Prêté à Bastia-Borgo par Ajaccio, Lucas Pellegrini, ex de Ligue 2, n’a pu arriver à Pétange qu’au tout dernier jour du mercato. Le temps de finir ses papiers.
Il paraît qu’au Puy, lors de sa seule saison hors de Corse, à 20 ans seulement, la nouvelle recrue du Titus a démontré une maturité évidente. Le garçon joue de la guitare et adore les chants corses, a obtenu la mention bien à son bac scientifique et était surnommé «le bandit» dans son dernier vestiaire. Bref, un caractère, un très bon joueur et une tête bien faite viennent de débarquer à Pétange.
Vous avez été intronisé par un communiqué de presse qui vous présente comme « le premier Corse du club ». Façon prise de guerre. Ça vous fait quoi ?
Lucas Pellegrini : Ah ben moi je le vis très bien qu’on m’associe à une région. La Corse, c’est toute mon identité.
Un peu comme la nouvelle recrue du Progrès, Laurent Pomponi ?
Ah je le connais Laurent. Lui et moi, on vient de la même ville d’Ajaccio. Enfin, lui, il venait d’un petit village autour d’Ajaccio et moi d’un autre (NDLR : Afa, 3 000 habitants). Il est un peu plus âgé que moi, mais la Corse, c’est petit et tout le monde se connaît.
Laurent Pomponi disait lors de la conférence de presse du Progrès que le football corse c’était du cœur, mais pas que ça.
Il a tout à fait raison. Le football corse, c’est un jeu avec beaucoup de cœur. On parle d’engagement là! Mais on y produit effectivement aussi beaucoup de jeu, sinon les clubs corses ne seraient pas aussi bien placés en France. Les déplacements un peu partout dans le pays, c’est fatiguant mais on se dit que c’est la même chose pour les autres quand ils viennent jouer chez nous.
Pourquoi quitter la National 1 ?
J’ai pas mal joué la première partie de saison avec Albert Cartier – qui a eu le temps de m’expliquer que la Lorraine et le Luxembourg, c’est un vrai pays de football –, mais il y a eu un changement de coach. Le suivant est arrivé avec de nouvelles idées de jeu et aussi ses propres joueurs. J’ai préféré partir découvrir un autre football, une autre culture. Je suis fan de mon Île mais voir autre chose, ça fait du bien. C’est bon pour la maturité. Il fallait que je sorte de mon confort. J’ai encore beaucoup de choses à prouver.
Quand on arrive officiellement à la dernière journée du mercato, on est prêt à jouer quand ?
Ce qui a pris le plus de temps, c’était la résiliation de mon prêt à Bastia. Parce que j’appartenais à Ajaccio. Il a fallu faire les papiers avec Bastia, puis avec Ajaccio, s’arranger pour monter ici, se trouver un appartement…
Le foot reste un langage universel
Le jeu de Pétange mise beaucoup sur le volume de course et la sécurité technique. Cela veut-il dire qu’on peut vous attendre dans ce style?
Si je dois vous faire mon descriptif vite fait, je suis agressif mais dans le bon sens du terme. Avec des qualités physiques. Et pour le jeu, je peux aussi jouer milieu de terrain. Donc… Je suis arrivé il y a trois jours et j’ai eu droit à une opposition interne. Cela m’a laissé voir la philosophie de jeu et j’ai été agréablement surpris, même si on m’avait prévenu : ça joue tout le temps au ballon.
Vous avez joué en Ligue 2 et en National 1. S’il faut comparer ?
Cela ne me change pas du tout du niveau que j’ai connu en Corse. Après, il faudra quand même que je m’imprègne du côté tactique, même si le foot reste un langage universel.
Le groupe pétangeois est très jeune et ça ne s’arrange pas avec votre arrivée puisque vous avez 21 ans et que le deuxième joueur signé cet hiver en a 22. Cela ne va-t-il pas être un peu gênant ?
Cette question, on pourrait y répondre d’un million de façons différentes. Je pense qu’on peut tirer certaines choses des jeunes qu’il est plus difficile d’obtenir des anciens parce qu’on commence dans la carrière et qu’on est tout excités à chaque match. Mais pour gérer, forcément…
Le projet du Titus ? Que vous a-t-on vendu pour vous faire venir pour ces six mois de contrat ?
L’objectif, c’est le maintien mais sans jamais négliger les principes de jeu. Il ne faut pas les changer, les principes. Ce n’est qu’en les gardant qu’un jour, ça paie. Après, je vois bien que le coach est lucide dans ce qu’il nous demande de faire. Mais globalement, je dirais que le but, c’est de s’épanouir et d’être redouté. Plus encore qu’en première partie de saison.