Théoriquement, en cas de succès à Wiltz dimanche, Hesperange ne pourra presque plus être rejoint. Et pourtant, un détail l’embête encore…
Bon, le bilan reste mathématiquement ambigu, mais avec + 6 pts et un goal-average à +15, normalement, le Swift sera officieusement sacré champion en cas de succès sur la pelouse de Wiltz, dimanche.
Sauf qu’à Hesperange, on évite encore de s’en réjouir ouvertement : depuis Dudelange est parvenue cette «information» qui dit que le F91 se réserverait le droit de pousser plus en avant ses démarches visant à récupérer trois points sur tapis vert après le match qui l’avait opposé au Progrès (1-4) en tout début d’année.
Le champion en titre estime en effet que Jeff Strasser n’aurait pas dû être sur son banc de touche pour cette partie et pourrait saisir toute juridiction lui permettant d’être rétabli dans ce qu’il estime être son bon droit… si cela a concrètement un intérêt mathématique. «Aux dernières nouvelles, oui, effectivement, c’est possible. On va voir ce qu’on peut faire sur le sujet», lâche Carlos Fangueiro.
Et puisque de son côté, Pascal Carzaniga a entendu la même chose, le technicien du Swift se garde bien de tout triomphalisme, dégainant sa calculette : «Si j’ai bien compris, ils attendent de voir si on perd des plumes pour porter éventuellement plainte. Mais imaginez qu’ils gagnent et qu’au lieu de perdre 1-4 face au Progrès, ils gagnent 3-0 sur tapis vert. Ils récupèrent trois points et six buts d’un coup. Ce n’est plus du tout la même chose. Non, vraiment, pour qu’on soit titré dès ce dimanche, il faudrait qu’on gagne et qu’eux fassent match nul.» Prendre le problème par ce bout-là (celui des matches restant hypothétiquement à jouer dans les couloirs des administrations) est une façon de rappeler tout le monde à ses obligations : c’est d’un peu plus que de quatre points dont Hesperange a besoin pour boucler le premier titre de son histoire. Et «Caza» enfonce le clou : «Cette histoire peut conditionner la fin de saison.»
«Cette fédération fait les choses de façon légère»
«Effectivement, cette affaire reste toujours dans les cartons», lâche Flavio Becca, sponsor tout aussi soucieux d’en finir le plus vite possible, mais qui se persuade, pour mieux exorciser l’imminence du sacre, que la fin de saison ne demande qu’à s’envenimer : «On ne sait vraiment pas ce que ça peut donner et moi, je n’ai aucune idée d’où ça en est précisément. Mais avec cette fédération grave, qui fait les choses de façon aussi légère…»
Derrière tout ça, il y a aussi le fait que le Swift n’a pas besoin d’avoir de la mémoire pour savoir que le Victoria, qui accueille Dudelange, est obsédé par toute autre chose que son maintien : sa demi-finale de Coupe, qui se jouera 72 heures après la visite du F91. Il y a une semaine, un Rosport usé a pris 5-1 au Holleschbierg et juste après le match, Carzaniga avait fait ses observations : «En deuxième mi-temps, on a vu qu’il n’y avait plus qu’une seule équipe sur le terrain. On a pris notre revanche du match aller.»
Dudelange, aussi, aura une revanche à prendre. Et lui essaiera de la prendre sur une équipe qui, justement, a plombé sa fin de saison en l’éliminant de la Coupe. Autant dire que si cela tourne mal pour le Victoria, le goal-average pourrait (re)devenir un sujet de préoccupation réel. Pour le moment, le Swift le fantasme seulement. On ne voit pas comment il pourrait ne pas être sacré. Lui si. C’est sans doute ce qui lui permettra de ne pas se laisser surprendre.