Kevin Van den Kerkhof, pote de Benjamin Pavard, né dans la même ville que lui, a de la concurrence en DN : le Swift vient de recruter le nouveau Maubeugeois de l’élite, Mehdi Terki.
Kevin Van den Kerkhof, l’ailier droit du F91? Mehdi Terki a rigolé un grand coup : «Van den Kerkhof, tu dis? (NDLR : oui, Terki tutoie direct) Oui, ça me dit quelque chose. Il me semble en avoir déjà entendu parler.»
La petite ville du nord de la France, 30 000 habitants, nous a en effet expédié à l’été 2021 l’une des grandes sensations de la dernière décennie : un gars qui, pour le F91, a abattu une saison dantesque, épuisé physiquement et nerveusement tous les arrières gauche du pays.
«C’est top!, s’enthousiasme Terki. J’ai hâte de le rencontrer.» Pour discuter du pays ou pour recadrer le débat sportif? «Non mais vous pouvez l’annoncer au F91 et à lui : le Swift arrive !»
Hesperange est quand même à neuf points du leader, mais Terki a tout de suite cerné l’endroit dans lequel il est tombé, même s’il confond un peu les titres des uns et des autres : «Le président (NDLR : Flavio Becca dans son esprit, plutôt que Fernand Laroche) est ambitieux. C’est la première place ou rien. Mais les deux défaites avant la trêve hivernale nous compliquent la tâche. Disons que l’Europe, ce sera déjà bien.»
Van den Kerkhof, lui, vise la couronne. Et pour concurrencer les Dudelangeois, il faudra que Benjamin Mokulu, l’autre recrue hesperangeoise, et Mehdi Terki apportent le vrai plus pour lequel ils ont été recrutés. Un «plus» immédiat si possible.
Avec moins d’un mois de préparation et un sprint de quatre mois à réussir. «C’est mon travail de m’intégrer vite. Ça fait quinze ans que je le fais. Et pour ça, le relationnel, c’est plus important, presque, que le terrain. Après, je reste en phase d’exploration. Si le coach me dit « tu joues devant la défense », je reste et rien ne passe! Mais si on me dit « tu joues en 8 et tu as le droit de tenter des infiltrations, je le fais aussi ».»
Deschacht, Leekens et… Stelvio
Mehdi Terki semble comme VDK. Inébranlable dans sa confiance. Peut-être ont-ils grandi, à moins de dix ans d’écart, sur le même «terrain cendré sur lequel tu te fais mal quand tu tacles» de l’US Maubeuge. Ce n’est pas pour autant qu’ils ont le même ADN footballistique.
Parce que Terki, lui, est parti en Belgique, à Mons, dès l’obtention de son bac. Sorti d’une année en Grèce et d’une autre en Algérie, il n’a connu que ça, «si bien que même si j’ai un passeport algérien et un autre français, j’ai passé désormais autant de temps dans ma vie en Belgique qu’en France.»
Il y a conservé son appartement bruxellois, qui l’attend à la fin de sa carrière (tiens, en passant, il s’est engagé pour une saison et demie) et il y a connu certains grands messieurs. «Olivier Deschacht, une légende en Belgique, un gars qui a joué 17 ans à Anderlecht. Sa direction ramenait tous les ans un concurrent à son poste en pensant qu’il finirait sur le banc et il finissait toujours par être titulaire. J’ai eu Georges Leekens comme coach aussi. Un gars qui a entraîné la Belgique, la Tunisie, l’Algérie… Ses conseils, avant un match, tu les prends avec grand plaisir. D’ailleurs, après Lokeren, où je l’ai connu, il partait prendre l’Algérie à la CAN. Il avait vaguement parlé de me prendre, mais je lui ai dit qu’il fallait rester raisonnable (il rit).»
Mais Terki est au Swift maintenant. Dans un club qui, estime-t-il, possède les infrastructures suffisantes pour «continuer de progresser», avec un «jeune coach ambitieux qui veut montrer des choses» et l’envie de peser chaque détail pour continuer à faire une bonne pub à Maubeuge («Ça reste dans le cœur, cette ville!»), jusqu’à s’interroger sur le meilleur moyen de «programmer son corps pour être performant sur des matches à 16 h».
Il faut dire que Terki n’a pas qu’un duel à distance avec Van den Kerkhof à mener. «Il y a aussi Stelvio (NDLR : qu’il a fréquenté au RWDM) ! Lui, c’est un pote. Et j’ai hâte d’affronter la Jeunesse. Je peux vous le dire, lui, je ne vais pas le lâcher !»