Dans deux semaines, le portier de Rodange, Anthony Mfa, part pour Dubai afin de préparer la CAN-2022 avec le Gabon. Cela pourrait lui faire rater la reprise en DN.
Après deux matches compliqués face au F91 (5-1) et à la Jeunesse (1-4), Anthony Mfa, portier de l’avant-dernier du classement de BGL Ligue, a déjà dû basculer sur d’autres perspectives bien plus monumentales : dans trois semaines débute la Coupe d’Afrique des Nations. Son Gabon espère y faire de belles choses, mais même s’il y parvient, visiblement, l’ancien gardien de but messin n’entend pas s’éterniser. Il veut vite rentrer et aider Rodange à sauver sa peau en BGL Ligue.
Vous êtes où? Vous faites quoi?
Anthony Mfa : Là, je suis à l’aéroport de Roissy (NDLR : à Paris). Je vais prendre l’avion dans une heure pour Libreville.
Déjà la préparation de la CAN?
Non : deux semaines de vacances en famille. Je rentre le 24 et je repars le 27. C’est à ce moment-là qu’on rentrera en casernement avec la sélection nationale et qu’on y sera d’ailleurs pour le jour de l’an. On fera quelque chose entre nous, mais on ne peut pas faire comme si de rien n’était : on prépare quelque chose. La CAN a beau être tout le temps en début d’année, c’est la première fois que notre stage commence aussi tôt. On veut bien se préparer, on veut être parmi les bonnes équipes de cette édition 2022, même si cela veut dire travailler plus de jours. On ira à Dubai, parce que là-bas, les conditions de travail, les installations, sont bonnes et qu’on y rencontrera les mêmes températures qu’au Cameroun. On aura deux amicaux contre la Côte d’Ivoire et le Cap-Vert, puis on ira direct au Cameroun.
Le repos de deux semaines juste avant, c’est crucial?
Quinze jours, c’est suffisant. Plus, ce serait trop. Mais il faut couper parce que ça va être fort en émotions et en énergie. Là, ce qu’il faut, c’est un repos physique et mental. Pour ma part, j’ai besoin de rompre avec les choses du quotidien, les trajets, les habitudes… Et puis, ce ne sera pas vraiment une coupure : au Gabon, je vais continuer à m’entraîner avec mes frères et un préparateur physique. On connaît pas mal de gens là-bas, on va se faire prêter un terrain. Et ce sera tous les jours. Et puis, au niveau hygiène, je ne m’empêcherai pas de manger. Mais je le ferai avec modération.
Si je dois rater la reprise du 6 février parce que le Gabon joue la finale de la CAN, eh bien…. Eh bien, ce serait super!
Comment avez-vous quitté vos coéquipiers de Rodange, qui ne vous reverront au mieux que fin janvier?
J’ai fait en sorte, ces dernières semaines, de ne pas trop parler de ce que je vis parce qu’on a mal commencé la saison avec le club et qu’on avait besoin de se concentrer sur autre chose. Après le dernier match, ils m’ont quand même souhaité une bonne préparation et puis plus on s’approchera de la compétition, plus on s’échangera des messages. Par contre, j’en ai plus parlé avec le coach… qui m’a souhaité en rigolant de rentrer le plus vite possible! Bon, c’est sûr, je ne serai pas là pour la reprise, mais même si on va le plus loin possible, je sais que je ne raterai qu’un seul match, celui du 6 février. Je rentrerai tout de suite après et je n’aurai pas besoin de faire une préparation. Elle sera déjà faite. Et franchement, si je dois rater la reprise du 6 février parce que le Gabon joue la finale de la CAN, eh bien…. Eh bien, ce serait super!
Quels sont les objectifs?
On n’en a jamais spécialement parlé. Mais on sait ce qu’on veut faire : passer les groupes. Après, tout peut arriver.
Quel est le projet de votre sélectionneur, Patrice Neveu?
Eh bien déjà, on est qualifiés, ce qui est une amélioration par rapport à la CAN-2019. C’est juste dommage qu’on ait terminé derrière l’Égypte pour le Mondial. Mais l’objectif, c’est d’aller le plus haut possible et on peut y arriver en restant concentré sur l’objectif. Parce qu’il n’y a pas tant de favoris que ça. D’ailleurs il n’y en a pas. J’en ai discuté avec un pote sénégalais qui me dit que, eux aussi, après leur finale perdue de la dernière édition, sont surmotivés. Après tout, c’est peut-être eux, les favoris. Ce serait fou une finale contre eux…
Mais ça vous mettrait en porte-à-faux avec votre coéquipier de club Boris Bassène, le gardien de but n° 2…
(Il rit) Il m’a dit clairement que si ça arrivait, il resterait clairement derrière le Sénégal! Mais on sait comment c’est. Entre ce qu’on dit avant et ce qu’on pense quand ce genre de situation arrive, on change vite d’avis!
Entretien avec Julien Mollereau
Très belle interview
En tant que ancien gardien de Rodange je souhaite bonne chance à MFA à la coupe d’Afrique