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[BGL Ligue] Le F91 se régale : Monteiro montre très haut


Lorenzo Rapaille du FC Mamer face à Diogo Monteiro du F91 (Photo : Jeff Lahr)

BGL LIGUE Le Dudelangeois Diogo Monteiro plane au-dessus du classement des meilleurs joueurs du pays, à seulement 21 ans.

Il y a une vidéo qui traîne sur l’Instagram du F91. On y voit Diogo Monteiro, isolé sur le terrain du stade Um Dribbel courir en levant la tête une fois. C’est là que les dirigeants du club se sont fait plaisir, affichant sur leur «post» la mention «sonar activé» en vert pétant. Façon sous-marin sur le coup de frapper un grand coup, Monteiro lève en effet la tête une deuxième fois. Puis une troisième. Il court toujours et on ne sait encore pas où il regarde. On va vite être fixé : le récupérateur vient de recevoir le ballon. Il lève la tête une quatrième fois en vingt mètres et, sur un pas, déclenche d’un coup un long ballon dans le dos de la défense et dans la course de Rotundo. Deux secondes plus tard, cela fait but devant les six mètres pour Agostinho et 2-3 pour Dudelange contre Käerjeng. Mais le braquage, c’est une évidence, a démarré dix secondes plus tôt, sur un premier coup d’œil donné aux alentours du rond central avec un gamin de 21 ans qui éclabousse la DN de son talent depuis début août.

Hier, au lendemain d’un match sur lequel le jeune insolent a délivré deux passes décisives tout aussi magiques l’une que l’autre, Mika Pinto, son coach, a relevé l’évidence : «Il voit!». Ne vous laissez pas piéger, le technicien n’enfonce pas une porte ouverte. C’est de capacités cognitives au-dessus de la moyenne dont il parle : «Il a une prise d’infos dont très peu de joueurs au pays sont capables. En fait, il est toujours en train de regarder autour de lui». «C’est que si je veux faire la passe parfaite, je dois savoir où tout le monde se trouve. Surtout que dans l’entrejeu, neuf fois sur dix, tu auras quelqu’un sur le dos quand tu recevras le ballon», explicite le joueur.

«Tout le monde semble épaté»

Il «voit», donc. Mais est-ce qu’il entend, aussi? S’il a l’ouïe fine, Monteiro aura peut-être perçu son président, Gerry Schintgen, le répéter plus d’une fois après un soupir d’approbation sur un geste technique ou une récupération : «Lui, je l’aime!». Une déclaration sans la moindre équivoque : il y a de la romance dans l’air entre Monteiro et le Nosbaum. Mais Gerry Schintgen n’est effectivement pas le seul, confirme Mika Pinto : «On ne me parle plus que de Diogo aujourd’hui. Tout le monde semble épaté!».

Dire que l’hiver dernier, son comité est venu demander à l’entraîneur s’il voulait voir Monteiro prêté… Il a dit non, surtout pas. «Un gamin avec ses capacités? Non, il jouait très peu sur la première partie de saison parce qu’on en était resté à son gabarit pas très imposant. Mais il fallait juste lui donner du temps.»

«Je ne suis pas fan de mon pied gauche»

Le garçon ne cherche pas à cacher l’évidence, les départs de Freire et Bojic, cet été, sont «une chance». «Maintenant, c’est plus ouvert, pus accessible». Mais cela ne minimise pas ses performances, phénoménales depuis la reprise puisqu’il a déjà obtenu deux fois la note de 9 dans ces colonnes. Dimanche, il l’a reçue entre autres pour une première passe décisive en une touche de balle au bout d’un double jeu en triangle, et pour une seconde d’un extérieur du pied de trente mètres, alors que son avant-centre est pourtant à peine dans son champ de vision. À moins que Monteiro ait développé des facultés qu’on ne connait qu’aux dauphins et qu’il fonctionne à l’écholocation… «Mais j’ai eu le déclic avec Dinho et Agostinho. J’adore jouer avec eux», dit-il simplement. «Quant à l’extérieur du pied, c’est parce que je ne suis pas fan de mon pied gauche.»

Avec les jeunes, tout semble facile. C’est ce que doit apprécier le «vieux» Morren, de douze ans son aîné : «Il est extraordinaire. Il a une bonne vision du jeu, il trouve facilement les attaquants. Il peut aller très, très loin». Mika Pinto, lui, veille : «Il y a une pathologie avec les jeunes : dès qu’on commence à trop parler d’eux, les pieds ne touchent plus le sol. Mais je ne crois pas que ce soit le caractère de Diogo. Avec lui, notre objectif, c’est de l’encadrer pour l’amener en pros».

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