Plutôt sous-coté par rapport à ses confrères, le coach d’un FCD03 toujours leader et invaincu dénonce «encore» des attentes qu’il juge un peu déraisonnables.
Pedro Resende a beau dire qu’il s’en moque, cette belle histoire le travaille un peu quand même. Il se trouve que l’homme qui était encore entraîneur de la Jeunesse la saison passée et avait fini l’exercice 2022/2023 sur un nul et une victoire n’a plus perdu le moindre match depuis le 5 mai dernier.
C’était contre Mondorf (0-2), qu’il visite justement avec Differdange, dimanche. Et s’il survit à ce déplacement, il sera resté invaincu (sur 90 minutes), même en amical ou en Europe, depuis dix mois.
Pourtant, Differdange a beau être leader, revient depuis le nul (1-1) arraché dans les arrêts de jeu à Mondercange une petite rengaine en ligne directe avec la saison précédente. Quand Resende, qui avait fait 2e avec le FCD03 à l’été 2022, ne faisait «que» flirter avec le podium quelques mois plus tard.
«C’est parfois le problème avec le fait de dépasser les objectifs, ronchonnait alors le technicien portugais. Après, les gens en attendent encore plus sans tenir compte du fait que d’autres clubs ont de meilleures conditions que nous. Apparemment, la saison passée, finir 3e, ça n’aurait pas été suffisant et on me l’a fait comprendre. Moi, je n’étais pas d’accord.» C’est comme cela que les deux parties se sont séparées… avant de se retrouver à l’été 2023.
«C’est parfois le problème avec le fait de dépasser les objectifs»
Pourtant, ce club et lui, mus par une réussite réciproque dès qu’ils sont en couple, s’aiment. L’homme qui avait conduit l’US Esch à la Division nationale à la surprise générale en 2017 n’a jamais eu un tel ratio de points dans sa carrière qu’au Parc des sports d’Oberkorn : s’il était à 1,79 pt en moyenne par match entre le 1er juillet 2021 et le 17 octobre 2022 (43 matches), il est, aujourd’hui, pour son deuxième mandat, sur un rythme de 2,19 pts (21 matches).
Il faut retourner entre 2013 et 2015 pour le voir faire 1,56 pt de moyenne avec Kayl/Tétange en… PH. Dans ces conditions, avec une première place, sept points devant le Progrès et le Swift, mais des grognements en coulisses pour un nul à Mondercange, cela l’inquiète, Resende. «Il m’est revenu que des gens n’étaient pas forcément contents.»
Trop impatients? «Trop passionnés!» «Mais je ne trouve pas ça très respectueux pour le travail. J’entends beaucoup de monde dire que je suis arrogant, alors que pas du tout! Disons que je suis dans mon monde, mais que je suis peut-être trop honnête au goût de certains.»
Mon staff et moi, cela fera dix mois qu’on n’aura pas perdu un seul match!
Et à douze journées de la fin du championnat, l’honnêteté le pousse à dire, pour la quatrième fois déjà cette saison, que tout le monde, y compris dans le club, s’emballe un peu trop facilement. Et, pour la première fois, qu’il a l’impression qu’on ne juge pas son travail à sa juste valeur.
«Quand on gagne, ce sont les joueurs. Quand on perd, c’est le staff. Mais je peux encore vivre avec ça. Par contre, quand je vois le très bon travail que font Vrabec au Swift, Strasser au Progrès ou Lombardelli au F91, j’aimerais rappeler à tout le monde qu’à la fin, il n’y en a qu’un qui sera champion. On ne peut pas tous gagner. Et ceux qui ne finissent pas devant, cela ne voudra pas dire qu’ils auront mal bossé! Mais j’aimerais quand même rappeler que mon staff et moi, cela fera dix mois qu’on n’aura pas perdu un seul match! Il faudrait s’en souvenir.»
Resende a commencé à ressentir les prémices d’un retour d’une exigence qu’il juge disproportionnée en septembre, après trois nuls consécutifs contre Mondorf, Strassen et le F91. «Là, déjà, il y a eu comme une tension.» Elle est revenue un peu davantage encore après le recrutement d’Artur Abreu.
«Là, j’ai entendu qu’on devait être champions, alors que le Progrès a pris un gars qui compte 300 matches de Bundesliga (NDLR : Jonathan Schmit) et le Swift un qui pesait 16 buts en D1 belge il y a deux ans (NDLR : Raphael Holzhauser). Je crois qu’il faudrait se calmer sur les analyses et plutôt trouver une forme d’union sacrée.» C’est ça qu’on appelle rassembler avant la dernière ligne droite?
COMACHI S’EN VA
Très peu utilisé, voire pas du tout, dans la rotation offensive, l’Italo-Argentin Luca Comachi a trouvé un accord pour mettre fin au contrat qui le liait à Differdange et retourner en Amérique du Sud. En première partie de saison, il n’avait été titularisé qu’à deux reprises en DN, pour un temps de jeu très mince : 190 minutes.