Pour Carlos Fangueiro, pas de doute : le Fola et le Swift veulent le titre et sont construits pour. Son F91, leader, va accueillir le RFCU en sachant qu’il ne maîtrise pas encore son destin, mais il commence à y penser.
À la façon dont il a démarré au quart du tour, on sentait bien que ça le démangeait, Carlos Fangueiro. La question était conçue, il est vrai, pour titiller : comment se fait-il qu’à moins de trois semaines de la fin de la saison, F91, Fola et Swift continuent d’affirmer, chacun de leur côté, que personne n’était vraiment programmé pour le titre et ne semble s’en faire, désormais, une obligation ? Ça a ronronné immédiatement, chez le coach du F91 et il s’est très vite lancé : «Non mais leurs histoires avec le titre, c’est du blablabla ! Même s’il n’a pas fini champion la saison passée, c’est quand même lui qui a fini premier et il a construit son équipe pour ça. Dire que ce n’est pas une obligation, c’est n’importe quoi ! Et le Swift ? Vous plaisantez ou quoi ? Ils s’imaginaient avoir déjà 20 points d’avance à ce moment de la saison ! Non, le seul auquel son comité n’ait même pas demandé l’Europe, c’est moi !»
Et celui qui se retrouve leader, aujourd’hui, à quatre journées de la fin (cinq pour le Fola), c’est… lui. «Non mais attendez, à ce moment de la saison, bien sûr qu’on va tout faire pour ne pas gâcher cette occasion. Le titre, si là, tout de suite, je vous disais “non, on n’y pense pas”, là, je vous dirais n’importe quoi, moi aussi. Comme le Fola et le Swift qui se cachent pour ne pas avoir la pression.»
«C’est la meilleure équipe du moment»
Il ne lui a pas échappé, au technicien portugais, que les Eschois avaient un match en retard et qu’en bon entraîneur de BGL Ligue, il sait compter au plus juste de ses intérêts. Et là, le compte n’y est pas : «Si on gagne tous nos matches et que le Fola gagne tous ses matches, on ne finira pas premiers.»
L’idée, dès lors, est de le rester le plus longtemps possible au sommet pour faire croître la pression sur ses adversaires, jour après jour. La venue du RFCU, dans ce cadre, n’est pas une bonne nouvelle puisqu’il n’y a qu’une équipe qui aille actuellement mieux que Dudelange, et c’est… le Racing et ses cinq victoires à la suite. Auteur d’un 13 sur 15, le F91 a le droit de se sentir sur une dynamique autrement plus porteuse que le Fola (5 sur 15) ou le Swift (9 sur 15). Mais comparé au 15 sur 15 des hommes de Régis Brouard… D’autant que contrairement à la suite de l’opposition (Strassen, Wiltz, Hamm), ces derniers ont encore l’Europe à aller chercher. «Oui mais le F91, c’est quand même la meilleure équipe du moment, lance Brouard. Ils dégagent quelque chose, de la sérénité, de la force. En plus, Hassan (NDLR : Nader) leur sort des matches incroyables. Nous, on tourne sur douze ou treize joueurs maximum parce qu’on n’a pas le choix. Il y a de la fatigue, des bobos un peu partout. On surfe sur notre bon état d’esprit qui nous permet de gagner des matches, mais on doit mobiliser tout le monde tout le temps. Et on a le Progrès qui pousse derrière…»
Julien Mollereau