Le président du RM Hamm Benfica fait face à une levée de boucliers plus ou moins agressive. La fusion évoquée avec le RFCU a du mal à passer.
Depuis quelques jours, la rumeur d’un rapprochement (un de plus) court autour de Hamm. Le club du Cents, qui a déjà récupéré une place en BGL Ligue par l’entremise d’une fusion avec Mühlenbach au printemps dernier, a noué des contacts avec le RFCU et ce simple fait a soulevé une petite tempête autour du club benfiquiste, où les supporters ont sorti les kalachnikovs pour se dresser contre ce projet.
La mansuétude dont ils avaient fait preuve au printemps dernier, acceptant à une très large majorité d’intégrer les Blue Boys en sachant parfaitement que leur nom et leurs couleurs primeraient sur ceux du club de BGL Ligue, qui ne souhaitait ni ne pouvait continuer, a fait long feu. Et les banderoles ont fleuri le week-end dernier. Une dizaine de fans massés derrière les grilles lors de la réception victorieuse de Rosport, se sont montrés plutôt «soft», se fendant d’un «La capitale est rouge et blanche et elle se trouve au Cents». D’autres ont eu une communication plus agressive sur les réseaux sociaux, fustigeant ce qu’ils nomment le «clan-cartel Lopes», du nom du président, épaulé notamment par son fils, Alex. Un point de non-retour semble avoir été atteint entre les deux partis : «Non aux traîtres, non à la fusion».
Cette idée de fusion, présentée par le président très récemment à ses joueurs avec toutes les précautions d’usage ne passe donc franchement pas et il est d’ores et déjà à craindre qu’elle ne puisse récolter l’assentiment des membres du club. On est de toute façon, selon nos informations, très loin de pouvoir la soumettre au vote. Les points d’achoppement des conversations sont, à notre connaissance, nombreux. Très nombreux. Trop nombreux pour que les deux clubs puissent trouver le moindre accord avant la date butoir de la mi-mai. Et il y a fort à parier que le miracle de l’année dernière n’aura pas lieu.
Je peux les compter sur mes deux mains, ceux qui sont là pour continuer à faire vivre notre club
Cela n’a pas empêché Paulo Lopes de se justifier devant cette levée de boucliers qui n’a pour lui pas de raison d’être. «On est encore loin d’une fusion, on a juste commencé à parler comme deux clubs de BGL Ligue d’une même ville. L’objectif, c’était de travailler ensemble pour le futur, dans des circonstances exceptionnelles comme en ce moment avec ce fichu virus. C’est vrai que jusqu’à aujourd’hui, le Racing est un rival et il le sera peut-être encore demain, mais on a commencé à discuter ensemble. Et on est loin d’une fusion. On en parle juste, c’est tout.»
Par contre, les banderoles l’ont fait sortir de ses gonds : «Chacun a le droit d’exprimer son opinion. Il y a vingt ans en arrière, on n’avait pas Facebook, Instagram et les autres réseaux sociaux… Ici, tout le monde peut dire ce qu’il veut. Mais la seule chose que je me demande, c’est : où sont ces gens depuis qu’ils savent qu’on est en difficulté ? Où sont-ils quand il s’agit de nous aider ? Je peux les compter sur mes deux mains, ceux qui sont là pour continuer à faire vivre notre club. Nous, on n’a pas laissé tomber. Il n’y a plus de championnat, plus de descente, mais on se donne toujours à fond sur le terrain. J’ai des guerriers qui en veulent et qui défendent notre image. Ce sera comme ça jusqu’au bout, et dans n’importe quelle situation.»
Julien Mollereau