Niederkorn a vu filer Tekiela, Shala et Habbas, trois de ses quatre meilleurs buteurs de la saison passée. Il lui faut recréer un secteur offensif avec les incertitudes que cela suppose.
Il flotte au-dessus du stade Jos-Haupert un curieux air depuis que l’histoire du départ de Ryad Habbas a fuité. Le meilleur buteur du club la saison dernière, avec 16 réalisations en 23 apparitions, aurait signé un précontrat avec le Swift en vue de la saison prochaine, sans pouvoir y aller immédiatement puisque le club hesperangeois a déjà acquis Youn Czekanowicz et… Florik Shala, troisième meilleur buteur niederkornois (6) et que légalement, ça bloque. Habbas a donc été prêté à Hostert, là où un certain Geordan Dupire avait été «placé» six mois avant d’atterrir au Holleschbierg. Donc forcément, la direction niederkornoise a l’impression que son équipe a été ciblée comme l’a été le Fola, à qui l’on a arraché Sacras et Drif. Affaiblissement, mode d’emploi.
Démuni devant, le Progrès? Oui, forcément un peu puisque avec le retour de Tekiela dans le monde professionnel, en Allemagne, c’est la bagatelle de 28 buts qui, au total, se sont évanouis dans la nature. C’est près de 60 % du total de buts avec lequel l’équipe a fini en mai 2021. «Oui, effectivement, on a perdu nos trois meilleurs buteurs et ce sont des grosses pertes», se désole Stéphane Léoni qui ne veut pas forcément s’étendre sur le sujet, préférant s’appesantir sur le «bon recrutement» réalisé. Avec notamment Bohnert et Mazure devant, en attendant le point d’ancrage qui doit compenser le départ de Shala. «Les nouveaux vont devoir répondre présent sans qu’on leur mette la pression. Mais ils ne connaissent pas ce championnat alors une petite incertitude plane. Et c’est gênant parce qu’il risque de nous manquer un gars à plus de 15 buts. Et c’est nécessaire pour jouer le haut de tableau.»
Les blessures? Oui, ça continue…
Très douloureuse incertitude pour un club habitué à avoir l’Europe pour objectif minimal et qui se retrouve confronté à une concurrence ultradense. La saison commencera d’ailleurs en pente très raide avec Differdange, le F91, la Jeunesse et le Fola sur les cinq premières journées et Stéphane Léoni connaît bien trop la situation comptable dans laquelle il a débarqué, en cours de saison passée, pour ne pas s’en inquiéter : «Les places seront chères, on est huit pour le podium. Mais pour y monter, il faut des certitudes et on doit se rappeler que mal commencer un championnat peut se payer très cher.» En débutant avec un 8 sur 27, le Progrès avait eu beau terminer avec un 25 sur 33, la Conference League lui avait filé sous le nez.
Il n’y a pas que ça. S’il a toutes les garanties requises derrière, l’effectif se retrouve soumis au même principe aléatoire de blessures en cascade qui ont pourri tout son dernier exercice. Cela arrive à tout le monde, mais lui, visiblement, continue d’en faire un peu plus que les autres : Hend et Bijelic ont mal aux adducteurs, Bah est sur le carreau pour quinze jours et Holtz est toujours à l’infirmerie pour quelques mois. Le boulot s’annonce titanesque pour Léoni, qui ne fera plus de l’urgence mais du constructif. «On va quand même devoir faire comprendre aux déçus du début de championnat, ceux qui joueront moins, qu’on aura forcément besoin d’eux. On aura besoin de compétiteurs!»
Julien Mollereau