Cinq jours après la tempête de dimanche dernier, les clubs hôtes de la semaine passée constatent les dégâts : leurs pelouses vont leur faire vivre un enfer d’ici à l’été.
Comment va notre terrain? Pfff, il vaut mieux que je ne dise rien.» Nicolas Grézault a perdu toutes ses dernières illusions. Pire, le coach de Pétange est comme tous ses homologues de clubs ayant fait leur reprise à la maison, dimanche dernier, c’est-à-dire complètement coincé : il hésite entre : 1) ravaler ses griefs pour ne pas se faire encore plus de torts et 2) régler ses comptes.
Après les hectolitres de pluie qui se sont abattus sur la Division nationale dimanche, les terrains sont ravagés et l’on cherche des responsables au désastre qui plombera durablement le jeu.
«Ah mais c’est simple, ceux qui ont évolué à domicile le week-end passé n’ont plus de pelouse jusqu’à la fin de la saison! Les terrains sont torpillés!», synthétise Christian Strasser, président d’un Mondorf qui s’est fendu d’une publication Facebook pour dire son écœurement.
La FLF aurait-elle dû dire non?
Pour le club mondorfois, les reproches ne sont pas à adresser à tous les arbitres qui, partout dans le pays (Ettelbruck, Pétange, Mondorf, Luxembourg…), ont choisi de faire jouer, ni même aux communes dont le travail est pourtant, depuis dimanche, largement remis en cause, mais, entre les lignes, à la fédération, qui n’a pas jugé utile de remettre cette 16e journée : «Un autre que les arbitres aurait dû prendre ses responsabilités», coupe Christian Strasser, pour préciser sa pensée.
On ne voit jamais personne, même pour remplir les petits trous après un match normal
Au Deich, Neil Pattison met pourtant, lui, les pieds dans le plat après que tous les suiveurs de la DN ont vu son terrain-piscine faire le buzz contre le Fola. «Entre notre dernier entraînement en décembre et la venue du Fola, la commune est intervenue une seule fois : vendredi dernier. Le travail a été fait au strict minimum. On ne voit jamais personne, même pour remplir les petits trous après un match normal.»
Et dimanche, rien n’était normal. Les conséquences non plus, ne le seront pas. Les photos en attestent. On y voit peu d’herbe et beaucoup de trous. Quel que soit le terrain. «Chez nous, ils ont remis du sable et maintenant, on a un terrain jaunâtre, se désole Grézault. Pour le jeu qu’on veut mettre en place, c’est totalement incompatible.»
Le Titus cumule en plus les soucis. Puisqu’il ne veut pas gêner son école de foot, qu’il estime prioritaire en termes d’accès au synthétique, il continue de s’entraîner sur son terrain principal, mais cela n’empêche pas la critique constructive.
La pluie a trouvé un terrain favorable
Laurent Libert, le directeur sportif, fait dans la dentelle après que Jeff Strasser, coach de la Jeunesse, a constaté que «tous les matches ont commencé» et que c’était donc que les arbitres étaient d’accord pour jouer : «Oui, mais il n’y a que chez nous que ce n’est pas allé au bout. Cela doit avoir une signification.» Une nouvelle pierre dans le jardin de toutes ces communes du pays qui accueillent un club de DN…
«Parce que vous savez, chez nous, c’était déjà un champ de patates bien avant les pluies de dimanche», précise Arno Bonvini, à Mondorf. Son président veut, lui, remercier la commune, qui va faire intervenir une entreprise spécialisée la semaine prochaine vu l’urgence de la situation.
«Mais jusqu’à fin mars-début avril, avant que la pelouse ne se remette à pousser, tout est foutu», conclut Pattison. On a hâte de voir le niveau des échanges, non pas ce week-end, mais dans une semaine, quand on reviendra sur ces pelouses ravagées par la tempête du 6 février.