Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Dino Toppmöller pourrait aligner son équipe type contre le Fola (en match en retard de la 3e journée, ce mercredi à 19h à Esch), celle des matches de C3. Avec l’efficacité en prime ?
Jeff Strasser a fait le même calcul que tout le monde. L’équipe «continentale» du F91, appelons-la l’équipe 1 par commodité, vient d’avoir une semaine de repos après la venue du Milan AC. Vu l’importance de ce choc entre postulants déclarés au podium (voire au titre) ne laisse que peu de place au doute : «Il est fort probable que leur onze soit composé à peu de chose près des joueurs qui ont affronté le Milan AC», sourit Strasser.
C’est parce que c’est assez évident que Dino Toppmöller, de son côté, ne fait même pas semblant de s’insurger. Enfin l’équipe européenne en championnat, lui a-t-on demandé tout à trac ? «Pourquoi pas ?» Ce serait la deuxième fois seulement cette saison que le technicien allemand alignerait ses vrais titulaires dans un match domestique, alors que les suppléants sont parvenus à perdre deux rencontres sans que ce soit tout le temps de leur faute.
Strassen a déjà expérimenté, moins Aniss El Hriti, ménagé au stade Jean-Wirtz. Pour le reste, l’UNA a eu affaire à l’équipe 1 dans son ensemble et a sérieusement plié sans vraiment rompre (0-2). Ce jour-là, Kruska et Couturier ont découvert la Division nationale un mois et dix jours après le lancement effectif de la saison. Stumpf et Stolz y ont joué leur premier match officiel au pays depuis le 19 mai dernier. Un curieux dépucelage pour des garçons qui illuminent nos milieux de semaine depuis le 10 juillet tout de même, quand ils ont lancé leur campagne européenne avec la réception de Mol Vidi, un mardi après-midi, devant 1 057 spectateurs.
Turpel ? «Je ne m’inquiète pas»
Sans faire injure à Strassen, les hasards du calendrier font que sa réception du champion en titre, il y a dix jours, est apparue à beaucoup de monde comme une simple mise en train avant la venue des Rossoneri que comme la véritable entrée dans l’arène des «titulaires». Autre hasard du calendrier, ce déplacement au Fola, à distance respectable des rendez-vous d’Europa League ressemble, lui, à un vrai coup d’envoi de la saison de DN du F91. Aussi parce que cela concerne un postulant au titre. Aussi parce que les deux clubs sont très mal embarqués au classement et que cette fois, si Toppmöller aligne ses cadres, c’est parce qu’il sent enfin la nécessité absolue de le faire, au risque de s’enfoncer dans une petite crise de résultats qui ne colle pas avec ceux qu’il fait à l’échelle européenne.
«Maintenant, cela va être à nous de créer et de gérer les contres», indique d’ailleurs le coach dudelangeois. Son onze de base n’avait en effet pas la possession contre le septuple champion d’Europe, jeudi ? Ce pourrait être un peu plus le cas au Galgenberg, d’autant que Jeff Strasser loue les automatismes de son hôte quand il dit en être encore à répéter ses gammes de son côté.
C’est aussi là, qu’on attend Dudelange. Dans sa capacité à montrer en DN ce qu’il nous montre en Europa League. Et qu’on a pourtant encore du mal à entrevoir. Notamment offensivement. À Strassen, la maladresse a été patente. Et Dave Turpel, qui a déjà passé 226 minutes sur le terrain en DN nous refait le coup de la panne du début de saison passée, lui qui avait été si prolifique en début d’année 2018. «Je ne m’inquiète pas, tempère Toppmöller. Il est en forme. Il travaille beaucoup pour l’équipe aussi. On a effectivement raté beaucoup d’occasions à Strassen, mais ça va venir !»
Espérons pour ses gars. Parce que ce soir, au coup d’envoi, Dudelange sera barragiste et pourrait, en cas de défaite, se retrouver à plus de six points du podium avec un match en retard à jouer contre une Jeunesse toujours invaincue. Bref, il serait grand temps pour lui de mettre ses performances locales en accord avec celles de l’international.
Julien Mollereau
