L’USM, en battant le Fola dimanche (2-3), a relancé le championnat. Les héros du jour, qui devront s’y recoller demain contre Hamm et surtout face au Swift dimanche, pour continuer de peser sur la course au titre, racontent.
Quand Koray Özcan a croisé Samir Hadji au sortir des vestiaires, dimanche soir, il a eu ce réflexe curieux et compréhensible en même temps : «Je me suis excusé auprès de lui.» C’est que la portée de ce qui s’est passé au Galgenberg, cette surprenante victoire 2-3 d’un club en roue libre contre un monstre d’invincibilité et de réalisme offensif, n’a pas échappé au portier mondorfois : «Nous on n’a plus rien à jouer et eux, ils visent le titre. Mais attention, je ne lui ai pas promis qu’on ferait la même chose contre le Swift!»
C’est pourtant aujourd’hui la raison d’être de l’USM que de justifier cette sortie de leur coach, qui date du jour où la FLF a décidé d’annuler purement et simplement le principe des montées-descentes : «On continuera de jouer les trouble-fête».
«Ils étaient frustrés, choqués»
Tout, dans cette phrase qui ressemblait à un vœu pieux, doit sembler terriblement cruel aujourd’hui aux Eschois. «Il n’y a pas beaucoup de gens qui auraient misé sur ce résultat», se félicite en effet aujourd’hui Yassine Mohammed, auteur d’un but et d’une passe décisive au Galgenberg, là où le Fola n’avait plus perdu un match depuis août 2019 et dix-huit rencontres. «Pourtant, rappelle son coach, le Fola était passé par un trou de souris à l’aller (NDLR : 1-2, le 10 mars) avec un but dans les arrêts de jeu et avec une faute de main non signalée. On s’était sentis floués.» Autrement dit, le club eschois aurait dû savoir que son match retour serait compliqué. Et tout le monde n’a pas eu le même ressenti en montant sur le terrain. Les Eschois avant le match? «Pas du tout nerveux, plutôt tranquilles même», dixit Wolf. «Ils nous ont malheureusement pris de haut», estime Özcan. Et les Eschois après le match? «Marqués, confirme Wolf. Ils ne s’attendaient pas à perdre contre nous, c’est évident.» «On a vu qu’ils étaient frustrés et choqués. Oui, j’ai l’impression qu’ils ont pris un gros coup sur la tête», complète Özcan.
Il n’empêche, Mondorf n’a pas été forcément heureux de relancer en grand le championnat. Parce que pour eux, c’est le club eschois qui le mérite le plus. «Techniquement, c’est très propre. Ce sont eux qui nous ont le plus mis en difficulté, assure Mohammed, admiratif. Leur jeu est plus fluide, plus travaillé, plus compliqué à contrer que ceux du Swift et du F91.»
Le Swift, parlons-en. Puisque dimanche, le dauphin du Fola se déplace au stade John-Grün. «On aimerait refaire le même genre de truc», sourit, gourmand, Mohammed. Mais à la sortie des vestiaires, dimanche, c’est Serge Wolf qui a le mieux synthétisé le problème en discutant avec Sébastien Grandjean : «Ils méritent le titre, à eux de finir le taf.»
Julien Mollereau