Une semaine après les annonces de la FLF sur la fin de saison (arrêt de la Coupe, annulation des barrages…), la Ligue se réunit ce mercredi soir. Où en sont les clubs ? On a demandé à Gerry Schintgen, président du F91.
Que vont se dire les présidents de BGL Ligue, ce soir ? La LFL a décalé de quelques jours sa réunion, prévue la semaine dernière, pour laisser le temps à chacun de digérer les annonces de la fédération, consécutives à la prolongation des restrictions gouvernementales en marge de la lutte contre le coronavirus. Depuis le 21 octobre, on n’a joué qu’une seule rencontre de DN et l’on ne rejouera, au mieux, que début février, soit trois mois d’interruption quasi totale mâtinée depuis peu de l’obligation de s’entraîner par groupes de quatre. Le mode opératoire retenu par la fédération pour tenter de mener le championnat à son terme (annulations de la Coupe et des barrages), la façon dont elle entend désigner le champion, seront forcément au centre des débats. Nous sommes allés poser quelques questions à Gerry Schintgen, président du F91, le club actuellement leader, qui pourrait potentiellement être celui qui aurait le plus à gagner d’un arrêt prématuré du championnat. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir ses problèmes.
Quel est l’ordre du jour, ce soir, pour la Ligue ?
Gerry Schintgen : On va surtout voir comment gérer la reprise, pour l’heure prévue début février. Et aussi des aides à recevoir dans le cadre du chômage partiel. En tout cas pour ceux qui ont des contrats de travail dans leur club. Mais on doit aussi étudier la situation de ceux qui procèdent par louage d’ouvrage et aussi savoir si l’on recevra des aides de la fédération.
Cette dernière a déjà procédé à deux versements de solidarité un peu plus tôt dans l’année. Vous attendez-vous à une autre aide ?
Je crois savoir qu’elle va recevoir de l’argent de la part de l’UEFA, mais cette information n’est pas confirmée. Or si elle ne reçoit rien, forcément, on ne peut rien demander. Mais si c’est le cas… On n’a quand même aucune source de revenus depuis plus de deux mois.
Quelle est la situation financière du F91 ?
Nous, on a posé des chômages partiels pour nos joueurs sous contrat de travail et employés. Et puis tout récemment, on a vu nos entraîneurs, puis nos quatre capitaines et enfin l’ensemble du groupe pour leur demander de baisser un peu leurs salaires sur le mois de décembre. Ils étaient d’accord.
Une nouvelle réduction ?
Ils étaient revenus au niveau habituel. On leur a juste demandé un effort de solidarité de 10%. Ils ont dit oui.
Au fait, comment vont vos joueurs ?
Bien. On les a libérés une dizaine de jours et ils ont repris lundi dernier. Je n’ai pas entendu d’écho négatif, mais je me doute que la situation leur pèse.
Pour moi, si malheureusement on ne peut pas aller au bout, celui qui est en tête à ce moment est désigné champion
Conservez-vous tout le monde cet hiver ou allez-vous alléger un peu la « masse salariale » ?
Il n’est pas prévu de se séparer de joueurs, d’autant qu’aucun n’a demandé à partir. Et il n’est pas prévu non plus d’en recruter d’ailleurs.
Qu’avez-vous pensé du mode opératoire qu’a décidé de mettre en œuvre la FLF pour finir la saison ?
Je crois que de toute façon, il n’y a pas de bon système à l’heure actuelle. Il y a trop d’incertitudes. On doit se décider, en prendre un et l’accepter. Alors oui, c’est dommage de ne pas jouer la Coupe de Luxembourg, qui est quand même une tradition, mais si l’on finit par manquer de dates, alors je comprends. Surtout que la reprise le 7 février reste très hypothétique. Mais c’est le plus important : finir et avoir un verdict sportif.
Vous êtes actuellement leader de BGL League. La FLF a indiqué que si on ne terminait pas la saison mais qu’on dépassait les 15 matches, soit l’intégralité de la phase aller, alors le leader à ce moment serait désigné vainqueur. Mais le terme de champion n’a pas été utilisé.
Ah moi, je l’ai interprété de cette façon. Ainsi, la saison est validée. Pour moi, si malheureusement on ne peut pas aller au bout, celui qui est en tête à ce moment est désigné champion.
Ce n’est pas ce qui était arrivé au Fola la saison passée.
Oui mais cette fois, les choses sont claires et où serait la logique sinon ?
Finir la saison, vous y croyez encore ?
J’espère, parce que si on compte les matches qu’on aura joués en 2020, il n’y en aura pas beaucoup. Cela nous manque d’être sur le terrain, cela manque aux gens d’aller au stade. Alors je vais me montrer optimiste et espérer que la météo nous permettra de jouer le 7 février.
Entretien avec Julien Mollereau