Ultra-sollicité cette année mais toujours aussi précieux, l’attaquant international congolais reste l’atout offensif majeur d’un RFCU lancé aux trousses du F91.
Jeudi, au lendemain de leur festival offensif contre Hostert (7-0), c’était cryothérapie au menu pour les onze titulaires du RFCU. Un programme bienvenu, au cœur de la première semaine anglaise de la saison. En particulier pour un homme, serait-on tenté de penser : Yann Mabella, déjà 785 minutes au compteur cette saison (sur 810 possibles), ce qui en fait le joueur de champ le plus utilisé par Jeff Saibene.
L’international congolais, appelé mercredi par Paul Put pour les deux rencontres d’octobre contre le Togo, en éliminatoires du Mondial-2022, n’est pas le seul, dans la capitale, à être fort sollicité cette saison : outre le gardien Romain Ruffier (810), les défenseurs Gordon Buch et Delvin Skenderovic ont eux aussi déjà passé la barre des 700 minutes (720 et 719), et Gérard Mersch (654), Kevin Nakache (641) voire Mana Dembélé (612) pourraient l’atteindre ce week-end.
Mais Mabella est le seul à avoir pris part aux neuf rencontres du RFCU, et à n’avoir eu qu’une dizaine jours de coupure tout au plus entre la fin de la saison en BGL Ligue (le 30 mai) et le premier tour préliminaire de Ligue Europa Conférence (le 8 juillet), convoqué qu’il était en sélection en juin, au sortir d’un infernal sprint de 22 matches en trois mois, tous débutés comme titulaire et disputés en intégralité pour 16 d’entre eux.
Indigeste ? Pas pour l’attaquant, aussi brillant mercredi, peut-être même plus, que dimanche à Esch, où il avait offert à Dembélé et Tinelli les buts du succès face à la Jeunesse (0-2). Cette fois, c’est avec un doublé de buts et de passes décisives que le Congolais a regagné le banc. Dès la 65e minute, ce qui relevait tout autant de l’événement que du bon sens, alors que se profile un choc à Niederkorn décisif pour la deuxième place.
Un physique «incroyable»
Saibene l’assure pourtant : particulièrement sérieux, le joueur formé à Lyon puis Nancy n’a pas spécialement besoin de repos. «Des gars comme ça récupèrent vite, observe le technicien. J’ai l’impression qu’il n’est jamais fatigué! Il fait un sprint à la 1re minute, et est capable de faire le même à la 80e. C’est incroyable le physique qu’il a.» Un physique tel qu’il n’altère pas sa lucidité : l’ancien Nancéien en est déjà à sept réalisations (dont deux en Conference League) et quatre passes décisives cette saison.
Plus que sur les stats, son coach préfère s’attarder sur l’investissement personnel de ses individualités, Mabella donc, mais aussi Dembélé, «qui a énormément de plaisir à jouer et d’envie», Françoise, «dont le retour nous a fait énormément de bien», ou Tinelli, qui «a fait des progrès énormes» et s’affirme match après match. Il semble en train de prendre une autre dimension ces temps-ci. «Les gens remarquent les gars qui ont marqué, mais moi je les remarque surtout parce qu’ils travaillent défensivement, pour l’équipe. Ça se voit moins des tribunes.»
Voir Saibene saluer spontanément ses autres joueurs offensifs le confirme : ce RFCU cuvée 2021/2022 n’est pas dépendant que du seul Mabella. «Le danger peut venir de partout, souffle Stéphane Léoni, hôte ce week-end du Racing avec le Progrès. On ne peut pas citer qu’un joueur dans cet effectif : Mabella est l’un des dangers numéro 1, mais il y a d’autres joueurs de qualité qui peuvent faire mal à tout moment. Lui ou un autre, la tâche va être aussi ardue.» Et un rebond de ses troupes, appelé de ses vœux après leur non-match mercredi à Strassen (défaite 2-1), n’en serait, lui, que plus probant.
Simon Butel