Surprenant deuxième en 2020/2021, Dudelange se sait attendu cette saison. Mais en gardant ses cadres et en attirant Sinani ou Hadji, le F91 s’est donné les moyens de confirmer.
Remobiliser les joueurs après la récente déception européenne se révèle-t-il difficile, à l’approche de la reprise du championnat ?
Carlos Fangueiro (entraîneur du F91) : On a quitté l’Europe avec beaucoup de frustration, car on a montré sur les deux matches qu’on était plus forts. On a mieux joué et eu plus de possession, de frappes, de centres, de tout, mais on n’est pas passés… Le football est comme ça. Mais les joueurs savent qu’on a dominé et que ça s’est joué sur des détails, dans le dernier geste. Cela nous donne la confiance nécessaire pour aborder le championnat, en sachant que ce sera un championnat encore plus costaud et difficile que la saison passée : les joueurs arrivés dans les différents clubs ont vraiment de la qualité, mais chez nous aussi. On est prêts.
Vous avez régulièrement rappelé la saison dernière qu’aucun objectif ne vous avait été fixé et qu’à ce titre, lutter pour le titre relevait du bonus. Est-ce toujours le cas cette saison ?
Vu qu’on a fait quelque chose de différent, que personne ne nous attendait à la deuxième place, qu’on a gardé tout le monde et qu’on a été cherché des joueurs de BGL Ligue, c’est difficile de ne pas viser au moins une place européenne. Jouer le titre ? On ne peut vraiment pas le dire comme ça : on va logiquement tout faire pour y arriver, mais au vu des autres clubs, qui ont bien et même très bien recruté, c’est compliqué. Il y a quand même sept ou huit clubs qui peuvent gagner, entre le Fola, Hesperange, Niederkorn, le Racing, Wiltz ou la Jeunesse aussi, qu’il ne faut jamais oublier. On ne peut donc pas dire qu’on va gagner le titre, mais qu’on vise l’Europe.
Sur quels points devrez-vous impérativement vous améliorer pour y parvenir ?
Surtout au niveau de la finition : d’habitude, on est une équipe qui a six ou sept occasions énormes de marquer par match. C’est incroyable, et je ne pense pas que ça va changer, mais il faut produire plus de buts, parce que pour le reste je suis satisfait. L’arrivée de Samir Hadji, un gars qui connaît très bien la BGL Ligue, doit nous y aider. Logiquement, il n’est pas encore à 100%, mais il travaille dur pour revenir.
L’arrivée de Dejvid Sinani peut-elle vous inciter à faire évoluer votre façon de jouer ?
Non. Dejvid est un joueur magnifique, un gars qui cherche très facilement les intervalles et qui a une façon de s’orienter formidable. Il s’est très vite adapté et l’intégrer à l’équipe n’a pas été un problème. Au contraire, il a ajouté beaucoup de qualité au cadre, à l’équipe. C’est un très bon joueur.
On sera attendus comme une équipe qui joue le titre. On ne peut rien cacher, la surprise n’est plus là. Il faudra donc être plus costauds
N’avez-vous pas le sentiment, tout de même, que votre équipe sera particulièrement attendue, qui plus est au vu de son mercato ?
Il y a une chose qui va vraiment changer : l’an passé, à cause de tous les changements dans le cadre, l’organisation et le club, j’ai entendu plein de gens dire que Dudelange allait descendre, qu’on n’était plus les mêmes, qu’on n’avait plus les mêmes moyens financiers… Là, plus personne ne fera une réflexion pareille ! Ils vont tous nous attendre comme une équipe qui joue le titre. On ne peut rien cacher, la surprise n’est plus là. il faudra donc être plus costauds, plus concentrés parce que ça devient un championnat plus difficile.
Avoir repris plus tôt pour préparer et disputer la Coupe d’Europe constituera-t-il selon vous un avantage ou un inconvénient sur le plan physique ? Craignez-vous un coup de moins bien à un moment de la saison ?
Ce n’est pas un avantage, parce que je suis sûr que toutes les équipes de BGL Ligue ont fait au moins six semaines de préparation, ce qui est normal pour avoir une très belle base pour le championnat. Quant au coup de mou physique, si ça se produit, je ferai tourner : j’ai un groupe capable de continuer avec la même agressivité, la même envie. Heureusement je n’ai pas 14, mais 24-25 joueurs qui peuvent être titulaires.
Entretien avec Simon Butel