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BGL Ligue – Le FCD03 tombe du podium


Dans un match marqué par douze cartons dont quatre face à un Differdange qui a encore déçu. Et qui pointe à une quatrième rouges, le F91 a obtenu son troisième succès d’affilée, hier, place qui fait aujourd’hui de lui un non européen.

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Andrej Keric, ici félicité par Yassine Benajiba d’un côté et les supporters dudelangeois de l’autre, a inscrit le but de la victoire. (Photo : AFP)

Paraît que c’est quand les temps sont durs que les durs deviennent bons. Hier, il a fallu que les Dudelangeois soient dos au mur pour que l’on voie vraiment ce qu’ils avaient dans le ventre. Tom Schnell venait de prendre un carton rouge qui ne l’honore pas et Geoffrey Franzoni avait fait ce que personne ne fait mieux que lui au pays : inscrire un penalty (1-1, 67e). Culottés sont alors ceux qui auraient parié sur une victoire du F91. Imaginez plutôt : Differdange, ce roi du money time, en supériorité numérique pendant vingt minutes… Et puis non. Le F91 avait trop faim, même à dix, pour laisser échapper un succès qui lui était vital pour entretenir la folle idée de fondre sur le Fola d’ici le milieu du printemps.

C’est ce diable d’Andrej Keric qui a fait la différence. Trois minutes après son entrée en jeu à la place du transparent Karapetian, il a profité d’un dribble raté de Mehdi Martin, puis d’une seconde de sommeil de la défense du FCD03 pour crocheter Weber et marquer (2-1, 70e). Faut-il s’étonner de l’efficacité de Keric ? Réponse en chiffres : le Croate a inscrit hier son septième but de la saison, le septième en sortant du banc. À ce stade de la saison, et sachant que le garçon compte huit titularisations et six entrées en jeu, on est en droit de suggérer à Grandjean de ne pas en faire un titulaire, ce rôle de joker affamé semblant lui convenir à merveille. Keric a beau avoir optimisé ces 23 minutes passées sur le terrain, difficile de faire autrement que de remettre le très virtuel trophée d’homme du match à Dave Turpel.

On a beau dire qu’il ne faut pas changer une équipe qui gagne, Grandjean a, hier, touché au onze qui s’était promené face à Hostert et à Mondorf. Son seul changement : Turpel à la place d’Idazza, légèrement touché à la cuisse et qui est entré en fin de match. L’avant-centre international a fait très mal à Differdange, surtout au pauvre Jean-Philippe Caillet, qui a pris un gros coup de vieux hier. Chaque appel de balle de Turpel a été une torture, dont celui qui a accouché de l’ouverture du score (1-0, 28e).

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Il serait injuste de dire que tout a été beau au F91 sous prétexte qu’il a gagné. Pour illustrer les difficultés dudelangeoises à s’approcher du but de Julien Weber, il suffit de se souvenir que le but de Turpel est intervenu sur le premier tir de son équipe. Après quasiment une demi-heure de jeu, c’est peu…

C’est dans l’attitude que le F91 a fait la différence. Pas un hasard si à la 90e minute, autrement dit dans une période où le FCD03 a l’habitude de prendre une autre dimension, Marc Thomé a lâché un « Battez-vous ! » pas du tout anecdotique. On n’a pas reconnu le Differdange qui se sublime dans les grands rendez-vous. Ses joueurs les plus expérimentés ont flanché, et les seules énergies de Caron et Er Rafik ne pouvaient pas faire grand-chose à elles seules. Reconnaître que le défenseur central Tom Siebenaler, leur joueur le plus efficace offensivement en 2015, leur a manqué, c’est quelque part avouer quelques faiblesses.

Dans le camp d’en face, on avance en regardant vers le haut. Fut un temps où, pour se moquer du F91 et de sa collection de joueurs frontaliers, on le surnommait le «F57», référence aux plaques d’immatriculation des voitures des joueurs. Hier, Turpel (22 ans) a été énorme. Mais pas que. Raphaël De Sousa (22 ans) et Joël Pedro (22 ans) formaient un binôme qui a mangé tout cru l’entrejeu differdangeois. Kevin Malget (24 ans), lui, avait un challenge loin d’être évident en entrant très tôt (21e) dans la défense à trois à la place de Romain Ney, sorti sur blessure. Il s’en est tiré plus qu’honorablement. On préfère retenir tout cela plutôt que l’avalanche de cartons que Laurent Kopriwa a été contraint de sortir pour punir des fautes qui relèvent plus de la bêtise que de la méchanceté. D’autant que, si les Differdangeois avaient été méchants hier, ça se serait vu.

De notre journaliste Matthieu Pécot