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[BGL Ligue] Quand Antonio Sgura offre une coupe de champagne à Samir Hadji


Décision compliquée? On peut compter sur les joueurs pour filer un coup de main.

Pour son dernier match arbitré en BGL Ligue, l’arbitre a vécu un match si compliqué qu’il voulait remercier l’attaquant du F91 de le lui avoir facilité.

On ne peut plus se fier à sa voiture. Pour son dernier match en tant qu’arbitre de centre en BGL Ligue, Antonio Sgura, 54 ans, a vécu une galère d’une rare absurdité. «Samedi, je suis allé voir le match des dames (NDLR : la finale de la Coupe) et je pense qu’en rentrant, j’ai oublié d’éteindre les phares et cela a vidé ma batterie.»

Pourquoi nous raconte-t-il ça, le premier homme à avoir sifflé une finale de Coupe dans le nouveau stade national, il y a trois ans (RFCU – F91, 3-2)? Parce que quand il a décidé de monter dans son véhicule, dimanche, en début d’après-midi, pour aller siffler F91 – Bettembourg, sa der des der, il n’a pas pu l’ouvrir, cette voiture récalcitrante. Verrouillée. Dans le stress de l’instant, Antonio Sgura se réorganise en catastrophe et oublie que, coincés dans son coffre, les deux drapeaux de touche attendent sagement d’être sortis une dernière fois. C’est une fois arrivé au Nosbaum qu’il s’en rend compte. «Et là, je tombe sur Ricardo Morais, mon quatrième arbitre, qui me dit : « Mais moi, d’habitude, j’en ai toujours dans le coffre! Mais comme c’était toi, qui les as toujours, je me suis dit que pour une fois, ce n’était pas la peine« .»

Qu’à cela ne tienne, une des lois du jeu impose au club d’avoir eux-mêmes un jeu de rechange. Cela a pris plus d’une heure à Dudelange pour retrouver les siens. Et M. Sgura, pour ses ultimes 90 minutes sur un terrain de BGL Ligue (même s’il devrait encore dépanner à la touche ou en tant que quatrième arbitre, il se «contentera» désormais de la PH et de la D1 car «les tests physiques sont vraiment devenus exceptionnellement durs. Et pour moi qui souffre du dos et dois me faire opérer en juin d’une hernie inguinale…»), pénétrera sur la pelouse flanqué d’assistants qui officieront pendant huit minutes avec des chasubles fluo pour signaler les hors-jeu et sorties de touche.

«Que voulez-vous, je ne sais pas mentir»

Un peu folklorique? Ce n’est rien à côté du but annulé de Samir Hadji, un peu avant la pause. Un épisode qui fera longtemps sourire l’homme en noir. «En général, les joueurs, s’ils peuvent tricher avec l’arbitre, ils le font. Qu’ils s’aperçoivent qu’on est un peu loin de l’action et ils n’hésiteront pas à tomber. Mais là, sur cette action, nous étions persuadés que c’était le dernier défenseur bettembourgeois qui avait poussé le ballon au fond. Donc qu’il n’y avait pas lieu de signaler un hors-jeu», récapitule Antonio Sgura. Qui, au moment de faire reprendre la partie, croise Samir Hadji, et à qui il ose poser la question : «Tu touches le ballon?». «Là, il me dit oui! Ça, c’est de l’honnêteté! Du coup, après, dans les vestiaires, j’avais amené une bouteille de champagne pour fêter mon dernier match. J’ai commencé l’arbitrage à 39 ans et j’étais en DN depuis mes 45 ans. Cela fait quand même quelque chose. Alors quand on a croisé Hadji, je lui ai offert une coupe! On a rediscuté de son aveu et il m’a dit : « Que voulez-vous, moi, je ne sais pas mentir« .»

L’histoire ne dit pas si les drapeaux de touche sont enfin sortis du coffre. Mais l’avant-centre du F91, en tout cas, s’est fait un nouveau copain.

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