Artur Abreu, capitaine de Pétange, est contraint à son premier exercice d’équilibriste : oui, il est heureux d’être leader-surprise avec le Titus, mais ne s’enflamme (bien sûr) pas.
Le Titus est leader, c’est fou non ?
Artur Abreu : Physiquement et mentalement, on s’était bien préparés pour ça. Mais le plus important maintenant, c’est de rester les pieds sur terre et surtout de ne pas regarder le classement. On ne doit pas se dire qu’on a fait quoi que ce soit parce que désormais, tout le monde va nous attendre. Cela ne nous a pas empêchés d’aller manger un morceau tous ensemble après Differdange. Même si c’était prévu de longue date et que le comité invitait…
Tout ce que j’ai, c’est à Pétange que je le dois
Devenir leader sur les terres du FCD03, vous qui avez été formé là-bas mais n’avez pas reçu la chance que vous auriez souhaitée, c’était particulier ?
Bien sûr que c’est particulier puisque j’en viens. Mais ce qui s’est passé n’est pas de ma faute et maintenant, c’est à Pétange que je me sens à la maison. Je ne leur en veux pas et peut-être même qu’ils regrettent de ne pas m’avoir gardé mais pour moi, cette histoire a peut-être été un mal pour un bien. Je me suis retrouvé au Luna Oberkorn, en D1. Bref, un pas en arrière mais pour en faire deux ou trois en avant. Tout ce que j’ai aujourd’hui, c’est à Pétange que je le dois.
Combien de temps votre état de grâce peut-il durer ?
Pourquoi pas longtemps ? Parce que pour l’instant, on gagne avec la manière. Pas 1-0, sur une phase arrêtée. Non, non, on prend nos matches en main, on joue et si on continue comme ça…
Quoi ? Vous vaudrez mieux que ce top 5 que Carlos Fangueiro, votre coach, continue de brandir comme l’objectif du club ?
Sincèrement, notre objectif, c’est exactement ce que Carlos a dit. Et il n’est pas question de se dire qu’on vaut mieux que ça.
À partir de quand peut-on parler d’Europe ?
On va attendre décembre. Si on est encore tout en haut à ce moment-là, on en reparlera.
Les adversaires nous respectent
Vous pensez que vos adversaires vous ont un peu sous-estimés depuis le début de cette saison ?
Je ne pense pas. Peut-être ne s’attendaient-ils pas à nous voir si haut, mais au moins, je sais qu’ils nous respectent. La preuve : pour la première fois de la saison, Differdange a joué à cinq défenseurs.
De quoi êtes-vous le plus fier en ce début de saison ?
Ce qui me rend heureux, c’est de voir que les joueurs qui restent en tribunes nous encouragent et qu’à la fin du match, ils descendent nous rejoindre sur le terrain pour faire la fête avec nous. Pour un groupe, ça reste exceptionnel dans ce milieu. Que tout le monde soit là l’un pour l’autre…
En novembre se profilent des matches contre Strassen, Etzella, Mühlenbach, Hostert…
Et ce sont des matches pièges. Si on continue sur notre rythme actuel, je ne vais pas dire qu’on gagnera ces quatre matches mais l’objectif doit clairement être de faire un douze sur douze. En tout cas, si on veut le top 5 ou le top 3. Mais ce seront des matches plus durs, contre des équipes qui vont nous attendre bas. En bloc.
Le Titus a reconstruit son équipe autour de votre personne et l’a clairement dit. Vous trouvez ça comment, le rôle de leader, assorti, en plus, du brassard de capitaine ?
Cet été, nous n’avions pas de certitudes. On avait perdu des joueurs importants avec Bojic et Silaj et en renouvelant l’effectif à hauteur de 19 joueurs. Mais pourtant, ce n’est pas un miracle, c’est juste un très gros boulot ! Et pour moi personnellement, ça se passe bien. Je ne suis pas plus important qu’un autre, surtout que Jules Diouf, qui nous commande de derrière, m’assiste beaucoup. Le brassard, je ne découvre pas puisque je l’ai porté quelquefois la saison passée, mais c’est quand même lourd. Je n’ai que 25 ans mais en même temps, cela fait cinq ans que je suis au club et c’est moi le plus ancien.
Mercredi, Luc Holtz dévoilera sa sélection pour le match des éliminatoires contre le Portugal puis l’amical au Danemark. Vu votre rythme actuel, vous espérez encore un peu ou vous avez l’impression que le train est passé ?
Sincèrement, on m’a encore posé la question après le match à Differdange. Je ne me mets rien en tête. Je suis là pour aider mon club. Le plus important, c’est Pétange.
Entretien avec Julien Mollereau