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[BGL Ligue] Le FC Wiltz est tout vert et bosse pour le rester 


Le club nordiste est le seul, en DN, à avoir fait du développement durable un modèle, alors que le pays surconsomme comme jamais. Quatre ans que ça dure et que ça se réinvente.

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C’est à un géographe de formation, Georges Biever, 29 ans, que le FC Wiltz a confié les rênes de son projet pour inscrire le club dans une logique de développement durable. Pour lui, «chaque petit effort compte», d’autant que même si le réchauffement climatique n’a pas encore d’effets très spectaculaires au Luxembourg, «les terrains de Mersch ou Etzella finissent désormais sous l’eau une fois par an». Alors que le Grand-Duché a été le deuxième pays au monde à atteindre le jour du dépassement, lundi, il est bon de savoir que dans le monde du foot, au moins un club prend la chose au sérieux. On fait le point quatre ans après le lancement du projet. Et c’est très important : l’UEFA devrait, en 2026, incorporer des normes environnementales pour l’attribution des licences. C’est sans doute pour cela, aussi, que le jeune homme se réjouit de faire actuellement une formation de manager en développement durable dans les institutions sportives (c’est obligatoire en Allemagne, pour les clubs pros) : son bagage va bien lui servir dans les années à venir…

Être «vert», ça coûte plus cher ?

Le club n’a pas encore de chiffres pour étayer la question, mais globalement, Georges Biever estime que les «coûts ont un peu augmenté à cause des alternatives qu’on cherche. Et parce que, sourit-il, on n’a pas un tourisme de fans de foot désireux de s’inscrire dans un football durable.» Mais il n’y voit pas non plus de surcoûts énormissimes et se pose la question de savoir si cette tendance prise par le club ne pourrait pas faire retour sur investissement auprès de sponsors désireux d’accoler leur image à un club vertueux. «On a quelques annonceurs qui vendent des panneaux solaires. Mais c’est d’époque? Ne seraient-ils pas venus sans ça?»

L’environnement dans la licence UEFA ?

«On sait que dans deux ans, d’ici 2026, l’UEFA va commencer à mettre des obligations en la matière dans la licence.» Georges Biever l’annonce : il faudra être vert, dans le futur, pour obtenir la licence. Mais dans quelle proportion? L’UEFA planche sur le sujet. Mais il semble déjà acquis que les fédérations auront un droit de regard sur le niveau d’implication qu’elle souhaite voir ses clubs appliquer. La FLF sera-t-elle exigeante? En tout cas, Wiltz, lui, sera prêt.

Maillots : fini le bambou

Le club nordiste avait commencé à travailler avec un fournisseur britannique qui produisait des équipements en bambou. Il a fallu interrompre le partenariat : l’entreprise a fait faillite. Wiltz est donc revenu chez Uhlsport qui avait, entretemps, initié une nouvelle ligne durable baptisée «for the planet», qui équipe toutes les équipes du club. Georges Biever aimerait pouvoir prendre ses renseignements pour savoir s’il s’agit de green washing ou pas, ne serait-ce qu’en tentant de «sourcer les fibres». Wiltz doit se contenter de faire confiance.

Pas encore de panneaux solaires

Pour sa production électrique (dont il paie une partie de la facture, aux côtés de la commune), le club wiltzois a entamé des démarches pour que les édiles wiltzois fassent intervenir une entreprise qui ponde un diagnostic de faisabilité d’installation de panneaux solaires sur le site du Pëtz. Il attend les résultat et croise les doigts en se demandant pourquoi cela ne serait pas possible.

L’UEFA va commencer à mettre des obligations

Des buts pour des arbustes au Kenya

Wiltz devait en faire la communication officielle il y a deux semaines, lors de la réception du RFCU, mais il le fera pour la venue du Fola : sa toute nouvelle collaboration avec l’association allemande Sports for future va l’amener à verser 2,50 euros (c’est-à-dire le prix d’un petit arbre) à chaque but marqué cette saison, et qui seront versés afin de replanter des arbustes au Kenya, dans le but de préserver la mangrove. La sixième pire attaque (19 buts jusqu’à présent) doit se rebooster pour aider l’Afrique et le climat, en plus de son opération maintien.

12 000 euros pour revégétaliser le stade

Wiltz avait répondu à l’appel pour projets de l’œuvre Grande-Duchesse sur la biodiversité. Un dossier de plusieurs pages bâti par Georges Biever. L’idée : replanter de la végétation sur le parking et autour du stade, en partenariat avec le parc régional de la Sûre, natur&ëmwelt… Un plan est en cours d’élaboration afin de replanter au printemps, grâce à la somme allouée (12 000 euros). L’intérêt n’est pas qu’esthétique : le FC Wiltz vise à préserver la biodiversité et l’habitat des abeilles sauvages. Le Progrès Niederkorn appréciera.

L’électrique, tout petit levier de vitesse

Si un garage partenaire avait, au début du projet, fourni une camionnette essence mais aussi trois véhicules électriques, la flotte s’est réduite d’une unité après qu’un tiers a percuté une des voitures de la «flotte wiltzoise». Il n’a pas été remplacé, mais ce n’est pas l’un des axes de réflexion majeurs du club en matière de développement durable, qui n’a «pas pour vocation» à en fournir à ses joueurs. Ces voitures entrent plutôt dans une logique de dépannage des staffs. «Mais si la gratuité ne s’était pas imposée dans les transports publics du pays, je pense que nous serions allés vers une logique d’entrée au stade gratuite pour les gens venus en train ou bus», assure Georges Biever.

Aquarius, non négociable

Wiltz a arrêté les bouteilles en plastique. Les gobelets aussi. Ses frites sont servies dans des récipients qu’il faut ramener. Bref, des matches zéro déchet? Presque. Il reste les capsules en métal sur les bouteilles en verre et… les Aquarius. Bouteille plastique. «Nous avions trouvé une alternative en Allemagne, indique Georges Biever. Mais nous avons déterminé que les bienfaits étaient minimes parce qu’il fallait les acheminer jusqu’ici. Et que cela avait un coût. Nous restons ici pour faire tourner un club.» Pour que les produits proposés à la buvette respectent les critères édictés par le club, Wiltz a privilégié le local ou bio. Sans en arriver encore aux alternatives végétariennes, même s’il y réfléchit activement pour ses tournois.

Les machines à laver polluent !

C’est l’un des chevaux de bataille que va mener Georges Biever ces prochaines semaines : équiper les machines à laver du club de filtres qui empêchent les microplastiques de finir dans les eaux usées. Ce devrait être le prochain pas pour la planète que validera le comité de Mickaël Schenk pour ses machines qui tournent «deux à trois fois par jour».

Des filtres pour… terrain synthétiques ?

Wolfsbourg a remporté un prix, en Allemagne, pour les filtres posés autour de ses terrains synthétiques afin de récupérer les granulats qui finissent inévitablement dans les bouches d’égoûts réparties autour. Wiltz possède encore l’un de ces synthétiques «old fashion» qui nécessite de remettre des billes de plastique, qui finissent invariablement dans les eaux usées. L’intérêt est à la fois économique et sanitaire. L’effort financier serait un peu trop costaud, donc Georges Biever garde cette éventualité «dans un coin de la tête. Pour plus tard.»

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