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[BGL Ligue] Progrès : l’énorme pari du jeune Irvin Latic


Si Irvin Latic fait l'unanimité, ce n'est pas que pour ses qualités de footballeur (Photo : Luis Mangorrinha).

(5e JOURNÉE : Progrès-Pétange, ce mercredi 20 h) Il a 18 ans, est passé avec une facilité déconcertante de la PH à la Coupe d’Europe en quelques semaines et a mis ses études de côté pour mieux percer. Et il peut réussir !

Le 26 août dernier, le Progrès entame sa saison avec le 1er tour de l’Europa League face aux Monténégrins de Zeta. Dans le onze aligné alors, on retrouve un certain Irvin Latic, 18 ans au compteur. Et qui évoluait la saison précédente à Käerjeng en Promotion d’honneur. Une petite surprise pour beaucoup, mais pas pour Manou Cardoni, le sélectionneur des espoirs luxembourgeois. «Non, cela ne m’a pas étonné qu’il puisse jouer d’entrée ainsi dans un tel match. C’est un garçon qui a déjà connu le haut niveau, réalisant des prestations solides et remarquées avec la sélection nationale des U19 dans des matches face à la Belgique, l’Angleterre ou la Bosnie. Et c’est aussi un milieu de terrain (défensif) capable d’apporter sur la pelouse l’équilibre dont une équipe comme le Progrès a besoin.»

Cardoni a l’air sous le charme de ce «jeune à la carrure d’homme», ce « »six » très polyvalent capable aussi d’évoluer en défense centrale». Et il n’est pas le seul puisque son nouveau club semble l’être tout autant. «Son potentiel est énorme. Quand vous voyez ce qu’il réussit déjà à faire à 18 ans… Il est parvenu directement à franchir un palier» lance Thomas Gilgemann, le directeur général du Progrès.
Un Progrès qui l’a repéré la saison dernière en allant visionner un Yannis Dublin qui était en fin de contrat à Käerjeng. Il n’a pas fallu longtemps pour que celui qui évoluait à ses côtés tape dans l’œil du club niederkornois. «On est allés les revoir, notamment dans les matches face à de grosses cylindrées comme Hesperange. C’est comme ça qu’on a vu qu’ils étaient parfaitement complémentaires. Du coup, on s’est mis à table avec Käerjeng pour les attirer chez nous. Et quand on a vu que Ben Vogel souffrait de pubalgie au début de l’été, on s’est dit qu’on avait vraiment bien fait…», continue Gilgemann. La paire Latic – Dublin a d’ailleurs commencé les deux derniers matches officiels niederkornois…

Si Irvin Latic fait l’unanimité, ce n’est pas que pour ses qualités de footballeur. C’est aussi parce que ce jeune élément défensif possède une bonne mentalité. «Il est attachant, à l’écoute, déterminé… Il évolue toujours à 100 %», sourit Gilgemann. Alors que beaucoup se contentent du strict minimum, lui en redemande sans cesse. Les jours où il n’y a qu’un seul entraînement au stade Jos-Haupert, Latic va ainsi de lui-même à la salle de sport pour continuer à bosser. «Je veux toujours en faire un peu plus. C’est comme ça qu’on avance. J’ai d’ailleurs le sentiment de progresser jour après jour depuis mon arrivée», lance ce jeune homme né au Luxembourg de parents monténégrins. «C’est un travailleur», confirme Cardoni. «Voici deux ans, il a connu une grave blessure et a bossé comme un fou pour revenir.» Une fracture du pied pour être précis, qui l’avait écarté des terrains pendant six mois. Mais n’a pas entamé sa motivation.

Maître nageur dans un an si…

Latic n’a qu’un objectif dans la tête : passer pro. Et il y met les moyens. «Là, je ne me consacre qu’au football. Tous les jours. Je veux tout faire pour tenter d’y arriver dès cette saison. Si je n’y parviens pas, il est prévu que je me lance dans des études pour devenir maître nageur dans un an», explique-t-il. Mais il espère évidemment ne pas devoir en arriver là et taper dans l’œil d’un club pro dans les prochains mois. Que ce soit grâce au Progrès ou à l’équipe nationale espoirs.

Il a déjà touché son rêve du bout des doigts. «Je devais aller en test une semaine à Magdebourg (NDLR : qui évolue en D3 allemande mais dont les U19 sont en Bundesliga) en avril dernier, mais c’est tombé à l’eau à cause du confinement», peste-t-il. C’est alors que le Progrès est entré dans la danse. Le RFCU s’intéressait à lui aussi. «J’ai bien aimé le projet niederkornois. Et le fait qu’ils ont aidé beaucoup de joueurs à pouvoir rejoindre le monde pro. Pour moi, c’est le meilleur endroit au Luxembourg pour tenter de percer. Je m’y sens déjà très bien. Mon adaptation s’est vraiment très bien passée. Elle a été facilitée par le fait qu’on est une dizaine à être partis ensemble en vacances en juillet à Cannes en France.»

«C’est un grand pari qu’il tente cette année. Il faut un peu de chance pour attirer un club étranger et décrocher un contrat. On l’a vu avec certains ces dernières années. Mais Irvin a les capacités de le réussir», reprend Cardoni. À entendre son enthousiasme à propos de ce gamin, on se dit que l’avenir de cet élément défensif se situe peut-être bien au sein de la sélection de Luc Holtz. Pas simple quand on voit la concurrence dans le milieu et l’axe du jeu au sein d’un groupe qui compte «Kiki» Martins, Leandro Barreiro, Chris Philipps… «Cela bouchonne un peu, oui. Mais dans un an ou deux, il pourrait bien s’avérer un backup intéressant.» C’est tout ce qu’on lui souhaite !

Julien Carette

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