Pointé relégable au 1er octobre, le club doyen vient de s’installer en deuxième position du championnat.
Tiens mais qui (re)voilà? Il y a eu d’abord Stefano Bensi, remonté sur le terrain après sa longue blessure et qui a apporté son envie. Puis Jeff Strasser, revenu sur le banc après sa période d’abstinence consécutive à son départ de Kaiserslautern et qui a ramené de la rigueur. Et enfin le club tout entier, redevenu conquérant comme un seul homme après de très longs mois de galères. Et ce constat ébouriffant : en deux mois, le Fola a remonté la pente au point de passer d’un statut de barragiste à celui de dauphin.
Oui, le Fola est 2e de DN. Il ne l’a pas volé : il vient d’enchaîner sa sixième victoire consécutive. Ce n’est plus arrivé au Progrès ni au F91 depuis le mois de mai dernier, à Differdange depuis mars 2017, à la Jeunesse depuis 2010, au Racing depuis 2008. Bref, il est le seul sur cette dynamique, à l’heure actuelle, une semaine avant la réception de Differdange, tandis que la Jeunesse ira visiter le Progrès. Si bien qu’avec deux résultats concordants, les hommes de Jeff Strasser, qui ont accusé 10 points de retard sur la Vieille Dame avant l’automne, pourraient n’en avoir plus que trois durant les fêtes de Noël.
De 1,6 but à 2,4 en moyenne…
Suffisant pour refaire de ce Fola aux abois en début de saison, un candidat franchement crédible au titre? «Il y a cinq ou six équipes en sept petits points, énumère Mauro Mariani, un président bien plus apaisé qu’il y a deux mois. On sait très bien que le F91 laisse beaucoup d’énergie en Europa League et les cartes sont plutôt bien mélangées.»
Cela ressemble à l’amorce d’un retour d’ambition déclarée de titre. Après tout, c’est bien normal : le club ne s’était plus fendu d’une telle série positive depuis avril 2016. Et il faut remonter à avril 2014 pour le voir enchaîner sept succès consécutifs, ce qui lui sera proposé comme challenge, dimanche, au Galgenberg.
Qu’est-ce qui pourrait l’en empêcher? Un FCD03 d’une rigueur défensive enviable, qui a tenu 40 minutes en infériorité numérique à la Frontière et rêve de freiner toute la cité eschoise avant la trêve hivernale. Il faudra être costaud quand même, contre cette équipe qui pèse 16 buts inscrits sur ses quatre derniers matches. Bensi, qui a cruellement fait défaut toute la saison passée et dont le punch a transfiguré l’attaque eschoise (déjà sept passes décisives au compteur), a scoré quatre fois en cinq rencontres, Hadji dix fois en sept journées, Klapp trois fois en cinq matches. Ce Fola pesait ainsi 1,6 but inscrit en moyenne au soir de la
8e journée. Il est monté à 2,4 après la 12e.
«On savait en début de saison qu’on aurait un cadre fort, analyse Mauro Mariani, mais une équipe vit de certitudes et il a fallu y parvenir.» Là, ça y est, le Fola les a. Il est même parvenu à faire redescendre sa moyenne de buts encaissés à des proportions plus conformes à ce qui s’est toujours fait sous Strasser : aux alentours d’un but par match. La saison passée, c’était 1,6. Oui, les choses vont vraiment bien mieux au Galgenberg…
Julien Mollereau