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[BGL Ligue] Privé d’Europe, le Progrès a «peut-être reculé pour mieux sauter»


«J’aurais dû faire mieux. Je n’ai pas réussi à transcender les joueurs. Pour moi, je n’ai pas atteint mon objectif : je joue pour gagner et aller au bout des choses. (Photo Gerry Schmit)

Frustré par la non-qualification en Coupe d’Europe, Stéphane Léoni entend désormais capitaliser sur la folle deuxième partie de saison de son équipe, encore trop timide à son goût.

Drôle de paradoxe que celui cultivé à l’approche de la dernière journée et cette finale sur le terrain du RFCU par Stéphane Léoni. Persuadé de n’avoir rien à reprocher à ses hommes, auteurs sur la phase retour d’une folle remontée, l’entraîneur du Progrès était également conscient que le plus dur restait à faire. «Si on finit cinquièmes, prédisait-il, c’est qu’on n’en aura pas fait assez.» Une idée à laquelle il s’attachait lundi, au lendemain d’un nul frustrant (0-0) à Luxembourg, quand bien même son équipe aurait pu l’emporter si ce but d’Aldin Skenderovic avait été – à juste titre? – validé.

«On aurait dû faire plus, mais on n’a pas assez donné, tenté, pris nos responsabilités, regrettait à froid le technicien. Défensivement, on a été costauds, on n’a jamais été trop inquiétés. Mais on aurait dû faire plus avec le ballon, aller chercher les un contre un, les centres… Même à onze contre dix, en passant en 3-4-3 avec cinq attaquants, on a été trop monorythme, on n’a pas mis le ballon dans la boîte, on n’a pas assez pesé. Bien sûr, il y avait la fatigue de la fin de saison, mais j’aurais préféré qu’ils partent à l’abordage, quitte à se faire contrer. Je n’ai pas le sentiment qu’ils aient eu cet instinct de révolte.»

Rien ne sert de courir…

Un ultime point dont l’entraîneur français assume la responsabilité : «J’aurais dû faire mieux. Je n’ai pas réussi à transcender les joueurs. Pour moi, je n’ai pas atteint mon objectif : je joue pour gagner et aller au bout des choses. On n’a pas fait cette remontada pour se louper sur la dernière.» Trop sévère envers lui-même, Léoni? «Compétiteur», corrige-t-il. Reste que si ce parcours de champion ou presque (le Progrès a terminé deuxième sur la phase retour avec la deuxième meilleure défense) ne lui a pas permis d’accrocher l’Europe, c’est sans doute parce que son équipe, créditée de sept points seulement à son arrivée, partait d’un peu – beaucoup? – trop loin.

«Si on n’est pas européen, on le doit à notre début de saison, rien d’autre, acquiesce Thomas Gilgemann, le directeur général du club. Le problème, ce n’est pas le nul d’hier (NDLR : dimanche), le nul contre Rodange (1-1, 27e journée) ou la défaite à Pétange (1-0, 19e journée).» Rien à faire, pourtant : plus que cette moyenne démentielle de deux points par match sous son mandat (46 unités en 23 journées), Léoni préfère retenir… les deux points laissés au stade Achille-Hammerel et manquant à son bonheur aujourd’hui : «On ne vit pas avec le passé. L’Europe, c’est sur ce match-là qu’on l’a perdu. Mais on a peut-être reculé pour mieux sauter. Ce sera mieux l’année prochaine.»

Un manque d’expérience à combler

Et qu’importe si cette non-qualification va inciter les Guêpes à revoir quelque peu leur budget à la baisse : Thomas Gilgemann veut croire que son entraîneur a posé cette saison les fondations d’un prochain exercice plus abouti encore. «En faisant un démarrage normal, au niveau du Progrès, il faudra compter avec nous», pronostique le dirigeant, rejoint au moins sur ce point par Léoni. «On a créé un groupe pour jouer les trois premières places», juge le technicien.

De cet effectif, le Progrès devrait «garder 80 %» et y ajouter  «quatre ou cinq recrues», essentiellement au milieu et devant. Sans en dévoiler l’identité, Gilgemann confirme les arrivées, lesquelles seront officialisées la semaine prochaine, de «trois étrangers évoluant à l’étranger et deux Luxembourgeois, dont un jouant déjà en BGL Ligue». S’agit-il d’Antonio Luisi, qui s’est joliment relancé du côté de Jos-Haupert? «Il est heureux chez nous», lâche le directeur général, façon de maintenir un semblant de suspense sur ce dossier.

Mais si ce recrutement est déjà ficelé depuis début avril, quelques points d’interrogation demeurent autour de Skenderovic, Issa Bah, Irvin Latic ou Tim Hall (qui s’entraîne avec le Progrès depuis quatre mois et a un accord verbal avec le club, révocable en cas d’opportunité en pro), susceptibles d’aller voir plus haut, à l’étranger. Si bien que des recrues estivales ne sont pas à exclure, «pas forcément au poste où un joueur va nous quitter, peut-être plus pour combler un manque constaté durant la préparation». La reprise est fixée au 28 juin, mais déjà Stéphane Léoni a sa petite idée sur la question : «Il nous faudrait des leaders, des joueurs d’expérience, qui prennent leurs responsabilités.» Quatre semaines ne seront visiblement pas de trop pour digérer cette dernière marche loupée…

Simon Butel