BGL LIGUE (23e JOURNÉE) Sans être brillant, Niederkorn se remet à gagner. Le voilà de retour dans la bagarre pour l’Europe après son succès sur Strassen.
Cela ne sera jamais dit comme ça par qui que ce soit au stade Jos-Haupert, mais le Progrès a désormais le droit de s’imaginer signer quatre victoires consécutives en DN pour la première fois depuis le mois d’août, puisqu’il en est à trois depuis samedi soir et son succès crucial sur Strassen, et sachant qu’il ira défier le Fola, lanterne rouge, la semaine prochaine.
Niederkorn ne dit que ça, depuis une semaine, façon méthode Coué, qu’il est «dans les objectifs» avec sa qualification en quarts de finale de la Coupe (à Wiltz, le 23 avril) et en restant à portée de fusil du podium. Jusqu’à samedi, c’était une jolie façon de dire qu’il s’était habilement raccroché aux branches et il fallait bien admettre que toute la BGL Ligue continuait de regarder en direction du stade Jos-Haupert avec un peu de condescendance. Mais fatalement, aujourd’hui, maintenant qu’il battu l’UNA et lui est même repassé devant, ce discours-là est un peu plus audible. Crédible même. Les hommes de Samuel Scholer sont ainsi remontés subrepticement sur la boîte, samedi soir, alors que tous les autres postulants (Swift compris, en attendant d’en savoir plus long sur sa licence UEFA) devaient encore jouer ce dimanche.
Les buts, quand ça «fait du bien»…
Peu importe, ce matin, le classement qu’occupent les Niederkornois. Ce qu’ils ont accompli contre l’UNA a un goût de renaissance aux ambitions. En étant globalement médiocres offensivement et très cohérents défensivement, ils ont, enfin, remporté un choc contre un cador, cette saison. Battus deux fois par Differdange, mais aussi à Dudelange, ils avaient jusque-là dus se contenter de matches nuls à l’aller contre le Swift, le RFCU et Strassen. Dans ces conditions, peu importe la manière, non? «L’essentiel, c’est qu’on prenne les trois points», martèle Chris Lybohy, unique buteur de la rencontre, sur une volée très équilibrée partie de ficher sous la barre d’Özcan après un dégagement raté de Kaluanga. «Mon but est peut-être beau, mais l’important, c’est qu’il fasse du bien.»
En tout cas, il a déjà redonné le rose aux joues à Samuel Scholer. Vendredi, le technicien était réticent à dire que ses gars étaient désormais portés par une dynamique. Au coup de sifflet final, il a contourné la question d’une autre façon, ne pouvant plus cacher que le Progrès surfe désormais sur la même réussite cynique que celle de la fin de saison dernière, quand il avait fait de la Coupe son cheval de bataille et qu’il enchaînait les succès jusqu’à aller soulever le trophée en ayant accepté de «jouer moche», selon les propres termes utilisés à l’époque par Jeff Strasser. Scholer donc, a encore refusé de parler de dynamique mais l’a avouée à demi-mot : «Oui, peut-être, mais je ne voudrais pas nous porter la poisse».
Natami avait pris la parole
Avec un Flauss qui tient la baraque derrière, un Karamoko redevenu monumental, un Lybohy qui ratisse dans l’entrejeu, le Progrès s’appuie su des vertus qui ne sont pas forcément sexy mais qui gagnent. Solide, il est visiblement beaucoup plus inspiré offensivement quand Natami est dans le coup, ce qui n’était pas le cas contre Strassen.
Et le petit Italo-Luxembourgeois est sans doute l’une des clefs qui pourrait mener à l’Europe, parce qu’il faudra encore de la créativité pour aller chercher quelque chose sur les sept derniers matches de championnat, voire sur la Coupe, si l’aventure du tenant du titre se poursuit. Il y a cinq semaines, Natami avait pris la parole dans le vestiaire, assumant une part de responsabilité dans les mauvais résultats de l’hiver. «Il avait dit qu’il n’avait pas toujours été au niveau et qu’il allait redresser la barre. Il est en train de montrer ce qu’il a dit ce jour-là dans le vestiaire», se réjouissait Scholer… avant Strassen. Mais le coach le sait, «sur la fin de saison, ce sera plus facile d’atteindre les objectifs avec lui au niveau des derniers matches».