Un désaccord manifeste entre Dino Ramdedovic et son club a accouché d’une séparation de fait avec tout le reste de la famille. Qui ne jouera plus du tout pour Rodange.
L’annonce des transferts de Dino et Henid Ramdedovic à l’US Mondorf, la semaine dernière, ne disait pas tout. On ne va pas tenir rigueur au club mondorfois parce qu’après tout, ce ne sont pas ses affaires, mais pour un peu, on en aurait presque passé sous silence le fait que l’intégralité de la famille Ramdedovic, Irvin y compris, a disparu des feuilles de match du FC Rodange. D’ailleurs, ils n’y reviendront plus du tout d’ici à la fin de saison.
C’est Dino, qui a décidé de monter au front pour expliquer la situation. Il ne voulait pas que son départ et celui de ses frères puissent se faire dans ce silence assourdissant, aussi a-t-il démarré comme ça : «Le coach ne voulait plus travailler avec nous, sans aucune raison concrète.» Sur ce point, sur aucun d’ailleurs, Nedzib Selimovic n’a envie de se lancer dans un échange stérile de points de vue, sorti de la réalité de la longue blessure du milieu de terrain et de l’incapacité de le remettre dans le coup physiquement en l’absence de matches avec la réserve. Il préfère renvoyer vers son directeur sportif.
Si je ne peux pas lui faire remarquer que je ne suis pas attaquant, on n’a plus rien à se dire
Quels reproches faut-il donc aller vérifier auprès d’Yvon Dietz ? «Je ne voulais plus jouer en attaque!, clame Dino Ramdedovic. On m’y a fait jouer contre le Progrès. Contre le Fola, j’entre en 6, on me fait passer 10. J’ai quelques matches en DN derrière moi et je crois pouvoir dire que pour mon bien et celui du club, ce n’est pas là que je dois jouer. Il a mal pris la critique, on s’est pris la tête. Je l’aurais aussi dit si ça avait été Mourinho en face. Mais si je ne peux pas lui faire remarquer que je ne suis pas attaquant, on n’a plus rien à se dire. Et puis le dernier match, quand il a nommé son équipe, il n’a pas cité le nom de Henid, pourtant son capitaine, avec des arguments ridicules. Clairement, c’était un problème Ramdedovic. Du plus grand au plus petit puisque même Irvin, qui ne dit rien même quand il ne joue pas, a été éjecté. On est allé voir le comité, surtout moi et ils ont retourné le problème en disant qu’on créait des problèmes. On a vu comment ça tournait, mieux valait arrêter la collaboration. Le coach semble indétrônable, il est bien assis sur son siège, il a carte blanche.»
C’est à ce moment de l’histoire qu’Yvon Dietz entre en scène, pour donner le point de vue du club et apaiser ce qui peut l’être, sachant que, de toute façon, les deux frangins ne retrouveront Rodange que pour les affronter avec leur nouveau club, la saison prochaine. «Non, il y a aussi des raisons disciplinaires à ces départs. Puisque la saison est finie, qu’il n’y aura pas de descente, nous en profitons pour faire monter en puissance des jeunes du club. Henid était là depuis sept ans, mais il a un peu changé depuis que son frère est arrivé. Il était temps d’engager un nouveau cycle. EN plus, ils étaient en fin de contrat.» Non-renouvellement, donc, pour le club, absence totale de soutien pour Dino Ramdedovic. Et une fin de collaboration en eau de boudin qui prive le club rodangeois de trois joueurs d’ici à la fin de saison. Cela ne va pas faciliter les huit dernières journées de Rodange, ni les retrouvailles dans quelques mois.
Julien Mollereau