[13e journée] Rigoureux mais libertaire devant, le Racing version Saibene séduit de plus en plus la DN.
Il faut quand même se souvenir de ce qu’ont dit, têtes basses, les joueurs du Racing au soir de leur défaite 3-4 face au F91, le 12 septembre dernier. En substance : le F91 a beaucoup plus l’habitude de gérer les grands matches, est beaucoup plus chirurgical et n’a pas de passage à vide défensif contre les cadors, lui. Retrouver le RFCU à égalité de points deux mois plus tard, dans ces conditions, après avoir pris 18 points sur 21, n’a pourtant rien d’un hasard.
«Pour moi, indique Henri Bossi, à Hostert, c’était plus facile de jouer contre le F91. Ils ont leur système, on le connaît, ils n’en changent pas. Le RFCU, c’est plus mobile. Les attaquants y sont plus libres. Mabella bouge partout. Dembélé le faisait aussi (NDLR : avant sa blessure). Rossi décroche et il y a toujours un autre gars qui prend la profondeur au même moment. Moi, je pense vraiment qu’ils vont rester tout en haut. Normal, ils ont le meilleur entraîneur du pays!». Le ballet des compliments ne s’arrête pas là. À commencer par Marc Thomé, qui reçoit le Racing ce dimanche avec son Rosport. «Dans tous ses clubs, Jeff a joué en 4-2-4 ou en 4-4-2. C’est assez statique. Mais quand tu le joues bien…». Dans l’absence de fin de phrase du technicien, on comprend que le RFCU, effectivement, le joue bien.
Libérez le soldat Mabella !
Les chiffres sont là pour le confirmer. Et Jeff Saibene… «reste exigeant». Mais l’exigence de résultat et de manière semble plus garantie depuis que le coach de la capitale a pris la décision d’offrir des libertés supplémentaires à Mabella, un garçon à 9 buts et 5 passes. «Sur les vidéos de la saison passée, je l’ai toujours vu jouer à gauche. Je me suis dit qu’on devait le libérer. À gauche, il perd de sa valeur. Il a tant d’endurance, un tel volume de courses, une telle capacité à être encore là dans les cinq dernières minutes, il aime tellement bouger… il faut le mettre en pointe. Et c’était le bon choix.»
Ça ne s’arrête pas là. L’attaque du RFCU, en règle générale, jouit d’une liberté qui lui garantit de surprendre ses adversaires en mode anti-Guardiola (qui déteste quand ses attaquants dézonent), bien que jouant avec la même couleur bleu ciel. «Ils aiment faire ça, assure Saibene. Je ne leur fixe pas de règle. Ils se font plaisir, je ne veux pas les coincer dans un schéma! Défensivement, c’est autre chose et je suis moins tolérant. Là, si un gars ne fait pas ce qu’il a à faire, je suis moins tolérant.»
Heureusement, dans ce domaine, la DN a pu s’apercevoir que le point d’équilibre du coleader était plus bas que celui du F91 et aidait à stabiliser l’ensemble. Nicolas Grézault, coach de Pétange : «Leurs stratèges n’évoluent pas aux mêmes postes : Holter, même en étant box to box, évolue bien plus bas que Sinani. Cela n’empêche pas le RFCU de presser et harceler très haut.» Et Holter de verrouiller. Il faudra, contre Rosport : Soladio est chaud bouillant et pourrait faire mal même si cette perspective fait sourire Marc Thomé : «Ah, marquer 10 buts en douze matches, c’est super hein! Mais bon, il en met sept en deux matches et ça, ça m’intéresse moins.» Oui enfin, si le Belge plante un triplé, le RFCU devra être très costaud pour s’en tirer.
Julien Mollereau