Pressenti depuis quelques semaines, Jonathan Nanizayamo s’est engagé avec le Titus. Signe particulier : il a vécu avec le champion du monde français de l’époque Real Sociedad.
Jonathan Nanizayamo a annoncé la semaine passée sa signature imminente au Titus Pétange à son pote… Antoine Griezmann. C’est un peu le vestiaire du FC Barcelone qui a donc eu la primeur de l’officialisation d’une opération dans les tuyaux depuis bientôt deux semaines et à laquelle l’international français, champion du monde en 2018, a répondu par ces mots : «Courage, accroche-toi, donne le meilleur de toi-même!»
Quand «Grizou» donne un conseil, forcément, on a envie de le suivre et Nanizayamo sait que l’attaquant du Barça en donne rarement de mauvais, surtout qu’il a le cœur sur la main, assure-t-il. Découvert par le même recruteur que l’homme qui a conduit un Griezmann adolescent frêle à la Sociedad, Éric Olhats, Nanzayamo est en réserve nantaise quand le club espagnol se prend d’amour pour son gabarit très rare dans le pays (aujourd’hui 1,94 m, 90 kilos, «mais j’avais déjà une belle carrure à l’époque»). Après le poids plume, Olhats a découvert un poids lourd. Le jour de la signature, Nanizayamo arrive pour manger dans un petit restaurant local quand Griezmann, un peu là par hasard, vient à sa rencontre : «C’est toi le Français qui vient de signer?»
Le Titus le voulait depuis l’été dernier
«Il m’a pris sous son aile», sourit Nanizayamo, qui se voit vite acclimaté à la culture locale par la future star et passera même le permis de conduire avec lui («On l’a eu le même jour», avait-il révélé lors d’une interview accordée à son club de Rouen, en 2018).
Griezmann ira jusqu’à le faire emménager chez lui quand Nanizayamo se blesse, hérite d’une paire de béquilles et a besoin d’un chauffeur pour se rendre au centre d’entraînement. «On a tout fait ensemble!»
Les chemins se sont quand même séparés en 2014. Hormis une minuscule opportunité contre Saragosse, le géant n’a jamais eu sa chance à la Sociedad. Direction la D1 bulgare, puis la Ligue 2 française (26 matches et 4 buts avec Tours et Lens) voire le National (Paris FC et Rouen, avec 49 matches et 7 buts). Son curieux fait d’armes, un passage d’une saison en Corée du Sud, à Gangwon, où il a été «surpris par le niveau» et où il a (ré)appris «la discipline et le respect».
Antoine reste très accessible et il veut mon bonheur
Pétange l’a pris clairement pour qu’il devienne un concurrent direct à Mokrani en n° 9. Tous les autres postes offensifs étaient doublés hormis celui de la pointe costaude autour de laquelle une équipe peut tourner. C’est chose faite et Yassine Benajiba, le directeur sportif pétangeois, assure que sa nouvelle recrue, arrachée à Tubize où il sortait de quatre mois à galérer pour percevoir son salaire, «va faire très mal».
Logique qu’il le dise : il court après ce Franco-Burundais de 27 ans depuis plus de six mois. Cherchant à l’attirer dès l’été. Mais Nanizayamo ne le cache pas, il avait repoussé, ne «connaissant rien de ce pays ni de ce championnat. Je n’en avais strictement jamais entendu parler alors forcément, j’étais un peu réticent. Après, j’ai vu sur le long terme, observé le parcours européen de Dudelange, j’ai vu qu’on pouvait ne pas passer inaperçu ici». Surtout, le Titus était toujours demandeur. Et le natif de Tours l’était devenu : «Nous, les grands costauds qui savons jouer dos au jeu, on est très demandés. Mais quand je vois les qualités des joueurs offensifs du Titus, pas d’hésitation, c’est très fort. On pourrait bien se régaler!»
Et ainsi, Pétange se retrouvera sous le regard scrutateur de l’une des stars mondiales du ballon rond, qui suivra son pote depuis la Catalogne. «Antoine reste très accessible et il veut mon bonheur. Il continue de me donner des conseils», sourit le joli bébé. Un fan de poids.
Julien Mollereau
Pour info il n’a jamais joué à Rouen mais à Quevilly !