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[BGL Ligue] Olivier Ciancanelli : «J’étais en train de faire un travail dix fois plus important»


"C’est une phrase qu’on entend souvent : il n’y a pas de joueurs jeunes ou vieux, il n’y a que des bons joueurs. Eh bien, c’est la même chose pour les coaches." (Photo : gerry schmit)

Il y a quinze ans, Olivier Ciancanelli avait échoué à maintenir Mondercange. Il est donc ravi que le club lui offre une opportunité de faire le job.

Vous avez 60 ans et on pensait que tout ça, c’était derrière vous…

Olivier Ciancanelli : Ce matin, par téléphone, tout le monde me félicite. C’est un peu comme si j’étais mort et que je revenais à la vie. J’ai reçu des tonnes de messages. Alors que j’étais en train de faire un travail dix fois plus important et très difficile : la formation avec les jeunes.

Pourquoi avoir dit oui, alors?

J’en reviens à la question de l’âge : parce que quand tu es coach, tu le restes toute ta vie et tout dépend des opportunités qui te sont données. Il y a trois ans, on m’a donné une mission à Niederkorn, qui était de remettre sur pied le département des jeunes et que, désormais, il se porte bien. J’ai fait du bon boulot. Mais dimanche dernier, puisqu’on parle de l’âge, j’ai bien rigolé parce que j’étais sur le match de Käerjeng et qu’un supporter, derrière moi en tribunes, a crié à Marc Thomé qu’il était trop vieux, alors qu’il a un an de moins que moi! Et le soir même, je recevais le coup de téléphone de Mondercange. Là, je me suis demandé « tu le fais ou tu ne le fais pas? ».

C’est un peu comme si j’étais mort et que je revenais à la vie

Pourquoi avoir décidé de le faire?

Un peu, quelque part, pour boucler la boucle. Pour être bien avec moi-même et finir le travail.

Vous parlez de votre premier passage à Mondercange, entre 2007 et 2009?

À cette époque, j’étais parvenu à faire monter le club en DN, mais pas à l’y maintenir. J’ai toujours eu ça en travers de la gorge. Je veux réessayer et cette fois y arriver. Je ne veux pas rester sur cette insatisfaction.

Vous aviez quinze ans de moins. Le FCM retrouve quel coach?

C’est une phrase qu’on entend souvent : il n’y a pas de joueurs jeunes ou vieux, il n’y a que des bons joueurs. Eh bien, c’est la même chose pour les coaches. Regardez l’ancien coach de Canach, qui avait 20 ans (NDLR : Raphaël Duarte). Aujourd’hui, il est adjoint à Elversberg (NDLR : large leader de 3e Liga, pas loin de pouvoir monter à l’étage du dessus)! La question n’est pas celle de l’âge, mais tout simplement « ai-je envie de reprendre ce flambeau ou pas? » De toute façon, hier (NDLR : lundi), c’est Sébastien Mazurier, qui reste adjoint, qui a fait la séance. Moi, je me suis contenté de venir parler aux joueurs pour leur dire que je ne suis pas magicien, que tout viendra d’eux, de leur envie, de leur sérieux, de leur rigueur.

Peut-on vraiment tomber en PH quand on possède, en M’Barki, l’un des tout meilleurs buteurs de DN?

Si lui marque à chaque fois un but, mais qu’on en prend deux, oui. Ce ne serait alors une garantie que pour ses statistiques personnelles. Moi, j’ai horreur des stats. Il faut pouvoir gérer ses joueurs sans avoir à regarder ce genre de choses.

Si je m’emporte, je le ferai avec plus de style

On a l’impression que Mondercange, après avoir confié les clefs à Dinis De Sousa, qui reconnaissait être novice à ce niveau de fonction, a pris l’antithèse : un « ancien », qui en a justement beaucoup, de l’expérience.

Donner sa chance à un jeune coach, je trouve ça très respectable et, d’ailleurs, il est hors de question de remettre son travail en cause. Dans ce boulot, seuls les résultats te donnent raison ou tort. Mais, par exemple, Dinis a pris une bonne décision de ne pas faire jouer Teddy Da Silva contre Wiltz. C’était prudent et sage : on devrait pouvoir compter sur notre gardien n° 1 contre le Fola.

Tiens d’ailleurs, on dirait que les choses ne changent jamais : quand on reprend une équipe en cours de saison, on dirait bien que le sort s’acharne à vous donner systématiquement ce qui ressemble à un match couperet…

Alors que cette semaine, oui, moi, je dois encore faire connaissance avec mon groupe et c’est une tâche énorme. J’aurais préféré jouer un gros et travailler. Mais là, c’est un match à six points, contre l’équipe de Stefano Bensi, un gars qui a une expérience énorme en DN. Moi, j’étais arrivé dans le business à 40 ans. Je vais donc amener mon expérience. Désormais, je serai sans doute beaucoup plus calme sur mon banc. En tout cas, je le suis plus qu’il y a vingt ans. Je suis sans doute encore capable de m’emporter, mais je le ferai avec plus de style!