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[BGL Ligue] Pour les agents de joueurs, c’est pas le printemps !


«C'est un peu plus calme que d'habitude quand même! Certains clubs confondent tout, se disent que s'il n'y a pas d'activité sur le terrain, il ne peut pas y en avoir en coulisses non plus..», nous confie Alain Fichant agent de joueurs. (Photo d’illustration Editpress)

Alors que les championnats sont gelés et que l’incertitude demeure sur la solution que retiendra la FLF, les représentants des joueurs s’arment de patience.

La fin mars, c’est l’heure des premiers bourgeons et des premières rumeurs de transferts. Bref, c’est le temps où les agents de joueurs refleurissent, deux mois après le mercato hivernal! Sauf qu’on vit aujourd’hui un printemps très particulier, lors duquel il ne semble courtois à personne de parler de l’avenir sportif de jeunes athlètes.

«Je refuse de faire ch… les clubs en ce moment», lance Marco Selvaggi, représentant d’Aldin Skenderovic, Issa Bah ou encore Aleks Biedermann. «J’envoie bien quelques mails, mais on respecte le moment», poursuit Celso Duarte, qui gère les carrières de Marvin Martins, Yann Matias ou Yannick Bastos, entre autres. Il a pris récemment un coup derrière la tête bien plus violent que l’annulation d’un important voyage d’affaires prévu début mars dans la Botte, lorsqu’il a appelé un ami directeur sportif italien qui lui a annoncé avoir été frappé par le virus et prendre «une semaine de recul sur le football». Pendant ce temps, trois de ses garçons, évoluant en pros dans le Calcio, sont toujours coincés à la maison.

Une léthargie qui pourrait s’avérer fatale

Tout ne tourne plus autour du ballon et cela, Alain Fichant, agent de Ben Vogel, Ryan Klapp, Mike Schneider… s’en est aperçu assez vite. «C’est un peu plus calme que d’habitude quand même! Certains clubs confondent tout, se disent que s’il n’y a pas d’activité sur le terrain, il ne peut pas y en avoir en coulisses non plus. Donc là, on est à un moment où certains restent réactifs – mais ils ne rencontrent plus les joueurs pour présenter leur projet, ils font ça via les réseaux sociaux – en se disant « merde, mais il y aura un après-coronavirus » et d’autres qui préfèrent attendre et se posent des questions.»

Une léthargie qui pourrait s’avérer fatale quand le ballon rond redeviendra une des priorités majeures de cette planète qui tourne au ralenti. «Mais c’est un peu logique qu’on soit très en deçà de ce qui se fait, relativise Selvaggi. Qui sera européen? Qui descendra? Quel budget auront les clubs? Pour le moment, on ne peut rien faire et en juin, il faut se rendre à l’évidence : ce sera très compliqué.»

«Les affaires ne s’arrêtent pas pour autant»

Paradoxalement, c’est peut-être là que cette situation très particulière, née de l’apparition du Covid-19, réussira à remettre la Division nationale dans la «normalité» du calendrier international en matière de transferts. Sa prolongation est une doléance quasi permanente des clubs qui disputent l’Europe et qui, de plus en plus souvent, laissent filer des joueurs dans des clubs pros, une fois la période des transferts bouclée au Grand-Duché. «Peut-être que la fédération, cet été, va allonger la période des transferts si on finit le championnat plus tard, hasarde Duarte. Une exception. Genre… fin août-début septembre.» On peut toujours rêver.

En attendant, le mois de mars nécessite des agents du pays qu’ils se réinventent. «Les affaires ne s’arrêtent pas pour autant», lance Celso Duarte, qui passe beaucoup de temps devant son écran d’ordinateur à la recherche de nouveaux profils. Les rendez-vous d’Alain Fichant de cette semaine et de la suivante ont été annulés? C’est un moindre mal puisque Duarte et ses projets ont pris bien plus cher : «J’avais organisé un stage en Italie pour les U17 et U18 de la FLF, afin qu’ils affrontent des équipes de Parme, Torino, Monza… Le but c’était de leur présenter les jeunes Luxembourgeois parce qu’il y a du talent dans ces générations. Cela devait être en avril. C’est annulé.» «De toute façon, en ce moment, la seule préoccupation des gens, c’est la santé de leur famille», conclut Selvaggi. La santé des clubs, on verra plus tard.

Julien Mollereau