Comme pressenti, Olivier et Vincent Thill ont intégré le groupe d’entraînement du Progrès. C’était moins attendu, mais voulu par Luc Holtz : Enes Mahmutovic aussi.
Dans une Ukraine en paix, Olivier Thill, son frère Vincent et Enes Mahmutovic disputeraient aujourd’hui et demain un quart de finale de Coupe. Les deux premiers sur le terrain du SK Dnipro-1, le troisième face au Shakhtar Donetsk, leader du championnat avant l’invasion russe et l’interruption de celui-ci.
À défaut, les trois hommes prendront demain soir le chemin de Niederkorn, où les frères Thill s’entraînent depuis lundi et le défenseur central depuis hier.
C’était assez attendu pour les deux frangins du Vorskla Poltava dont la maman, Nathalie, est la responsable de la section féminine du Progrès. Apparu 85 fois sous le maillot jaune et noir entre 2015 et 2018, «Oli» s’était d’ailleurs entretenu à Niederkorn à l’automne 2020, après son départ d’Ufa (Russie) et avant de rejoindre l’Ukraine et le Vorskla Poltava.
L’occasion pour Stéphane Leoni de mesurer le professionnalisme d’un garçon dont l’attitude devrait à coup sûr «tirer le groupe vers le haut».
Un effectif pléthorique
Vincent n’a lui joué que six mois en U13 au Progrès (en 2012), mais puisqu’il y avait de la place pour l’un, il y en avait pour deux, estime Thomas Gilgemann. «Tout au long de leur inquiétant périple, on était en relation avec les joueurs, confie le directeur sportif niederkornois. Dès les premiers échanges sur WhatsApp, Olivier m’a demandé : « Dès qu’on sera sortis de ce bourbier, est-ce que ce serait un problème que je m’entraîne avec vous ? » Je lui ai tout de suite dit qu’il n’y avait aucun problème, pour lui comme pour son frère.»
Comme leur frère Sébastien, ancien capitaine de l’équipe première, les deux hommes sont chez eux à Niederkorn. Ce n’est pas forcément le cas d’Enes Mahmutovic, dont les attaches se situent surtout au Fola, dont le directeur sportif Pascal Welter se disait hier dans nos colonnes prêt à l’accueillir.
Mes joueurs vont voir le travail à fournir et l’envie à mettre au quotidien pour devenir pro
Mais c’était compter sans la volonté ou le sens pratique de Luc Holtz, qui tenait à ce que les trois internationaux «aient les mêmes conditions d’entraînement, les mêmes séances», et a donc sollicité Thomas Gilgemann pour que le Progrès accueille également le stoppeur du FK Lviv.
Une petite fierté pour Thomas Gilgemann qui, par-delà son aspect pragmatique, voit dans cette demande la reconnaissance de la part du sélectionneur du bon travail effectué ces dernières saisons par le Progrès, dont six anciens joueurs ont intégré les Roud Léiwen depuis leur départ plus ou moins récent pour l’étranger.
D’un point de vue logistique, l’accueil des Thill et de Mahmutovic requiert toutefois un effort de la part de Niederkorn, dont l’effectif comprenait déjà 20 joueurs de champ, quasi tous opérationnels actuellement, et toujours en course «pour l’Europe», officiellement.
La fratrie bientôt réunie ?
S’il a dû laisser quelques éléments de côté pour l’opposition prévue hier soir, Stéphane Leoni préfère, lui, prendre les choses du bon côté : «Il vaut mieux avoir trop de monde que pas assez, surtout si ça nous permet d’avoir des joueurs de qualité en plus. Ils sont toujours à fond, mes joueurs vont donc voir le travail à fournir et l’envie à mettre au quotidien pour devenir pro.»
Avant cela, le Progrès a l’Europe, voire le titre, à aller chercher, et c’est pour cela que les «Ukrainiens» ne s’entraîneront avec le groupe que trois soirs par semaine, les lundis, mardis et jeudis, les deux autres séances hebdomadaires devant selon toute vraisemblance se dérouler avec le préparateur physique de la sélection.
Et ce, jusqu’à «nouvel ordre», c’est-à-dire jusqu’à ce que la situation se décante en Ukraine ou que leur situation personnelle évolue. De ce côté-là, les options en Europe se réduisent… à la Moldavie, dont le mercato ne s’achève que le 25 mars.
Verra-t-on les trois frères Thill sous un même maillot autre que celui des Roud Léiwen ? «Maintenant qu’ils ont quitté l’Ukraine, ils n’auront peut-être pas envie de se rapprocher de l’Ukraine, estime l’aîné, Sébastien. Mais ce serait un plaisir de jouer avec eux comme en équipe nationale.»
Celle-ci rejouera justement le 25 mars, en amical contre l’Irlande du Nord, puis le 29 en Bosnie. Et si «Oli», Vincent et Enes performent à ce moment-là, c’est en grande partie au Progrès que le Luxembourg le devra.
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