En s’inclinant face au Swift à l’issue d’un de ses pires matches de la saison, lors de la 13e journée dimanche, Dudelange voit la meute revenir. Il reste leader, mais…
On n’avait rarement vu Flavio Becca aussi minimaliste quand, 48 heures avant ce choc entre son ancien club et son nouveau, le sponsor avait admis qu’il se contenterait «même d’un petit 1-0». Le boss a été entendu. Au terme d’un non-match dudelangeois, Hesperange a pris trois points qui confirment son lent redressement et, aussi, le retour de la pression sur les épaules du F91. On croyait le leader lancé vers un sublime solo au moins jusqu’à la fin d’année, après sa démonstration sur la pelouse du Fola (0-3), il y a trois semaines. Mais il a raté une mi-temps contre Strassen (1-1) la semaine passée puis, grosso modo, la totalité de son match au Holleschbierg, dimanche. Si bien que désormais, une meute de quatre équipes, dont deux comptent le même nombre de points que lui, n’est plus franchement lancée à ses trousses, mais bien au coude-à-coude avec lui.
Le F91 n’avait pas encore fini de match de championnat sans marquer le moindre but. C’est donc un petit événement qu’a offert le Swift à la DN, abandonnant seulement deux tirs cadrés à la meilleure attaque du pays. Ça ne suffit pas à faire des hommes de Fangueiro une équipe qui doute, mais cela revitalise toute la concurrence à deux journées de la fin de l’année. En décembre, Dudelange ayant Rodange et Hamm au programme, cela ne devrait pas l’empêcher de fêter Noël au sommet de la BGL Ligue, mais cela remotivera tout le reste de la meute cet hiver.
Match référence pour le Swift
Cette petite victoire pour tous (le Fola et le Progrès surtout sautent au plafond) qu’est le resserrement né de la victoire d’un seul, est surtout celle du duo Parisi-Crasson. Le duo italo-belge à la tête du Swift semble avoir enfin trouvé son équipe (même s’il lui manque curieusement un peu de profondeur de banc, avec des premières licences en tribunes car un peu courtes physiquement et qu’il doit coucher les noms de deux U17 sur la feuille de match) et remis un peu de réalisme dans les têtes hesperangeoises.
Offensivement, il ne s’est presque rien passé pendant 90 minutes. Stolz a étalé son épatante élégance retrouvée sans trouver la faille, mais après un retourné de Koré passé pas loin (69e), Philippe a poussé au fond, du plat du pied, un tir un peu raté de Pierrard (1-0, 71e). Outre les trois points, ce n’est pas offensivement que les locaux se sont fait plaisir mais défensivement. «C’est un match référence», admet Geordann Dupire, qui a passé dans ses buts son match le plus relax depuis des lustres. «C’est encore mieux avec un clean sheet», renchérit Maxime Electeur, pour une analyse complétée par Roman Pierrard : «On monte en puissance au fur et à mesure. On est plus solides, plus costauds.»
Deux ambulances pour Mehdi Kirch
La lecture du classement ne ment pas, les symboles non plus. À la prise de pouvoir d’Aniello Parisi, à l’occasion de la 8e journée, le F91 avait perdu ce même genre de match, contre Strassen (0-1). Il s’était alors retrouvé, le 27 septembre au matin, à la 11e place, à neuf longueurs du F91. Il est aujourd’hui 5e à trois petites unités.
Alors qu’une première ambulance arrivait au stade Alphonse-Theis – bientôt suivie d’une deuxième, plus impressionnante – pour prendre en charge le capitaine dudelangeois, Mehdi Kirch, sorti avec de gros soucis respiratoires à la suite d’une chute, le Swift a fini le match en faisant le dos rond. Sans souffrir outre mesure. Il a mis de l’impact dans les duels, un secteur dans lequel le F91 n’a pas beaucoup de rivaux au pays et cela a suffi. Carlos Fangueiro a haussé le ton au coup de sifflet final et c’est assez rare pour prouver que cet accroc n’a pas besoin d’être une immense surprise pour être gênant.
Julien Mollereau