Marc Oberweis, ancien gardien du CSG, du F91 et de la Jeunesse, 362 matches de DN, revient enfin au foot, sept ans après sa retraite. Il fera coach à Mondercange.
Qu’est-ce-qui vous a fait sortir de votre retraite ?
Marc Oberweis : J’ai dit oui pour donner un coup de main au sein d’un club dans lequel je m’occupais déjà des plus jeunes depuis le début de saison, afin d’être au contact de mes deux enfants, qui sont eux aussi gardiens de but. Je devenais gros et vieux. J’aimais bien ma vie loin du foot, la possibilité d’aller au restaurant le soir, de m’occuper de mes gamins… J’avais absolument zéro envie de revoir du foot et d’ailleurs, depuis que j’ai arrêté, je n’avais revu qu’un seul match de DN. Un F91 – Jeunesse, un an après que j’aie arrêté. Et encore, c’était parce que je revenais de vacances le jour même et que je n’avais pas du tout envie de défaire mes valises. Alors, j’ai dit à ma femme de me déposer au stade. Mais là, Marc Depienne m’a appelé et comme de toute façon, je suis souvent au stade pour les jeunes…
Ils sont doués, vos enfants ?
On n’est pas encore dans ce débat. Ils sont trop jeunes. Si j’avais dû leur conseiller de faire autre chose… je l’aurais fait. Surtout gardien de but. Ils vont toujours être comparés à moi. En tout cas, je ne les ai pas poussés. Mais ils voulaient faire ça. Cela dit, vu ma taille, ils vont forcément rencontrer un jour ce problème : ils ne feront pas 2 mètres. J’ai connu cette galère.
Vous vous êtes souvent élevé, dans votre carrière, contre cette tyrannie de la taille.
Bien sûr que j’ai milité. Mais c’est un fait, encore plus aujourd’hui qu’à l’époque, il faut être vraiment exceptionnel pour être considéré si on fait moins de 1,90 m.
C’est le cas de Teddy Da Silva.
Avant de dire oui, j’ai quand même voulu faire une séance avec les gardiens. Teddy n’était pas encore rentré de vacances. Il y avait deux de nos jeunes, pleins de talent et d’envie. De bons garçons. Ça m’a inspiré. Du coup, je me suis dit pourquoi pas faire six mois? Mais Teddy, on voit que c’est un bon gardien. Mon boulot, ce sera juste de lui donner quelques conseils. Vous savez, à leur âge, c’est difficile de sortir un gardien de ses défauts, de toute façon. Au bout d’un moment, c’est dans leur ADN. On peut essayer de corriger quelques trucs mais bon, Teddy, même si c’est un bosseur, je ne vais pas lui apprendre le foot.
Avez-vous l’impression d’arriver avec une certaine crédibilité ?
Je n’ai rien à envier à personne. J’ai travaillé avec Paul Koch, John van Rijswick ou Michel Hausman… Je ne dois pas me cacher.
Il a changé, depuis votre arrêt, le poste de gardien de but ?
Je trouve effectivement que les bases sont bien meilleures. Du point de vue du dynamisme, du physique, les jeunes s’y mettent bien plus tôt, comme pour ce qui est des compétences techniques parce qu’ils font beaucoup plus de formation spécifique. Les meilleurs portiers de DN sont tous passés par la FLF ou des clubs pros et ont une technique impeccable. Cela change de mon temps. On était trois ou quatre bons, et les autres misaient tout sur leur gabarit. Et puis tous les clubs ont leur coach des gardiens, maintenant, ce n’était pas le cas avant.
Tous les clubs, tous les clubs, c’est vite dit : Mondercange n’en avait plus depuis novembre…
C’est que c’est devenu une perle rare un entraîneur des gardiens. il n’y en a pas tant que ça. Alors je suis venu pour aider. Ils m’ont proposé plusieurs fois, avant. J’avais toujours dit non parce que je ne voulais pas repartir pour quatre ou cinq fois. Et je me suis rendu compte que j’étais déjà souvent au terrain avec mes enfants. Je devais avoir besoin de ce processus. Mais en même temps, avec mes commentaires sur la sélection pour RTL, je n’ai jamais vraiment coupé. Ce que je peux vous dire, c’est que jamais je ne ferai coach principal, dans l’exécutif. Le monde ne s’arrêtera pas de tourner si je ne suis pas là un jour.