Neuf buts concédés en deux matches, aucun inscrit lors des trois derniers, le Fola, plus mauvaise défense et parmi les pires attaques du championnat, doit vite réagir.
Un leurre : c’est un peu ce à quoi pourrait se résumer l’entame parfaite du Fola, vainqueur de Strassen (2-1) puis à Pétange (2-3) lors des deux premières journées d’un championnat où on lui promettait, sinon l’enfer, pas mal de souffrance. Ce postulat de départ, l’entraîneur et le capitaine eschois, Miguel Correia et Julien Klein, ont tenu à le rappeler, dimanche après que le champion 2021 a pris le bouillon à Differdange (6-0).
«On sait que ça va être une saison compliquée, ce n’est pas la fin du monde et je préfère perdre une fois 6-0 que six fois 1-0», a ainsi nuancé le premier. «Peut-être qu’on a eu un peu de chance aussi sur les deux premiers matches et que du coup, tout le monde s’attendait à ce qu’on fasse beaucoup mieux par la suite. Mais on savait que ce serait une saison compliquée», a prolongé le second.
Un peu d’indulgence, donc, pour une équipe totalement démantelée durant l’été et rajeunie à un point tel que son effectif présente selon le site Transfermarkt la deuxième moyenne la plus basse du championnat (22,7 ans), juste derrière Pétange (22,3) et devant Rosport (22,8).
«Quand les vieux perdent leur calme…»
Il n’empêche, le strict constat mathématique fait mal : le Fola, qui n’a gardé sa cage inviolée qu’une fois (0-0 contre Etzella, 3e j.), vient d’encaisser neuf buts en 180 minutes, ce qui lui vaut de posséder la plus mauvaise défense du Grand-duché (12 buts) à égalité avec les deux relégables, Rosport (15e) et Hostert (16e), et Strassen (12e), qui navigue juste au-dessus de la ligne de flottaison.
Dimanche, il a aussi pour la troisième fois (après Pétange et Mondercange) encaissé un but en supériorité numérique. La faute, d’après Julien Klein, à son trop peu de maturité et de vécu collectif. «On manque un peu d’expérience, statue le défenseur central. On est trop gentils, trop naïfs et dès que ça va mal, on n’arrive pas à relever la tête, à défendre ensemble. Si on n’est pas à 100 % et tous soudés, on peut malheureusement prendre des valises comme ça».
C’est une explication, mais elle n’est pas la seule aux yeux de Miguel Correia, qui a chargé ses cadres au coup de sifflet final : «C’est la deuxième fois de suite où, quand on encaisse un but, on perd nos bases, notre rigueur défensive au lieu de revenir à ce qu’on sait faire. Certains prennent des initiatives qu’ils ne sont pas obligés de prendre, d’autres perdent leur calme… et c’est compliqué quand tu as une équipe de jeunes et que ce sont les vieux qui perdent leur calme».
Devant aussi, ça coince
Difficile de lui donner tort : à Differdange, ses cinq joueurs les plus expérimentés ont tous plongé. À commencer par Bob Simon (26 ans), pris dans le dos par Trani sur l’action amenant le penalty de l’ouverture du score, dominé dans la surface sur le deuxième but et mangé par Lempereur sur le troisième, avant d’être remplacé à la pause.
Bougée durant 83 minutes (jusqu’à son exclusion) par Érico De Castro, la charnière a elle aussi totalement flanché : Klein (34 ans) a notamment concédé le penalty du 1-0 de manière évitable et perdu son duel avec l’Angolais sur le 4-0, tandis que Dragovic (28 ans), devancé par De Castro sur le troisième pion, a offert le cinquième à Almeida en loupant son dégagement.
Replacé latéral gauche après avoir commencé la saison comme ailier et joué principalement arrière droit sous Sébastien Grandjean, Lenny Almada (19 ans) a au moins l’excuse de la jeunesse et du manque de repères. Elle ne tient pas pour Jules Diallo (29 ans), quasi inexistant devant, et Benjamin Runser (31 ans), totalement absent des débats devant, dans un secteur resté muet pour la troisième fois consécutive, et qui n’a facturé que cinq buts cette saison.
C’est autant que l’avant-dernier, Rosport, et à peine plus qu’Etzella (4), la Jeunesse, Käerjeng et la lanterne rouge hostertoise (3). Dans ce secteur aussi, de gros progrès sont attendus, de préférence dès dimanche contre Mondorf. Car derrière, ce sont le Swift (2e) et le F91 (1er) qui se profilent à l’horizon.