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[BGL Ligue] Ouazine, un résilient à Rodange


Gaucher évoluant sur l'aile droite, Ryan Ouazine vient retrouver du temps de jeu en DN. (Photo : DR)

Après trois saisons blanches ou presque, l’ex-Lyonnais et Messin Ryan Ouazine entend rattraper le temps perdu à Rodange, pour sa première expérience à l’étranger.

La première fois, c’était en U16, durant ses années lyonnaises (2013-2017), «la plus belle période de (sa) vie». Un coup d’arrêt, cette rupture des ligaments croisés, dont Ryan Ouazine s’est assez facilement remis dans ce qui était alors le deuxième meilleur centre de formation d’Europe : «J’ai été super bien entouré, entre les kinés et les préparateurs physiques. J’ai vécu une bonne rééducation et n’ai pas eu de gêne.»

Mais ce fichu genou droit a encore cédé, en août 2018. Le Français évoluait alors au FC Metz, qu’il avait rejoint un an plus tôt en provenance de Lyon, où il a disputé quelques matchs de Youth League (la Ligue des champions des U19) mais n’a pas passé le «cut». Arrivé en Lorraine avec un contrat de stagiaire pro, le milieu offensif s’apprêtait à disputer la saison avec la réserve messine, avant pourquoi pas d’enfin passer pro.

Las : à son retour en avril, c’est son genou gauche qui l’a lâché, cette fois. Actant une saison blanche, qui en précédé une autre, le temps de se retaper, dans le nord de la France. Près des siens, mais sans les moyens à disposition au sein d’un club de haut niveau. «Je devais vraiment tout faire tout seul, revoit le joueur originaire de Roubaix, comme le Niederkornois Ryad Habbas. Ce n’était pas une séance par jour, plutôt deux ou trois séances de kiné par semaine.»

Difficile, dans ces conditions, d’espérer retrouver le milieu pro. C’est donc au Touquet, en National 3 (le cinquième échelon du foot français) que le gaucher, formé comme avant-centre mais replacé ailier droit dès son arrivée à Lyon, a tâché de se relancer l’an dernier, dans un championnat «de plus en plus regardé». Avec un plan de route bien établi : «Refaire de la compétition, m’imposer, avoir le temps de jeu que je voulais et me montrer.»

Un duo d’ex-Messins avec Alexis Larrière

Pour cela, il a fallu suer. «J’avais un déficit de force de 30 % dans la jambe gauche par rapport à la jambe droite. C’était beaucoup trop, ça aurait pété à nouveau. Pour reprendre l’entraînement avec le groupe et avec contacts, il fallait ramener ça à 15-17 %. Tous les matins, je faisais 4 heures de travail spécifique avec échauffement, kinés, gym et piscine.»

Des efforts payants – «en quinze jours, on a réduit le déficit de 15 %» – mais anéantis par la pandémie et l’interruption de la saison dans le foot amateur français. À l’heure des comptes, Le Touquet n’avait ainsi disputé que quatre matchs de championnat et un tour – perdu – de Coupe de France. Et Ouazine enchaîné une troisième «saison grave frustrante».

C’est donc un joueur revanchard et frustré qui reprend aujourd’hui le chemin de l’entraînement avec Rodange, pour ce qui constitue sa première expérience à l’étranger. Ce, sous les ordres de Nedzib Selimovic, dont il a côtoyé le rejeton, Vahid, à Metz. Selimovic père l’avait donc sans doute déjà vu à l’œuvre, mais c’est au terme d’un essai réussi au printemps dernier que le technicien rodangeois a validé sa venue. Mondorf, où le Roubaisien avait également passé un test concluant, a de son côté trop tardé à dégainer.

Aux côtés d’Alexis Larrière, son ex-équipier à Metz, Ouazine entend donc «récupérer du temps de jeu et de la compétition. Ça va être intéressant car c’est une D1». Et s’il ne sait «pas du tout, en termes de niveau», à quoi s’attendre en BGL Ligue, et n’a reçu aucune garantie de la part de Selimovic, le natif de Bejaia (Algérie) se veut «confiant». Comme persuadé que le plus dur, à seulement 22 ans, est déjà passé, et que le foot pro reste à sa portée : «Je n’ai pas fait tout ça pour ne pas aller chercher le haut niveau.» Rejouer au foot, dans un premier temps, devrait toutefois déjà suffire à le combler.

Simon Butel