen» à grands coups d’exploits de dernière minute. Rendez-vous ce week-end, contre Hostert, un adversaire gênant à écarter des de la liste des concurrents directs. Quitte à ce que cela se fasse dans les arrêts de jeu.
Julien Mollereau