Il n’y a pas que l’équipe dans la vie ! Pour trois joueurs dudelangeois, le choc face au Fola est aussi un tournant personnel à ne pas rater. Pour tourner une page ou en ouvrir une autre…
Tom Schnell. L’ex du Fola a encore la finale de l’an dernier en travers de la gorge
C’est un compétiteur né doublé d’une tête de lard. Et quand il a appris une heure trente avant le coup d’envoi qu’il n’était même pas sur la feuille de match du F91 – Fola (3-0) de l’an passé, son sang n’a fait qu’un tour. D’autant que le club eschois, en manque de très bons joueurs de tête à opposer à Julien Jahier (auteur ce jour-là d’un triplé du crâne), en aurait bien eu besoin.
Et à défaut, sans véritable leader sur la pelouse, le club doyen aurait bien eu besoin de quelqu’un capable de remobiliser tout le monde pour ne pas couler.
«Je ne sais pas si footballistiquement j’aurais changé quelque chose, mais je sais que j’ai une certaine mentalité et que je n’aurais pas lâché dans ce match. Lors de cette finale, notre équipe manquait d’âme, elle ne s’est jamais rebellée. J’aurais pu lui apporter ça», jurait-il une semaine plus tard.
Privé de toute la fin de la saison 2012/2013, contrarié durant celle de 2013/2014 à cause de pépins physiques doublés de l’imminence de son transfert… au F91, il est inutile de lui demander ce que cela lui ferait de perdre ce duel-là, puisqu’il n’a sûrement pas encore digéré le précédent. «Le coach m’a dit que, plus tard, je comprendrai son choix. Moi, je suis persuadé que je ne comprendrai jamais!», avait-il ajouté l’été dernier. Il aura forcément envie de le prouver dimanche, au Galgenberg, à son ancien staff technique…
Dave Turpel. S’il veut partir cet été, c’est… maintenant que ça se passe
«S’il veut partir vers l’étranger, il faudra qu’il soit le meilleur joueur du championnat.» La prédiction est de Sébastien Grandjean et l’attaquant international compte bien s’y atteler. Turpel s’est pété la clavicule le 19 mars dernier, au pire moment pour lui : dans une forme du tonnerre de dieu, il était titulaire pressenti avec la sélection en Slovaquie dans la foulée. Et surtout, le Sporting Charleroi se déplaçait quelques jours plus tard pour le superviser en amical avec la sélection.
Il est revenu en un temps record, a refait une apparition surprise il y a déjà deux semaines contre le Progrès alors qu’il était théoriquement tout juste pressenti pour ce choc contre le Fola. Affamé, Dave Turpel refuse de laisser passer sa chance. Récemment, Luc Holtz lui aurait dit que tout, pour lui, pourrait «se jouer lors de ce mois de juin».
C’est-à-dire en amical face à la Moldavie (9 juin) et en match officiel en Ukraine (14 juin), sur des matches ou les scouts pourraient se bousculer pour voir où en est le garçon de 22 ans, et notamment s’il a appris, au niveau international, à devenir plus tueur. Chance supplémentaire : Aurélien Joachim vient d’être opéré du ménisque et pourrait être encore un peu juste. Mais pour ça, il faut lancer la machine maintenant. Et quoi de mieux, pour ça, que d’être décisif dans un choc décisif face au Fola, avant la demi-finale (voire la finale) de la Coupe?
Dan Da Mota. Un retour au premier plan à confirmer
Daniel Da Mota nous fait sa petite crise annuelle. Lui qui marque beaucoup moins depuis qu’il est arrivé au F91 en provenance d’Etzella (il scorait un but tous les deux matches dans le Nord contre un tous les trois matches dans le Sud) plante en général ses buts par paquets de quatre ou cinq en l’espace d’un gros mois de compétition et redisparaît dans l’anonymat de prestations «normales». 4 buts en 4 matches en février 2011, 5 buts en 5 matches en septembre 2010, mais aussi en mars de la même année… Et depuis qu’il a fait la paix avec Sébastien Grandjean, 4 buts en 5 matches de DN depuis début avril, sans compter le doublé face au Fola en quarts de finale de la Coupe. Bref, il revit.
Pour lui, c’est chaque fois la même chose : c’est vital. Dans trois semaines, le F91 va renouveler son attaque. Karapetian, Jahier et Idazza sont partants certains. Keric peut-être. Turpel pourrait avoir un avenir pro. Bref, tout sera à nouveau rebattu et pour continuer à exister, rester performant est un impératif.
Alors qu’il a été enterré par tout le monde ces derniers mois, Da Mota a marqué très fort les esprits au Galgenberg, en Coupe, le 4 avril dernier, d’un but hallucinant (une frappe enroulée du gauche dans la lucarne opposée). «Le F91 est plus fort avec lui que sans lui», a même lâché son coach, qui avait sanctionné son rendement en début de a saison avant de sanctionner son comportement durant l’hiver. Si Da Mota veut montrer qu’il reste incontournable, c’est sur ce genre de matches!
Julien Mollereau