Le temps passe et Niederkorn reste cinquième. Mais au moins, à Hostert, le Progrès a-t-il fait maladroitement grimper ses chances de Conference League en travaillant sur son goal-average.
Là, on rentre dans le dur. Le RFCU ne veut pas lâcher ? Le Progrès non plus. Et aujourd’hui, on ne compte plus seulement les points, mais aussi les buts. Niederkorn sort de ce week-end perdant puisqu’il est contraint au statu-quo en restant scotché à la cinquième place mais qu’il a grappillé ce qu’il pouvait : un goal-average un peu plus vendeur, au cas où cela finisse par avoir son importance.
Oh, ça ne va pas encore chercher bien loin. Le Progrès en est à +13 parce que malgré un manque de réalisme toujours aussi désespérant, il a réussi à faire des différences sur la pelouse d’un Hostert réduit à dix toute une mi-temps. Le Racing, lui, en est à +10 après en avoir bavé des ronds de chapeau contre Strassen. Cela ne change rien au point de retard que les hommes de Stéphane Leoni comptent encore sur le club de la capitale mais cela permet de patienter un peu plus sereinement.
Antonio Luisi en a même retrouvé le sourire, au coup de sifflet final : «On sait parfaitement que même quand on a inscrit un but, aujourd’hui, on ne peut pas s’en contenter. On doit plutôt essayer de gagner 2 ou 3-0 à chaque fois parce que c’est très important. Avec Differdange, j’ai déjà perdu un titre au goal-average, alors…»
«Non mais c’est le Club Med ou quoi ?»
C’était en 2017. Stéphane Leoni était alors parti depuis trois ans du FCD03, mais il n’a pas eu besoin de vivre cette expérience traumatisante pour savoir qu’il préférerait l’éviter, fin mai. Le technicien s’est d’ailleurs bien agacé au retour des vestiaires, après que Hend a ouvert le score sur un pénalty qu’il a lui-même provoqué (0-1, 16e) et que Koljenovic s’est retrouvé expulsé pour avoir abattu Luisi en position de dernier défenseur (43e). Le problème, c’est que son équipe a longtemps tout fait de travers alors qu’il aurait dû être question d’en profiter pour empiler les buts. «Non mais c’est le Club Med ou quoi ?», s’est-il emporté. Juste avant, Trani, coupable de la perte de balle qui a mis Hostert à dix, avait failli se rattraper en expédiant un corner direct sur le poteau de Flauss (53e) et Tekiela, seul au six mètres, avait hésité entre une passe à Luisi et un tir qui s’est transformé en ballon passant devant un but vide (57e).
Il a fallu attendre la 79e minute et un ballon piqué de Tekiela (0-2) puis une action plein de sang-froid de Shala dans la surface (0-3, 86e), pour que ce succès compliqué prenne de l’épaisseur. D’où le fatalisme du coach niederkornois : «Pourtant, on en a eu des occasions. On doit réussir à se faciliter la vie bien plus tôt. Ce n’est pas possible d’avoir besoin de cinq occasions pour mettre un but, même si on se les procure, ces cinq occasions !». Son capitaine, Aldin Skenderovic, préfère positiver, au point de la saison où on en est : «Bien évidemment qu’on doit améliorer beaucoup de choses, bien sûr on commet des erreurs à éviter, mais en fin de saison, cela reste un très bon résultat !». En fait, pour finir quatrième, il ne faudra QUE des résultats comme ça… Et la seule véritable analyse crédible du jour est sortie de la bouche d’Issa Bah, quand il est venu serrer la main de son directeur sportif, Thomas Gilgemann : «Et le RFCU, il a fait quoi ?».
Julien Mollereau