Deux rencontres couperets vont opposer les quatre derniers du championnat en ce week-end de reprise. Des matches à six points qui se sont construits dans des conditions infrastructurelles loin d’être évidentes. Voire très difficiles. Attention, terrain glissant.
Ce vendredi, tout l’effectif rodangeois était dans l’avion en provenance des Balkans. Nedzib Selimovic a éloigné ses joueurs des exécrables conditions météos qui sévissent depuis deux à trois semaines sur le Grand-Duché et tout bien pesé, il regrette de ne pas l’avoir fait plus tôt. « Dans l’idéal, on serait même parti deux semaines, plaisante-t-il, mais à tout prendre, cette semaine de stage, j’aurais préféré la faire sept jours plus tôt. Parce que les conditions étaient catastrophiques au pays au moment où on essayait de mettre les choses en place tactiquement. Là, ça nous aurait été plus utile qu’une semaine avant la reprise, où on ne fait plus ce genre de choses ».
La lanterne rouge va donc retrouver son terrain gras du stade Jos-Philippart sans le moindre plaisir et pour cause, comme chacun de ses compagnons d’infortune du bas de tableau, il a été « extrêmement galère » de s’entraîner dixit Selimovic, depuis début janvier. C’est d’autant plus gênant que ces clubs qui luttent pour leur survie ont sans doute plus de choses à mettre en pratique, à ajuster, à répéter. Avant de reprendre par un match à six points contre un autre candidat au maintien, forcément, on enrage à l’idée de ne pas avoir mis toutes les chances de son côté. Et à Ettelbruck, qui visite justement Rodange dimanche, on a aussi dû s’adapter : le terrain d’entraînement est si mauvais qu’il a fallu négocier une solution de repli chez le voisin de Feulen, et s’amuser à transporter le matériel dans la voiture de Neil Pattison pendant plusieurs semaines.
« Ettelbruck n’est pas un petit village quand même »
L’entraîneur le prend avec le sourire, mais se pose quand même des questions : « Bon, au moins, on a pu s’entraîner dans de bonnes conditions donc le moral, ça va. Mais je ne comprends pas comme une ville comme Ettelbruck, qui n’est pas un petit village quand même, peut proposer de telles infrastructures ». Passé entre les gouttes Etzella ? Même si c’est en ayant recours au terrain de son tout petit voisin et que ce n’est donc pas reluisant, oui. Mais le premier club directement sauvé du moment va vite se retrouver le nez dans la réalité. Pour les matches comme pour les séances : « A Rodange, on ne devrait pas voir beaucoup de foot mais plutôt une grosse bagarre. Ce sera très chaud, annonce Pattison. Et ces prochaines semaines, il va falloir voir comment ça se passe pour nous. S’il repleut, on va devoir trouver de nouveau des alternatives… »
L’alternative de Mühlenbach, sans doute le club le moins bien doté de l’élite, s’est appelée pendant plus d’un mois stade Josy-Barthel. L’une de ses annexes en synthétique plus exactement. Mais cette solution proposée par la commune a pris fin le 10 février et Fangio Buyse a dû rapatrier ses gars sur leur seul et unique terrain du stade Mathias-Mamer. Là où tout risque de vite se dégrader de nouveau. Car si la pelouse était honnête pour la réception du RFCU (un match en retard après moult annulations en novembre et décembre), Buyse s’attend lui aussi a vite renouer avec les problèmes de préparation de son équipe, qui n’est pas avare en techniciens qui plus est. Double peine.
Le tout synthétique, ça peut marcher ?
En attendant, le promu va essayer d’aller s’extirper de la zone rouge par un déplacement périlleux sur la pelouse du barragiste rosportois. Dans quel état est le terrain au Camping ? On aurait bien posé la question à Marc Thomé mais il ne le sait pas trop et pour cause : l’intégralité de sa préparation – trente séances tout de même – s’est déroulée sur synthétique. Cela évite certes les tracas liés aux pluies torrentielles et à la boue, mais cela pourrait avoir une incidence quand il faudra se retrouver sur de la vraie pelouse. On le saura vite, même si le Victoria a mené une campagne de reprise quasi sans-faute avec six victoires en huit amicaux et la certitude que l’apport du milieu offensif français Mathieu Leroux est déjà tangible : trois buts et une véritable transformation de l’offre offensive de l’équipe. A confirmer autre part que sur la confortable moquette du centre d’entraînement du club…
Julien Mollereau